Édito de Football Club de Marseille sur l’actualité du club…
Mais qu’est-ce qui continue de faire courir McCourt à Marseille ?
Son OM génère des bilans d’exploitation systématiquement déficitaires, ses perspectives immobilières s’amenuisent de jour en jour au contraire de la défiance populaire à l’égard de ses représentants sur place…
Pourquoi s’obstine t-il donc à garder le club ? Quel espoir de rentabilité financière perçoit t-il à l’horizon ?
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Le difficile combat de l’équilibre budgétaire !
Le Fighting Spirit irlandais, ok, mais faut pas déconner, Frank McCourt est avant tout un spécimen d’homo-œconomicus à la poursuite de son profit. Des profits à l’OM ? Une chimère à l’heure où le simple équilibre apparaît encore comme un vœu irréalisable ou presque.
L’équation vous a été mille fois présentée sur ce média : le club a actuellement un rythme de vie lui faisant dépenser entre 220 et 240 millions d’euros par an alors qu’il ne parvient pas à engranger plus de 130, 140 millions d’euros de revenus. Il lui faut trouver entre 70 et 80 millions d’euros pour être à l’équilibre et encore certaines années, ça ne suffira pas…
Quelles solutions ?
Les nouveaux droits TV et le « jackpot Mediapro » ? Une aide bienvenue mais un accord a déjà été passé entre l’ensemble des clubs de Ligue 1 concernant cette nouvelle manne financière qui sera partagée de manière équitable. 20M€ pour chaque club. 20 d’un côté, 70 ou 80 de l’autre.
La Ligue des champions ? Très intéressant également financièrement parlant mais malheureusement les positions du club dans les différents classements de l’UEFA lui offrent un revenu moindre à l’entrée dans la compétition ainsi qu’un tirage au sort sans doute pas piqué des hannetons pour la phase de groupes. Ce qui devrait logiquement réduire les performances sportives et donc les récompenses financières liées.
Pour sa participation à la Ligue des Champions l’an prochain, l’OM ne touchera pas la même somme d’argent que le Real Madrid, c’est certain. Une estimation raisonnable (qui ne prend pas en compte une série d’exploits sportifs toujours possible) porterait le magot à un total compris entre 40 et 60 M€.
Et bien voilà, on y arrive à l’équilibre ! Les 40 à 60 millions d’euros de la Ligue des Champions plus les 20 millions d’euros des nouveaux droits TV et à nous les petits Strootman !
Sauf que ce modèle économique-là repose entièrement sur le fait de se qualifier en Ligue des Champions tous les ans et n’offre que des perspectives… d’équilibres ! Mais il y a encore le trading de joueurs ! Très bien mais il faudra en faire sans affaiblir l’équipe sous peine de mettre en danger l’objectif vital de qualification en Ligue des Champions.
Et l’exploitation du Stade Vélodrome alors ? Une énigme qui ne ressemble absolument pas à ce que l’on peut avoir à Lyon ou à Paris puisque l’OM doit continuer à assurer l’équilibre du PPP et donc assumer d’importantes charges supplémentaires (entre 12 et 15M€ de recettes garanties à la Ville, 1,5M€/an de dédommagements à AREMA, loyer…). Pis encore, la Covid-19 et ses promesses de huis-clos sont venues se greffer là-dessus.
Ouf…
Bref, vous l’aurez compris, l’équilibre budgétaire est possible mais difficile à atteindre. Il n’est jusqu’ici jamais question de profits et encore moins de remboursement pour un actionnaire ayant beaucoup mis sur la table…
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La super ligue européenne, seule solution miracle encore disponible ?
Alors quoi ?
Quelle lueur d’espoir aperçoit au loin le Bostonien le plus célèbre de la ville de Marseille pour ne pas lâcher le club à la première occasion venue ?
Il y a peut-être une hypothèse qui émerge des SWOT* élaborés par les financiers du monde du football.
Un truc que les supporters classeraient plutôt volontiers dans la case « Threats » (menaces) mais que les rois de la finance version ballon rond mettent invariablement du côté des « Opportunities » : la super ligue européenne fermée !
N’est-ce pas elle, cette fameuse ligue fermée et ses promesses de pluies d’argent et de retombées marketing faramineuses, qui continuent de faire rêver l’Américain ? Ou n’est-ce pas au moins cette perspective qui lui est présentée afin de poursuivre son engagement au sein du club ? C’est une question qui mérite en tout cas d’être posée car dans le contexte actuel du marché du football français, couplé aux positions immobilières désormais fébriles de McCourt en France, il faut avoir beaucoup d’imagination pour s’imaginer des lendemains économiques fructueux…
- * Outil de stratégie d’entreprise visant à étudier un marché sous quatre perspectives « Strenghts » (Forces), « Weakness » (Faiblesses), « Opportunities » (Opportunités) et « Threats » (Menaces)