Si l’écrasante majorité des supporters olympiens est satisfaite du départ de Vincent Labrune, certaines questions persistent.
La première est simple : pourquoi changer seulement fin Juillet ? Alors que la situation était déjà catastrophique en fin de saison dernière, que le championnat reprend dans trois semaines et qu’il ne reste qu’un gros mois de mercato à la nouvelle équipe pour mettre en place une équipe compétitive. Trois hypothèses s’offrent à nous.
Margarita espérait que le club soit déjà vendu à l’heure actuelle
Lorsqu’elle annonce la mise en vente du club en Avril dernier, un audit a déjà été réalisé par Dominique Bernard, plusieurs candidats se sont déclarés et la date du 30 Juin(fin de l’exercice comptable) apparaît comme celle de fin de règne des LD à l’OM.
Problème, les dossiers n’aboutissent pas. Entre batailles intestines (Levin/Labrune), sorties médiatiques de certains éventuels repreneurs (Dana) et exigences de la DNCG, la vente n’avance pas à la vitesse souhaitée. Pire, la DNCG exige que le club trouve rapidement 25M€ avant le 5 Juillet…
Bref, il va falloir patienter. Pas de nouveau repreneur, pas de décision de celui-ci concernant l’état major en place du club.
La tâche en revient donc à MLD qui tarde et ne se décide que Mi-Juillet. Hypothèse 1.
Parce que Labrune et la mairie se mettaient sur le chemin de la vente
C’est le sens des informations parues ce matin dans L’Équipe : « La propriétaire et son mari Phillip Hildebrand ont cerné le double jeu de Labrune, qui poussait certains dossiers pour en écarter d’autres. »
Pas surprenant lorsque l’on connaît l’appétence de l’orléannais à jouer au maître des marionnettes.
Il n’aura donc pas rendu son départ facile, bien conscient de sa position stratégique entre l’actionnaire, la mairie et l’association OM. Toujours L’Équipe ce matin : « Gaudin (..) avait Labrune pour seul véritable relais dans l’état-major. Avec le départ de celui-ci et l’éviction de Berger, il sera désormais dans le noir. » Le Berger cité est en fait Édouard Berger, un membre du conseil d’administration dissous proche de la mairie et nouvellement persona non grata au club.
Une manière de couper les intermédiaires nauséabonds sur la route de la vente. Plus question de devoir discuter avec trois interlocuteurs différents (MLD, Labrune, Gaudin) pour les éventuels repreneurs. Tout passera par MLD.
Il aura seulement fallu un peu de temps (et donc sans doute des dossiers ayant capotés) pour que Margarita et son mari s’aperçoivent de l’urgence d’un changement à la tête de l’OM. Hypothèse 2.
Margarita avait besoin de Labrune et ses réseaux pour liquider l’effectif actuel
Selon le petit oiseau qui chante à l’oreille des suiveurs de l’OM, le son de cloche varie du tout au tout. Il y a une semaine, Vincent Labrune endossait un costume plus reluisant dans L’Équipe puisqu’il était celui qui avait permis à Margarita de ne pas céder le club « à la casse ».
Avec ce retour à l’équilibre des comptes du club grâce aux millions des ventes du Monchi du Loiret, la tsarine avait ré-évalué sa position et décidé qu’il lui était désormais possible de le céder plus cher à un investisseur plus enclin à investir pour monter une équipe compétitive sur le long terme.
Une version qui arrange finalement tout le monde entre Labrune, super vendeur, sauveur du club et MLD, vendeuse attentionnée soucieuse du futur de l’institution. Une version qui ne cadre cependant pas avec la froideur de l’éviction de Vince le chevelu dans le communiqué annonçant la nomination de Ciccolunghi. La veuve tycoon n’eut pas le moindre mot de remerciements à l’encontre de son président pendant cinq longues années. Rien.
Hypothèse 3.
Enfin, il y a un facteur à ne pas omettre non plus, c’est le peu d’intérêt de la propriétaire regardant l’aspect sportif. Peu lui importe finalement la constitution d’un effectif, le travail des automatismes ou la présence d’un directeur technique fort. Pour elle, l’Olympique de Marseille est une entreprise comme une autre. Le caractère extra-ordinaire inhérent au talent nécessaire des acteurs du secteur technique n’entre pas dans sa prise de décision. Un joueur est un joueur, un entraîneur, un entraîneur. On attend d’eux des résultats, point.
Après tout elle aurait déclaré préféré Baup à Bielsa car avec l’homme à la casquette, les résultats avaient été au rendez-vous. Alors, changer de président au milieu de la période estivale, compromettre le mercato et la préparation de l’équipe ne doivent pas être des concepts entrant dans sa prise de décision.
