Alors que l’avenir de l’OM est toujours incertain, la question de l’organigramme se pose en toute logique, et particulièrement celle de l’entraîneur. Contacté par nos soins, le coach du Rayo Vallecano, Paco Jémez, nous livre son sentiment sur la situation de son club, sur la notoriété de son modèle, Marcelo Bielsa, ainsi que le fiasco de son compatriote Michel à Marseille. En outre, Jémez fait acte de candidature pour le poste d’entraîneur de l’OM. Entretien.
Paco Jémez, une petite présentation en quelques mots ? Quelle est votre vision du football et vos principes de jeu ?
Paco Jémez : Je suis l’entraîneur du Rayo Vallecano. Je vois le football comme un spectacle, qui ne se joue pas seulement pour le résultat. J’aime lorsqu’une équipe produit du jeu, fait circuler rapidement le ballon, exerce un pressing de tous les instants.
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Jémez : « Tout fan de football aime la personnalité de Bielsa et le jeu qu’il propose »
Vous êtes souvent comparés à l’ancien entraîneur argentin de l’OM Marcelo Bielsa. Flatté que votre nom soit associé à un tel entraîneur, considéré comme l’un des meilleurs de l’histoire ?
P. J. : Bien sûr. Marcelo Bielsa est non seulement un grand professionnel mais aussi une belle personne. Je suis fier d’être comparé à lui. Tout fan de football aime la personnalité de Bielsa et le jeu qu’il propose. Il a fourni les outils à la plupart des entraîneurs pour développer une certaine philosophie de jeu, moi y compris.
Vous entraînez le Rayo depuis 2012. Votre club est sous la menace d’une relégation en deuxième division, pouvez-vous nous raconter la saison vécue par votre équipe ?
P. J. : Les choses ne se sont pas passées comme on l’espérait. Nous avons tenté de faire les meilleurs résultats possibles. Il reste un match et nous avons l’opportunité de le remporter pour espérer décrocher notre maintien, même si on n’a plus le destin entre nos mains. Sur les quatre ans que j’ai passé ici au Rayo, c’est certainement la plus compliquée, avec beaucoup de facteurs extérieurs qui n’ont pas arrangé les choses. Quand on entraîne une équipe qui joue le maintien chaque année, ça se joue à des détails, et cela n’a pas joué en notre faveur cette saison à mon sens. Mais il nous reste une journée et nous allons tout faire pour nous maintenir en Liga.
Seriez-vous prêts à continuer l’aventure si votre club est relégué ?
P. J. : À l’heure actuelle, je ne sais pas. Mais c’est une possibilité. On va voir comment cette saison se termine et je discuterai avec mes dirigeants par la suite pour savoir s’ils me renouvellent leur confiance pour la saison prochaine ou non. Mais une chose est sûre, par respect pour le Rayo, je ne peux pas parler de mon avenir tant que la situation est incertaine.
Ces dernières semaines, de nombreuses rumeurs de départ ont circulé à votre sujet. On annonce des contacts avec le FC Valence, l’Espanyol Barcelone. Ces affirmations sont-elles exactes ?
P. J. : Non, aucun avec Valence, l’Espanyol et aucun autre club. C’est une invention de la presse. Ce ne sont que des rumeurs.
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Jémez : « Si Michel a envie de raconter ce qu’il s’est passé à l’OM, c’est à lui de le faire, pas à nous »
Quelle est votre regard sur l’échec de votre compatriote Michel à la tête de l’OM ?
P. J. : Pour parler de la situation d’un club, il faut avoir des informations. Ces informations, je ne les ai pas. Je ne sais pas pourquoi cela n’a pas marché pour Michel à l’Olympique de Marseille. Je ne peux pas parler de quelque chose que je ne maîtrise pas. Je sais simplement que Michel est un grand professionnel pour qui les choses ne se sont pas aussi bien passées que prévu. Je ne vais pas me prononcer en son nom, lui mieux que quiconque connaît les raisons de cet échec.
Son passage raté à Marseille a-t-il porté atteinte à son image en Espagne, notamment à Madrid ?
P. J. : Je ne pense pas. La presse espagnole n’est pas vraiment au courant non plus de ce qui s’est réellement passé. Cette histoire restera entre Michel et la direction de l’OM et s’il a envie de raconter ce qu’il s’est passé, c’est à lui de le faire, pas à nous. Tout ce que je sais, c’est que Michel est un bon entraîneur que beaucoup d’équipes aimeraient avoir.
C’est difficile de succéder à Bielsa, sportivement et dans le cœur des Marseillais…
P. J. : Michel voulait produire de grandes choses à l’Olympique de Marseille, à l’image de Bielsa qui a eu de très bons résultats en exigeant le maximum de ses joueurs.
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Avec la possible vente de l’OM, le club cherche un nouvel entraîneur pour la saison prochaine. Le poste pourrait-il vous intéresser ?
P. J. : Je suis actuellement sous contrat avec le Rayo Vallecano. Mon avenir ne dépend pas seulement de mes envies et mes désirs, mais également des besoins de l’OM. Je n’ai de compromis avec aucun club pour l’année prochaine. Beaucoup de clubs cherchent un entraîneur, vous savez…
Avez-vous été contacté par la direction du club ?
P. J. : Je le répète, que ce soit l’OM ou n’importe quel club, personne ne m’a contacté jusqu’à présent. L’OM est une grande équipe et je serais enchanté d’entraîner un club qui compte en Europe.
Propos recueillis par Bryan Gironis