Adikson, Le Muge, quel est votre parcours ?
Adikson : J’ai commencé le rap à 14-15 ans dans ma région natale de Lorraine. Je suis à Marseille depuis une dizaine d’années. J’ai commencé en solo il y a 6 ans. Puis j’ai formé le groupe Kraftsmen qui a fait du boucan il y a maintenant 4 ans. Dans quelques semaines, je sors un EP (Parenthèse) de 4 titres sur lequel il y aura le morceau sur Bielsa, et mon premier album sortira à la rentrée.
Le Muge : J’ai commencé dans les années 90. J’ai sorti mon premier album dans les années 2000. J’ai enchaîné sur plusieurs projets. Actuellement, je suis sur mon projet solo, Muge Knight, avec un album solo qui va sortir le 20 mai et qui s’appelle Fini parti.
Parvenez-vous à vivre de votre musique ?
Adikson : Je n’en ai pas l’objectif. Je ne me considère même pas comme un artiste, plutôt comme un intermittent du rap. Quand je le sens, je sors des projets, mais après c’est comme les muges qui peuvent rester cachées longtemps sous un rocher (rire)… Sinon, j’ai un boulot prenant, une petite famille. Le rap n’est pas du tout une priorité.
Le Muge : Je ne vis pas du rap non plus. J’ai des rentrées d’argent à côté, parce que si je comptais sur le rap…
Pourquoi un clip sur Marcelo Bielsa ?
Le Muge : Bielsa nous a fait kiffer l’année dernière, on a vu de beaux matches. Il y a aussi un coup de gueule envers la direction actuelle. Le tout, mélangé à un délire autour d’un apéro, et c’est parti de là. On avait aussi le plaisir d’aller au stade.
Adikson : On s’est réuni un soir chez un ami qui s’appelle Skippy, que l’on salue ! On a écrit un couplet chacun de notre côté et on a enregistré le morceau en une heure. Moi, Bielsa m’a renvoyé à des figures charismatiques qui ont souvent manqué au club, comme Drogba ou Gerets à moindre mesure. Une sorte de culte de la personnalité. C’est un gars qui a fait retrouver certaines valeurs comme le travail, l’abnégation, la solidarité, l’écoute… On disait que Bielsa baissait les yeux devant les journalistes, qu’il n’était pas accessible, mais pour l’anecdote, ma femme venait d’accoucher, on devait faire quelques courses au Centre Bourse, je vois un mec avec une pile de journaux, un ordi et une brioche, et je réalise que c’est Bielsa. J’ai parlé 5 minutes avec lui, il était sympa comme tout, avec des mots simples.
Vous avez été déçus par le départ de Bielsa ?
Le Muge : On ne savait pas qui aller venir ensuite. On a vu qui allait le remplacer (Michel, ndlr), on était un peu sceptiques. Puis tout le monde a vu le bilan de cette année, une année catastrophique sur le plan du jeu. Pour les résultats, c’est pas encore fini, on a encore une finale de Coupe de France, on touche du bois (sourire).
Adikson : Le départ de Bielsa, c’est comme si tu veux suivre une bonne série, et dès le départ on te raconte tout ce qui va passer. Quand Bielsa est parti, on a senti le truc venir. C’est comme une espèce de mauvais spoiler de ce qui allait se passer.
Quel est votre regard sur la gestion du club par la direction ?
Le Muge : Je pense que le club n’est pas géré par des gens qui connaissent le football. Ils sont peut-être spécialisés dans d’autres domaines. Tu peux pas être président, directeur sportif… Labrune a fait peut être un ou deux bons coups, pour 30 mauvais coups. Ce qui manque actuellement, c’est un vrai directeur sportif et un entraîneur.
Adikson : Je pense qu’il y a des milliards de choses qui nous échappent. On est à des années-lumières de la sphère Louis-Dreyfus. Ce qu’on a vu, c’est plus Labrune. Le départ de Bielsa a été la première pierre à sa chute. Ensuite il a fait une énorme erreur de casting en recrutant Michel. En s’alliant avec Doyen Sports qui nous a refourgué des joueurs lamentables, type Lucas Silva, De Ceglie… Un président digne de ce nom n’aurait jamais marché dans ce jeu-là. Labrune, faut vraiment qu’il se casse. Malgré tout l’égo qu’il a, les gens n’en peuvent plus. On ne va pas faire un appel à la haine, mais qu’il se casse, on n’en parle plus…
Le Muge : Labrune, prends un Ouigo et oublie-nous (rire).
Adikson : Julien Lepers est au chômage, il cherche un producteur… je pense que c’est plus son domaine (rire).
Retrouvez la suite de l’entretien avec Adikson et Le Muge demain sur Football Club de Marseille !
Propos recueillis par Paul Rourgue et Bryan Gironis
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