En raison de la pandémie que nous nous efforçons de maintenir à nos portes, la disparition de Michel Hidalgo n’a pu avoir tout le retentissement que celui-ci mérite.
C’est un personnage considérable du football français qui nous a quittés. Je ne retracerai pas ici sa carrière qui culmine avec ce haut fait d’armes de la première conquête d’un titre international par notre équipe de France.
C’est une évocation tendre et bienveillante que vous trouverez ici. Elle sera conclue par un regret sincère. Nous, les supporters, sommes le plus souvent les spectateurs impliqués et lointains, c’est un paradoxe, de l’histoire sportive. Nous avons rarement l’occasion de nous trouver en proximité, en face de ceux qui l’écrivent. Seuls les journalistes ont ce privilège. Souvent pris par les contraintes et la routine du métier, ils ne le ressentent parfois plus avec la même intensité.
Ce billet n’aurait pas dû s’allonger, mais comment épargner au lecteur-supporter, mon semblable, mon frère, la relation de l’origine des hasards ayant orienté mes pas vers Michel Hidalgo. Empressons-nous de préciser que j’ai certes croisé sa route mais je ne considère pas cela comme une rencontre. Voici plutôt un témoignage qui viendra en compléter d’autres sans doute plus importants et autrement plus significatifs.
Mon premier entretien avec Michel Hidalgo fût téléphonique. Laissez-moi vous en conter l’histoire.
En 1989, libraire à Montélimar, j’étais entré en contact avec Jean Ferrara, journaliste au Soir, journal marseillais. Celui-ci venait de sortir un livre sur Jean-Pierre Papin. Il l’avait habilement édité lui-même d’où la nécessité de passer par lui pour l’obtenir et le revendre. Je nous revois parler dans son salon, pas très loin de mon domicile d’aujourd’hui.
Comme je lui faisais part de mon souhait d’inviter JPP à ma librairie, Ferrara qui plus tard devint un ami, me donna le numéro de téléphone du joueur. Cela pouvait être un super coup pour moi, bien sûr, mais je pensais aussi aux minots de Montélimar, qui seraient trop ravis de le voir.
C’était un honneur de me trouver face à ce grand chroniqueur de la vie olympienne dont je lisais les articles depuis tout minot, dans Le Provençal qu’achetait mon père.
La conversation avançait quand, sans rien attendre, je lui exposais mon autre rêve, inviter aussi un de ces jours Michel Hidalgo dans ma librairie, avec la possibilité même, comme cela m’arrivait avec des auteurs, d’organiser une conférence dans une grande salle de Montélimar. Jean Ferrara manifesta beaucoup de générosité à mon égard à ce moment-là. Nous nous étions découverts des connaissances communes, on dit souvent que Marseille est un grand village et c’est tellement vrai, si bien qu’il me confia aussi le téléphone d’Hidalgo.
L’entretien téléphonique…
Jean me laissa entendre que Michel Hidalgo aurait peut-être du temps.
« Ce pauvre Michel a la tête à l’envers » lâcha-t-il d’un air désolé. « Il a fait pour moi la connerie de ne pas reprendre l’équipe quand Tapie a viré Banide. Il a voulu se montrer correct vis-à-vis de son ami (Banide, entraîneur de l’équipe de France, adjoint d’Henri Michel, avait accepté de suivre Hidalgo à l’OM). Tapie l’écoute moins, il est un peu isolé. Le doublé de Gili, il aurait pu le faire lui aussi, après tout, même si Gérard a fait du bon boulot ». Puis Jeannot enchaîna : « C’est comme quand il a refusé la proposition de Mitterrand de devenir ministre des sports. Je lui ai dit à Michel, comment as-tu pu refuser un tel poste ? Il ne s’est pas senti assez fort et intelligent. Trop de respect pour la fonction. Mais qui connaît mieux le sport que Michel ? Il faut le dire, ceux qui n’ont pas eu ses scrupules n’étaient pas mieux que lui, non ? C’est un homme trop bien et trop respectueux, Michel ».
L’idée que le grand Michel Hidalgo se trouve dans une période de gamberge me troubla particulièrement. Comment était-ce possible ?
Je remontais vers Montélimar avec la sensation de transporter une fortune. Plié soigneusement dans ma poche, reposait un papier comportant les numéros de téléphone de Jean-Pierre Papin et de Michel Hidalgo. J’avais presque l’impression d’avoir la clé de chez eux ou d’appartenir à la caste des grands initiés.
Le lendemain de ma rencontre avec Ferrara, j’attendis qu’il soit 13 heures pour appeler Papin afin d’être sûr qu’il soit chez lui. Malheureusement, le joueur me fit un crochet déroutant que je ne sus voir venir. « Rappelez-moi après le prochain stage en Équipe de France, j’y verrai plus clair » m’assura-t-il. Quand je le rappelai plein d’espoir une fois ce délai écoulé, son numéro n’existait plus, il en avait changé entretemps…
Un peu sonné tout de même, j’attendis le lendemain, et même le surlendemain pour essayer de joindre Hidalgo, trop peur d’un nouvel échec.
Je ne me souviens plus de l’heure à laquelle se manifesta le courage d’appeler le directeur sportif de l’OM. Il me semble qu’il y eut peu de sonneries avant qu’il ne décroche lui-même pour me faire entendre cette voix claire, chaleureuse, tranquille que nous lui connaissions tous. Jeune supporter de 28 ans, j’étais impressionné de l’avoir pour moi seul. Il me fallait maîtriser mon émotion alors que je commençais une conversation avec la plus grande pointure du football français à mes yeux pour cette époque. Il ne démontra aucun agacement dans la voix lorsque je lui proposais de venir un de ces quatre à la rencontre des amoureux du football de Montélimar, « ce n’est après tout qu’à même pas deux heures de Marseille, une ville dans laquelle on avait rarement l’occasion de voir des gens de sa dimension, c’était un peu injuste ». Il sembla sourire à l’écoute de mon bien maladroit baratin. Il ne s’opposait pas à l’idée mais il fallait passer par un ami à lui dans lequel il plaçait toute sa confiance pour organiser une partie de son agenda. Il s’agissait d’Alain Guétchoudian, responsable de la billetterie de l’OM. Je compris immédiatement qu’il allait falloir parler argent avec cet intermédiaire (je l’appelais le lendemain, sa seule question fusa sèchement : quel est votre budget ?). Néanmoins, j’engageais la conversation ailleurs avec Monsieur Hidalgo. Je lui témoignais d’abord tout mon respect et mes remerciements pour les émotions qu’il m’avait fait vivre à travers l’épopée de ses bleus, et toute la confiance que je plaçais en lui, comme tous les supporters, dans la construction d’un OM fort et triomphant en Europe. C’est alors que je lui disais que l’attelage qu’il constituait avec Bernard Tapie suscitait tellement d’attente que je sentis un infléchissement. Il eut un soupir :
« Ce n’est pas facile tous les jours, vous savez… ?
– J’imagine bien que les choses n’avancent pas toujours comme sur des roulettes…
– Bien sûr que non, mais j’ai un président…
– Ah, Bernard Tapie ? Pas facile ?
– Bernard a beaucoup d’idées, d’enthousiasme…
– (…)
– Mais c’est un chef d’entreprise… un club de foot n’est pas vraiment une entreprise…
– (…)
– Dans le domaine du sport, il ne suffit pas d’appuyer sur des boutons…
– (…)
– Bernard veut aller tellement vite, et j’ai un peu le sentiment que le club marche sur la tête… ».
Tapie avait fait l’acquisition de Chris Waddle à un prix record. Jean Ferrara m’avait rapporté que Papin dans le vestiaire se disait orphelin de Klaus Allofs. Il s’énervait de ne pas retrouver de nouveaux repères, il avait le sentiment de prendre du retard dans ses objectifs. L’anglais peinait à exprimer son potentiel, il était loin à cette époque de faire l’unanimité qu’il rencontrerait plus tard. Nous en étions là. De ce dialogue que j’eus avec Hidalgo, je ne retranscris que ce qui m’a fortement marqué. Je dois avouer que je tombais de haut et craignait pour mon club un avenir assombri. Je me souviens de cette formule aussi lorsque je lui avais demandé s’il lui arrivait encore de participer à des matchs entre anciens. On avait vu peu de temps avant, un reportage sur Raymond Kopa qui s’amusait encore avec des amis. Hidalgo me répondit cette chose qui s’est gravée dans mon esprit : « Ah Raymond, il est exceptionnel. Il avait de telles facilités qu’il lui en reste forcément quelque chose, mais pour quelqu’un comme moi, à partir d’un certain âge, on n’étale plus que ses insuffisances… ». Fin de l’entretien.
Disons-le, j’avais adoré cet homme sur ce simple coup de fil. Il était apparu entièrement conforme à l’idée que l’on pouvait se faire de lui. Il semblait parler sur le même mode à tout le monde. Que l’on soit en haut ou en bas. Il y avait de l’humilité, de la spontanéité, de la sincérité, de la chaleur chez lui. J’étais séduit mais je renonçai à l’inviter à Montélimar, cette organisation aurait trop pesé sur mon activité.
Le bienheureux hasard me donna l’occasion de le rencontrer vraiment quelques années plus tard.
Encore libraire, il m’était arrivé de « piger » pour un magazine qui venait de se créer : les Cahiers du Football. J’avais fourni un article sur Marcel Dib dès le deuxième numéro. Ce magazine connut moins d’une dizaine de parutions il me semble, j’avais un papier dans quelques-unes. Les initiateurs manquèrent de fonds très vite pour continuer, d’ailleurs je n’avais été payé que pour les deux premiers articles, ce qui n’était pas un problème, j’étais bien content de figurer au milieu de signatures que je respectais, certaines connues mais écrivant sous pseudo. Faute d’argent, il cessa donc de paraitre. Quant à moi, je quittais ma librairie et Montélimar pour revenir vivre et travailler à Marseille. Ce ne fut pas facile. J’errais professionnellement à la recherche d’un second souffle à 32 ans.
En 1996, ou 1997… je découvre à la maison de la presse de mon quartier que la revue vient de repartir sous un autre titre. Je l’achète et dans la foulée envoie un fax pour me rappeler au bon souvenir de la rédaction, l’informer de mon déménagement. Le directeur de la rédaction me téléphone quelque temps après. « Salut Thierry, content de te retrouver, je descends à Marseille samedi prochain, peut-on prendre un verre ensemble ? ». Il s’appelle Michel Ouazine, ce nom vous dit peut-être quelque chose puisqu’il deviendra plus tard, il l’est toujours, l’homme de confiance d’Hatem Ben Arfa. Lorsque nous nous rencontrons à la terrasse d’un bar du Cours d’Estienne d’Orves, il me confie la mission de rendre compte pour la revue d’un tournoi exhibition de Beach-Soccer devant se tenir quelques semaines plus tard sur les plages du Prado. Ça tombait bien, je n’avais rien de prévu.
Hidalgo, coach de beach soccer…
J’arrive sur les lieux du tournoi, on me file une accréditation, un dossier de presse, j’ai accès à tout comme un journaliste, je peux interviewer qui je veux. Je me sens comme un gosse tout seul dans un magasin de jouets. Est engagée dans cette mini-compétition, l’équipe d’Italie avec deux champions du monde 1982 Alessandro Altobelli et ce tueur à gage de Claudio Gentile, pour ceux dont je me souviens. Il y avait aussi le Brésil, avec Zico et Junior, la France avec Didier Six, Marcel Dib et Pascal Olmeta… entraînée par Michel Hidalgo…
Et justement, alors que très inexpérimenté je prends conscience que je ne sais pas comment je vais structurer le binz, j’aperçois Michel Hidalgo tout seul. C’est un miracle que je ne dois pas laisser passer. Je me précipite sur lui, me présente. Il accepte avec un grand sourire de répondre à mes questions. Je ne lui en poserai qu’une seule, il fît le reste. J’ai du la formuler à peu près ainsi : « Monsieur Hidalgo, vous connaissez le football traditionnel à 11 sur le bout des doigts, pouvez-vous me parler des particularités du Beach Soccer ? ». Il fût inarrêtable dans sa réponse. Il me parla de tout, de la qualité du sable, de la taille des grains, de sa provenance, de la différence des appuis, de l’exigence technique de ce sport car il faut éviter de jouer balle à terre en raison de l’irrégularité des rebonds sur le sable, de la vitesse nécessaire dans les prises de décision, notamment pour frapper de volée, les volées amenant souvent le but, de l’importance du jeu de tête, du jeu encore plus spectaculaire des gardiens, encore plus acteurs du jeu qu’à 11. Il me conseilla de bien observer le brésilien Junior, ex international, passé par l’Italie quand s’y déroulait le plus beau championnat du monde, concentrant les tout meilleurs joueurs, sa souplesse de pied, sa façon de pincer le ballon pour le faire monter. J’avais en face de moi quelqu’un de particulièrement enthousiaste, heureux, serein, radieux. Ses beaux yeux bleus jetaient des flammes de passion, ce fut un grand moment que je n’oublierai jamais. Je le vis ensuite parler avec les uns et les autres, je ne le lâchais pas, des mots sympas pour chacun, une grande décontraction conjuguée à l’amour du sport, de la lutte, de la compétition. Il était plus petit que moi mais il dégageait un charisme exceptionnel, une force intérieure que même arrivé aujourd’hui aux portes de la soixantaine, je n’ai que rarement rencontrée.
Revenons sur le moment où je l’avais trouvé dans un moment difficile quelques années plus tôt.
Sans prétendre tirer le moindre enseignement définitif de l’infléchissement de la relation Tapie-Hidalgo, puisque c’est surtout ce qui nous intéresse nous, supporters de l’OM, on peut observer qu’au bout du compte c’est la vision du Boss qui l’emporta au regard de l’histoire. L’arrivée de Waddle se révéla une grande réussite, et nous atteignîmes très vite la gloire suprême.
Nous ne pouvons pas oublier non plus, et Bernard Tapie l’a très justement rappelé, que si Michel Hidalgo n’avait pas accepté de l’accompagner dans la formidable aventure olympienne, l’histoire du club se serait peut-être écrite autrement. On peut en trembler d’effroi à rebours. Je ne peux pas renoncer à l’idée que la présence au club de Michel Hidalgo, même si celui-ci ne fût pas toujours consulté par la suite, a grandement contribué à ce qu’une certaine qualité d’âme continue de traverser l’institution. Par son humanité, son œil aiguisé, compétent mais aussi aimant et naturel, courtois mais pas sans exigence, il s’est maintenu comme une vigie, une conscience dont l’OM a continué de bénéficier longtemps. La Commanderie, bien que financée par Robert Louis-Dreyfus, porte sa marque, fût le fruit de son imagination.
Mes amis de la Vieille Garde, ce groupe premier qui fonda le mouvement Ultra non seulement â Marseille, mais dans tout le pays, ne s’y sont pas trompés en déployant cette simple banderole devant le parvis Dufaure De Montmirail (qu’ils ont par leur seule volonté contribué à faire ainsi nommer) : MERCI HIDALGO. Ce message de respect profond auquel nous nous associons tous a touché la veuve de Michel, laquelle en retour a confié que son mari, ce grand homme, est parti au cimetière rejoindre sa dernière demeure avec le survêtement de l’Olympique de Marseille. Ce symbole extraordinaire, on parle quand même d’une icône du football français, prouve à quel point il a aimé ce club, et aussi cette ville. Notre ville, qu’il n’a plus jamais quittée. Ce qui est encore plus incroyable au fond, c’est que nous ne savions pas, nous les obscurs, les anonymes que ce lien était pour lui aussi fort. J’en suis un peu désolé. C’est à croire qu’on a pas su nous le relayer, faire arriver ce message jusqu’à nous. Peut-être que dans les dernières années, les micros se tendirent moins vers lui, c’est regrettable.
Un dernier regret…
Puisque je parle de regrets, je conclurai malheureusement sur les miens.
Pendant les derniers travaux du Stade Vélodrome pour l’Euro 2016, j’ai eu l’occasion d’apercevoir Michel Hidalgo. La tribune Jean-Bouin avait été abattue, tout le monde se trouvait en Ganay, les personnalités comme tous les autres. À la sortie d’une rencontre de l’OM, j’aperçois l’ancien directeur sportif du club et ancien sélectionneur des bleus, il est accompagné d’Avi Assouly, l’ancien journaliste de France Bleu Provence. Je m’apprête à juste le saluer, même d’un petit signe amical, quand tout à coup je distingue à côté d’Avy la silhouette et la figure de Josip Skoblar. Il se passe alors un truc extraordinaire. Je ne suis plus un homme mûr de pas tout à fait 55 ans. J’en ai 11 à tout casser et j’ai la chance de voir et toucher enfin mon idole. Qu’il en ait plus de 70 à présent n’a aucune importance. Il n’y a plus que lui et moi. « Josip, ouah… Josip », il sourit, je le serre dans mes bras, je l’embrasse, je le regarde comme pour me convaincre que c’est bien lui, je le reprends dans mes bras comme un nounours, il est hilare. Je le remercie pour tout ce qu’il m’a fait vivre, je suis quasiment en transes devant celui qui est pour moi le plus grand joueur de l’histoire de l’OM. Je veux qu’on fasse une photo ensemble, j’arrive même pas à la faire, un jeune homme me propose d’immortaliser ce moment avec mon téléphone, Josip me dit qu’il s’agit de son fils. De tout cela, Michel Hidalgo, qui attend Josip est témoin, mais il a du partir pendant que je tergiversais avec mon tél. il s’est perdu dans la foule. Je me dis qu’il faut que j’aille le chercher, que je dois lui témoigner toute ma sympathie à lui aussi… mais je suis sur la redescente de cet épisode avec Josip, la foule m’absorbe, je renonce en me disant que je le reverrai bien une autre fois, que Marseille c’est petit… la vie ne m’a pas renouvelé ce plaisir, c’est ainsi, et je le regrette avec intensité.
Si demain ou après demain, quand nous serons sortis de ce merdier de virus, on réorganise une forme d’obsèques, je ferai tout pour être présent, noyé dans la foule des anonymes. Il faudra que nous soyons très nombreux. Nous devrons être là, unis à lui pour la fin de cette belle histoire qu’on pourrait appeler « Hidalgo et nous » qui nous a vus traverser des moments de bonheur infinis. Plus que sa légende, laquelle appartient à tout le pays, il nous a laissé son âme, emportant avec lui, nous le savons désormais, une partie de la nôtre.
Vive encore longtemps le nom du grand Michel Hidalgo !
En guise d’épilogue, je relève cet étrange signe du destin, comme si ce que les jeunes appellent désormais le karma (même si c’est un peu éloigné de la réelle signification du terme) avait décidé de se manifester une dernière fois. L’un des hommes les plus proches de Michel Hidalgo jusqu’à son dernier souffle, s’appelle Nicolas Philibert, il est président de l’UMS Foot… l’équipe de la ville de… Montélimar…
Thierry B Audibert
@TBAudibert