L’Olympique de Marseille affronte l’Athletic Bilbao ce soir en huitième de finale de l’Europa League. Connaissant assez mal l’équipe basque, FCM a décidé de poser quelques questions à un observateur assidu du championnat espagnol. C’est Benjamin Bruchet, rédacteur au sein de l’excellent site spécialisé Furia Liga, qui s’y colle et nous présente l’adversaire du soir.
« L’Athletic joue le contre car son coach semble incapable de permettre à ses joueurs de faire autre chose »
Salut Benjamin, les premiers échos qui reviennent sur cet Athletic cuvée 2017/18 dessinent une équipe de contre à l’axe central défensif costaud, est-ce que ça te paraît juste ?
Benjamin (Furia Liga) : « Oui, l’Athletic est une équipe avec un axe défensif costaud. Pour la simple et bonne raison que lorsque tu alignes deux milieux défensifs devant ta charnière bah ça te sécurise grandement.
Après la donne a un peu changé, Benat semble retrouver les faveurs de coach Kuko. Son profil est plus joueur, il a une belle palette technique et une très bonne vision du jeu. Il s’entend très bien avec Aduriz et Inaki aussi. Ce n’est pas un vrai défensif donc ça découvre l’axe. De plus la charnière a changé. Laporte est parti et Nunez qui était très bon est souvent sur le banc. Maintenant c’est Yeray qui est titulaire dans l’axe. Il est de retour après avoir une nouvelle fois vaincu son cancer. Il est habituellement aligné avec Inigo, la recrue phare hivernal. Sauf que l’ancien de la Real ne peut pas être inscrit en EL. La logique voudrait que Nunez occupe logiquement l’ axe avec Yeray sauf que Kuko change régulièrement… Face au Spartak c’était le trentenaire Etxeita aligné avec Yeray.
Pour ce qui est du contre, je dirais que c’est un choix par défaut. Kuko n’est pas clair dans ses idées, il parait tâtonner constamment. On est sûr d’une chose, la solidité défensive est une de ses priorités. Et souvent elle prime sur l’efficacité offensive. En clair l’Athletic joue le contre car son coach semble incapable de construire des circuits de passes et de permettre à ses joueurs de faire autre chose. Donc globalement l’Athletic attend dans son camp la faute pour que Susaeta ou Inaki mette le feu à la recup. Aduriz est toujours la pour roder dans la surface. »
Tu peux nous détailler un peu les forces et faiblesses de cette équipe ?
Benjamin (Furia Liga) : « Les forces de l’Athletic ? Son expérience, les spécificités de ce club font que les effectifs évoluent peu. Le XI que l’OM a affronté il y a deux ans n’a pas énormément évolué. De plus des types comme Raul Garcia, Aduriz ou Susaeta sont vraiment l’âme de cette équipe. La deuxième force de cette équipe est son stade. San Mames est une cathédrale qui pousse régulièrement son équipe à se surpasser. Même si Kuko est pris en grippe par son aficion aucun doute que San Mames va répondre présent au retour.
La faiblesse ? Son coach, principalement. Il manque d’idée, les matchs sont ternes et le nombre incalculable de nul ne l’aide pas. Clairement l’Athletic n’est pas une équipe enthousiasmante tactiquement. »
« Je pense que l’OM a 60% de chances de se qualifier »
C’est une opposition moins forte que celle de 2016 qui attend l’OM ?
Benjamin (Furia Liga) : « Bien sur, quand tu perds Valverde et que tu récupères Kuko Ziganda tu es obligatoirement moins forte. »
En terme de pourcentage, comment évaluerais tu les chances de qualification pour l’OM ?
Benjamin (Furia Liga) : « Je pense que l’OM a 60% de chance de se qualifier. L’Athletic n’est absolument pas un épouvantail. Sa phase de groupe a été très poussive et l’équipe a été très chanceuse à l’aller à Moscou. Bien que ça soit le dernier objectif du club, je vois mal l’Athletic continuer encore longtemps en Europe. »
Tous propos recueillis par Mourad Aerts
