Après une journée de repos, le staff marseillais avait décidé un retour à la commanderie pour le 11 novembre. Sans doute pour rallumer la flamme… Amputé de 17 internationaux partis oublier leur frustration avec leurs sélections nationales respectives, le groupe a surtout utilisé la journée à panser quelques blessures. Quelques tours de terrains pour Barrada ou Batshuayi, si l’on en croit les infos du club et retour au bercail. Prochain rencard, une revue d’effectif prévue à Barcelone sur le terrain d’entrainement de l’Espanyol, vendredi.
Bref, retour à la normale après la semaine d’excitation qu’on vient de connaître. Les joueurs s’entrainent, les remplaçants aussi, les commentateurs, eux continuent de commenter. Pas toujours d’ailleurs avec bonheur.
Ainsi Roberto Mancini, consultant de luxe pour nos confrères de France-Foot nous affirme qu’il est resté sur sa faim : « Ça n’a pas été un très beau match. Non, ça n’a pas été un grand match. On pouvait s’attendre à mieux. Avec deux équipes comme ça, il faudrait plus de buts. Ça pouvait être plus beau ». Et comme je n’aurais pas la prétention d’aller polémiquer avec ce grand monsieur du football, je vais laisser à Pierre Menez, beaucoup moins timide que moi, le soin d’apporter la contradiction : « Avant un PSG-OM, on a toujours un espoir : celui d’assister à un grand match, affirmait le journaliste consultant à Canal+. Quoi qu’on en dise, le Classico reste le plus grand événement de la Ligue 1 depuis de nombreuses années. Et dimanche soir, le match de haut niveau, on l’a eu : énorme intensité, niveau technique parfois impressionnant ». Si Pierrot le dit… Dans un élan d’immodestie, je me risquerai presque à ajouter qu’on a vu pour la première fois depuis très longtemps un classico à la hauteur des autres championnats européen et que l’OM y a pris sa part.
Les oublis de Larqué
Mais déjà des voix s’élèvent, sans doute de peur de ne plus être dans l’air du temps, eux qui avaient loué la méthode Bielsa il y a peu. Jean Michel Larqué, par exemple: « Ce match nous apprend qu’on s’est peut-être un peu enflammé sur Marseille depuis le début de la saison, estime désormais l’ancien siamois de Thierry Rolland. Il y a eu de bons résultats, mais face à des adversaires parfois moyens. Leur calendrier n’était pas trop compliqué. Mais dans les deux matches difficiles des dernières semaines, à Lyon et à Paris, l’OM a plutôt été bon, a eu des occasions, mais est reparti à chaque fois avec zéro point et sans marquer le moindre but ».
Alors, OK, je veux bien que la radio soit l’éphémère de l’Info, mais puisqu’il nous reste un chouïa de mémoire, voici ce que « Captain » déclarait au lendemain du déplacement olympien à Gerland : « C’est bien payé pour Lyon à l’issue d’un match de très bonne qualité,. Ce but magnifique de Yoann Gourcuff est intervenu au moment où Marseille avait totalement pris la direction des opérations »…
Riolo en plein courant d’air
Et puis il y a les enfonceurs en chef de portes ouvertes et à ce jeu là, Daniel Riolo peut concourir pour l’épaule d’airain. Le « polémiste » vient de découvrir que l’effectif parisien était supérieur aux Marseillais. Voilà qui relèverait presque de la thèse de troisième cycle. Et il croyait quoi, Ri(g)olo ? Que la différence de budget était due à la qualité du champagne servi dans les loges du parc des Princes ? Evidemment, qu’individuellement les joueurs du PSG sont sans doute les plus talentueux de la ligue 1, c’est même pour cela que Nasser Al-Khelaïfi n’a pas lésiné sur le montant de leurs transferts. Mais de là à considérer qu’ils « sont beaucoup trop fort » et qu’ « ils n’ont presque pas besoin de tactique »… Les vingt-cinq premières minutes impressionnantes de l’OM ont failli prouver le contraire. Pas sur les individualités, mais grâce à une maitrise tactique collective qui a surpris le PSG. Au bout de ces vingt cinq minutes-là, l’OM aurait pu mener 2-0 et les débats –sur la pelouse et après- auraient pris une autre tournure.
Sagesse de Romain
Dans tous ses commentaires, il y en a un que je trouve beaucoup plus intéressant parce qu’il en dit long sur l’avenir de l’OM. A la sortie de la rencontre, devant la presse, Romain Alessandrini a fait preuve de la lucidité d’un futur grand : « On se doit, dit-il, de se remettre à gagner, de ne pas se détourner de nos valeurs parce qu’on montre une belle image en ce moment. Si on se détourne de ça, on peut aller très bas, mais si on continue comme on le fait je pense qu’on peut faire de belles choses dans ce championnat ». C’est en effet cette solidité collective qui a permis à l’OM d’être toujours leader du championnat. Et ceux qui seraient enclin à l’oublier, pour tenter de jouer, leur carte personnelle, commettraient une faute professionnelle grave.
Antonin VIAN