L’institution OM.
Vous en avez forcément entendu parler. L’expression ne se gêne jamais de réapparaitre en période de fortes chaleurs entre supporters et dirigeants. Il s’agit alors souvent de faire respecter l’institution bafouée par ces saligauds de supporters !
[#L1🇫🇷] Eyraud💬: « 300 salariés sont ce soir en état de choc pour avoir vécu en direct ou avoir découvert les images d’une attaque inqualifiable contre l’Institution OM. Ce qui s’est passé appelle la plus grande sévérité pour ces fauteurs de trouble. »
(@OM_Officiel) pic.twitter.com/ZnYGAJ0jGo
— Footballogue⭐️⭐️ (@Footballogue) January 30, 2021
Depuis plusieurs décennies désormais, le peuple des virages répond à l’institution mécontente en chantant “l’OM c’est nous !” Une réponse bruyante qui a le don d’agacer en interne et en externe. L’OM ce sont ses supporters, devant lesquels on s’extasie quand ça va bien, mais ça devient ses joueurs qui portent le maillot à respecter quand ça va mal. Pour les tenants de la ligne institutionnelle, au moins.
🗨️ « Si les résultats ne suivent pas, forcément vous vous exposez à ce genre de retour de bâton » #OMASM@ggaretier donne une seule excuse aux supporters marseillais #LateFC pic.twitter.com/IQAh4fL6FD
— Late Football Club (@LateFootClub) January 14, 2019
OK, TRES BIEN MAIS C’EST QUOI AU FAIT L’INSTITUTION OM ?
Si vous demandez à la famille de Gunnar Andersson, jusqu’à peu, elle vous aurait sans doute répondu : pas grand-chose.
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Comment leur en vouloir ?
Ou leur expliquer qu’une « institution » ait laissé mourir l’une de ses plus grandes légendes dans la rue, sans le sou ?
Et l’ait sciemment, ou disons plutôt très facilement, laissé tomber dans l’oubli.
Marseille, la ville, a également une grande responsabilité dans la déchéance du meilleur buteur de l’histoire du club.
Elle est comme ça cette ville… Attirante, puissante, pleine d’histoires mais aussi destructrice et toujours porté sur le futur, l’histoire à venir. Mais c’est elle, cette ville avec tous ses défauts qui est l’OM. Et cette ville, ce sont ses habitants et les admirateurs, les supporters de son plus bel emblème : son Olympique. Une organisation indépendante appelée « OM » qui pourrait s’affranchir du caractère organique de la ville pour vivre sans sa sève, son peuple, ses supporters ne relève que du fantasme de l’entrepreneur parachuté d’un autre milieu.
Ou en tout cas, cette organisation-là avec ses quelques bâtis, ses brevets et ses joueurs, n’a rien fait pour Gunnar. Ou si peu, ou si mal à l’époque…
L’INSTITUTION OM N’EXISTE QUE VIA SES SUPPORTERS
Il aura fallu des supporters pour que ce symbole ultime de l’aventure marseillaise, l’étranger fou amoureux de la belle méditerranéenne qui connaîtra la gloire et la déchéance sous le soleil, débute son chemin vers une réhabilitation amplement mérité.
Le club a, à l’époque de l’anniversaire des 50 ans de son décès, bien suivi le mouvement et permis à son fils et son petit-fils de donner le coup d’envoi d’OM-Rennes fin septembre 2019 mais ce sont bien les supporters en Virage Sud et plus particulièrement la Vieille Garde qui l’avaient initié, ce mouvement, avec un extraordinaire tifo le même jour. Dans le même temps, Benjamin, abonné dans l’autre Virage tournait son très beau documentaire hommage au buteur suédois. Il faut le voir, il faut le comprendre ce documentaire.
Superbe tifo des #Ultras et @Winners1987 en mémoire de la légende de l’#OM Gunnar Andersson pic.twitter.com/s8QdHRm5Wt
— Alexandre Jacquin (@AJac13) September 29, 2019
Un grand merci et bravo @Benj_Comalipa pour la projection ce soir de son film sur Gunnar Andersson, qui mérite d’être vu par tous les supporters de l’@OM_Officiel et les amoureux de foot. 🔵⚪️ 🇸🇪 @gunnarfilm pic.twitter.com/a53Q9V1AwR
— VieilleGardeCU84 (@VGCU84) September 20, 2021
Même la ville a fini par suivre le mouvement en rebaptisant l’esplanade menant à la tribune Ganay “l’esplanade Gunnar Andersson”. Voilà de quoi commencer à institutionnaliser le meilleur buteur du club. Ha, l’institution, on y revient. Et les joueurs.
Car oui, l’OM c’est aussi indubitablement ses joueurs. Des footballeurs qui en signant leurs contrats se plongent pleinement dans Marseille via les supporters. La relation est déraisonnable, amoureuse, tempétueuse mais elle est marseillaise, elle est Marseille, elle est l’OM.
C’est ça l’institution OM, vivre dans cette relation, survivre à cette relation et faire vivre à cette relation des moments d’exception. Les dirigeants, entraîneurs et autres “stewards du club”, comme le disait McCourt lors de son intronisation à la mairie, se voient d’ailleurs présenté le même challenge. Certains préfèreraient en changer les termes* mais ce ne sont pas eux qui décident quoiqu’ils puissent en penser. Pas facile mais Marseille n’est pas facile, son Olympe non plus.
Là-haut, auprès de Gunnar Andersson, siègent désormais, et tragiquement, au moins deux supporters supplémentaires arrivés ces derniers jours. Aux grands hommes de l’OM, l’Institution reconnaissante. Olympiens à jamais.
- * La direction actuelle semble elle bien consciente de ces termes et ravis de travailler avec ses supporters. Tant mieux !