Qui dit nouvelle direction à l’OM dit forcément reprise du tube numéro 1 au hit parade de La Commanderie : finies les conneries, on va travailler propre ! Du président « ni à la libanaise, ni à l’africaine » à la présumée liste noire des agents de Jacques-Henri Eyraud, tous les nouveaux investis à la présidence du club nous le jurent la main sur le cœur : il va y avoir du ménage. Ces manœuvres d’assainissement concernent principalement le mercato, LA période où les flux financiers se font le plus intense.
La question que ce dossier a envie de poser est très simple : un mercato 100% clean à l’OM, est-ce tout simplement possible ?
La régulation molle par la FFF du mercato couplée à la puissance médiatique destructrice du club marseillais rend t-elle l’opération tout simplement irréalisable ? Si la démarche d’Eyraud d’éloigner certains intermédiaires moins recommandables que d’autres (toujours présents l’an dernier selon nos informations) nous semblent salutaire et à encourager, quid des restants ? Font-ils tout dans les règles ?
Cette première partie du dossier vous propose donc un tour d’horizon (en deux articles) des acteurs positionnés entre les joueurs et les clubs dans le grand barnum du Mercato. Qui sont les agents 100% cleans ? Clan du joueur, kesako ? Qui est habilité par la loi à représenter le joueur ? À toucher de l’argent sur des mouvements ? Avocats, Fonds d’investissements… C’est parti !
La journée d’aujourd’hui sera consacrée aux agents avant de revenir sur les autres intermédiaires demain.
L’AGENT DE JOUEUR
En théorie, le seul habilité à chapeauter un transfert de A à Z, c’est à dire mettre en relation les différentes parties, aller jusqu’à la négociation du nouveau contrat et se voir donc rétribuer en conséquence.
Malgré le chamboulement imposé par le FIFA sur le statut d’agent au niveau international, la loi française continue de prévaloir sur son territoire. Il est donc obligatoire de posséder une licence d’agent FFF pour exercer en France voire une autorisation à exercer sur le territoire français pour les agents étrangers ressortissants de l’UE/EEE. Les extra-communautaires, eux doivent conclure une convention avec un agent sportif autorisé à exercer sa profession en France.
Le B.A-BA de l’agent
– Posséder une licence FFF
– Ou autorisation à exercer la profession d’agent en France
– Déclarer tous ses mandats à la FFF
Ajoutons que pour obtenir cette licence, il faut bien sûr ne jamais avoir été condamné pénalement pour « agissements contraires à l’honneur, à la probité ou aux bonnes mœurs. » Interdiction également d’avoir la double casquette dirigeant de club/agent.
Ça, c’est en théorie, en pratique c’est une toute autre histoire et même dans l’OM 2.0 comme nous allons le voir.
Passons au révélateur les cinq mouvements enregistrés par le club marseillais depuis l’intronisation officielle de la nouvelle équipe dirigeante (mercato hivernal + Garcia).
Patrice Évra
Contrairement à l’erreur initiale que nous avons commise, son représentant, Federico Pastorello, était bien habilité à exercer l’activité d’agent sur le territoire français puisqu’il avait obtenu celle-ci en date du 25 Janvier 2017. Notre document n’était pas le bon.
Était il seulement possible de faire venir l’ancien capitaine de Manchester sans passer par son agent ?
Les relations entre Tonton Pat’ et son représentant sont extrêmement solides puisque les deux hommes travaillent ensemble depuis plus d’une quinzaine d’années avec notamment un petit épisode romanesque qui fleure bon le conflit d’intérêt en 2002. Pastorello s’apprête à devenir président de l’OGC Nice, le jeune Patrice Évra est alors l’une des rares valeurs marchandes d’aiglons en grande difficulté financière. Pastorello ne le fait pourtant pas prolonger et participe à sa signature gratuite chez le voisin monégasque. Principauté dans laquelle son agence est d’ailleurs établie…
Rudi Garcia et Grégory Sertic
Représentés par BSP International, société des frères Boisseau. Il y a tant à dire sur ces cas particuliers que nous leur avons réservé un article à part qui sera publié sur FCM cet après-midi.
Dimitri Payet
Le retour du meneur de jeu réunionnais a officiellement été réalisé par un agent licencié FFF, Jacques-Olivier Auguste, ayant déclaré son mandat comme il se doit. Licence, mandat déclaré, très bien.
Reste le petit détail gênant : selon certaines sources le sulfureux Mark Mckay aurait été employé pour faire la liaison France/Angleterre. En apparence, pas de problèmes, Mr McKay a bien son autorisation d’exercer sur le territoire, en pratique, il sert surtout de couverture à son père (William), impliqué de près ou de loin dans la moitié des affaires touchant le football anglais et ne possédant plus de licence d’agent.
Leur omnipotence est telle sur les transactions France/Angleterre qu’il est difficile de faire sans eux désormais. Fallait-il passer à coté de Payet pour autant ?
Morgan Sanson
L’ex-montpellierain est bien représenté par un agent sous licence (Guillaume Sola) et son mouvement est correctement enregistré par la FFF.
Cette petite démonstration prouve la tache herculéenne que représente le défi d’un mercato parfaitement dans les règles. Entre la difficulté de faire sortir certains joueurs sans passer par certains agents (McKay) ou la fidélité d’autres joueurs à certain agents, il existe beaucoup d’obstacles sur lesquels trébucher.
Gageons que la nouvelle équipe ait plutôt bien débuté sa course même si le virage Boisseau soulève un certain nombres de questions que nous vous exposerons cet après-midi…