Personnage atypique du football français, Mickael Pagis a marqué les supporters marseillais par son style de jeu et son caractère. Il est aussi l’homme aux deux dernières finales de Coupe de France perdues par l’OM. A quelques jours du choc face au PSG, l’ancien attaquant du club phocéen revient sur ses douloureux souvenirs. Interview.
L’OM a-t-il une chance contre Paris en finale de la Coupe de France ?
Mickaël Pagis : « Bien sûr, ils paraissent intouchables. Même si, au vu de la saison de l’OM et celle de Paris, on pourrait croire que le match est joué d’avance, l’OM garde une chance et a un coup à jouer sur cette finale »
Quand on compare les deux effectifs, et la saison des deux clubs, une victoire de l’OM relèverait du miracle, non ?
M. P. : « Le favori, on le connaît. Mais en même temps, ça reste un match de foot, et si l’OM parvient à enflammer le match, je pense qu’il y a toujours moyen de gagner malgré tout. Et puis, c’est aussi pour cela que le football est beau, car ça ne se passe pas toujours comme on l’attendait. »
Comment battre le PSG selon-vous ?
M. P. : « En général, les finales, c’est au niveau de l’engagement que cela se joue. Je ne pense pas que l’OM puisse rivaliser en terme de jeu. Il faudra donc une bonne agressivité, de la détermination, être très présent dans les duels pour ne pas les laisser jouer. C’est surtout dans ces domaines là qu’il faudra appuyer. »
Un titre en Coupe de France peut-il sauver la saison catastrophique de l’OM ?
M. P. : « Disons que la coupe de France ça reste un titre important, surtout à l’OM où les supporters adorent cette compétition. Et puis aujourd’hui en championnat le PSG ramasse tout. Je ne pense pas que l’on oubliera la saison qui a quand même été très médiocre, mais ramener un titre, même si cela parait inespéré, pour les joueurs comme pour les supporters, ça reste inscrit dans le palmarès. »
Vous avez joué les deux dernières finales de Coupe de France de l’OM, notamment celle perdue contre le PSG en 2006. Un très mauvais souvenir, on imagine ?
M. P. : « Effectivement. En championnat on était très bien, on avait même terminé second. C’est extrêmement frustrant, surtout que pour ma part, j’en ai joué six, et je n’en ai gagné que deux, donc je sais vraiment ce que c’est la frustration de ne pas aller au bout… On perd notamment sur une frappe de 25 mètres de Dhorasoo. Sur l’ensemble du match, on avait vraiment rivalisé, mais ils avaient été plus opportunistes que nous, et bien plus efficaces. C’est mon plus grand regret de ne pas avoir pu remporter ce titre avec l’OM »
La seconde, en 2007 face à Sochaux, le scénario est encore pire, non ?
M. P. : « C’est exact, je crois qu’on perd à la séance de tirs au but, si mes souvenirs sont bons… Je ne me rappelle pas forcément de tous les détails de ce match mais, alors que l’on était cette fois favoris, nous n’avons pas réussi à gagner. C’est un peu à l’image de cette année, Paris est favori, mais sur un match il y quand même un coup à jouer… »
Elle est restée dans votre tête longtemps cette séance de tirs au but ?
M. P. : « Oui vaguement, mais vous savez, moi, je passe quand même vite à autre chose… »
Les joueurs en ont-il voulu à Ribéry de ne pas avoir voulu tirer ?
M. P. : « Dans les séances de tirs au but, on pourrait croire que les joueurs les plus en vue, les plus expérimentés vont se présenter pour frapper. Puis souvent, on se rend compte que ces joueurs-là ont tendance à esquiver un petit peu. Après il faut en être capable, surtout sur une finale, c’est une grosse pression. Mais chacun le ressent comme il peut, certains ont plus de facilité à gérer cette pression que d’autres. Mais il ne faut pas en vouloir aux uns ou aux autres, si on ne le sent pas, il vaut mieux envoyer quelqu’un d’autre qui le sent mieux. »
Un pronostic pour cette finale ?
M. P. : « J’aimerai vraiment que l’OM gagne, forcément, je reste supporter de Marseille. On va donc dire 2-1 pour l’OM. »
