Édito de Football Club de Marseille sur l’actualité du club…
Alors ça y est, c’est fini !
Le PSG ne remportera pas la Ligue des champions et ne viendra pas faire d’ombre au seul club français vainqueur du plus prestigieux trophée européen. La défaite du rival historique, dans cette compétition, qui rend si fier les Marseillais, a forcément été célébrée comme il se doit sur le Vieux Port. Ça ne fait jamais plaisir de voir triompher son Nemesis, c’est un peu plus réjouissant de le voir échouer. Faudrait vraiment être ministre des sports ou éditorialiste politique pour tranquillement balancer l’inverse en se drapant dans un hypocrite mélange de Coubertin et de patriotisme.
Bon et maintenant ? Et bien, il ne faudra plus autant trembler lorsqu’un autre rival historique s’approchera de la coupe aux grandes oreilles. L’histoire du club est assez forte pour passer outre…
L’OM ? La force de l’histoire à Marseille, la force contre laquelle se construire pour les autres clubs…
Réduire l’histoire de l’OM à la victoire de 1993 est une erreur systématique répétée partout, tout le temps, à la grâce de la fainéantise intellectuelle qu’offre la toute puissance rhétorique du triomphalisme.
Comme si l’Olympique de Marseille, club plus que centenaire ne devait sa légende qu’à un coup de boule un soir de mai 93. Et comme si, son extraordinaire spécificité pouvait être effacée par le fait qu’un autre club réussisse à le copier presque trente ans plus tard sur son plus haut fait de gloire. L’OM c’est plus qu’un trophée.
Bien sûr que la tête de Basilou est légendaire mais les milliers de fadas qui peuplaient déjà les travées du Stade de l’Huveaune en 1929, alors que la coupe d’Europe n’existait même pas encore, savaient déjà que l’OM était unique. Ils le ressentaient et le faisaient ressentir à ceux venant chroniquer l’actu du ballon rond.
L’OM c’est plus qu’un trophée, c’est un patrimoine construit sur des victoires et des défaites sportives, bien sûr, mais aussi sur un terreau sentimental tellement riche.
Sur Gunnar Andersson, canonnier immigré intégré jusqu’à l’accent à cette ville qui finira par le broyer.
Sur l’équipe des Minots, qui a sauvé son club, son institution, son Olympe en sortant de nulle part.
Sur Patrice de Peretti, dont la passion légendaire n’a jamais autant vibré qu’en seconde division.
Sur les chants à la gloire de Sytchev et de Drogba…
L’OM c’est plus qu’un trophée, ce sont des rivalités construites systématiquement, depuis plus de 50 ans, par le club émergent contre le club sudiste sur la scène nationale… L’AS Saint-Étienne dans les années 70, les Girondins de Bordeaux dans les années 80, le PSG dans les années 90, Lyon dans les années 2000… Comme si il fallait se mesurer au champion du pied ballon national pour exister.
L’OM c’est plus qu’un trophée, c’est un héritage immatériel partisan et immortel.
Mais l’OM, c’est aussi un trophée qu’il reste le seul à avoir dans l’Hexagone…