Aïoooli supporters qui attendent mi-figue mimolette ce match de dimanche contre les Verts.
Nous nous retrouvons avec les mêmes interrogations que le week-end dernier. Quel système, quels joueurs ? Lesquels des soi-disant titulaires en principe resteront de nouveau sur le banc ?
Au-delà du résultat de la rencontre, quel sera le destin final de notre équipe dans ce championnat ? Il reste tout de même pas mal de rencontres, quelques incertitudes, j’ai ma petite idée mais j’en parlerai plutôt demain.
La notion de destin m’a toujours intéressé.
Il y a cette idée qu’une vie peut basculer sur un infime détail. Un coup d’œil à gauche qui capte un élément capital, un échange, un retard, ou une avance, une erreur. Les joueurs de foot professionnels doivent parfois leur carrière à peu de choses. Il y a leur talent naturel, mais une rencontre au bon moment, un mot d’encouragement opportun les a peut-être conduits là, dans l’effectif olympien. Caleta-Car par exemple, pour une raison ou une autre il aurait fait une couille avec Salzbourg contre l’OM… ben Rami serait encore titulaire à coup sûr. Et puis il y a la foule de tous ceux, qui comme vous ou moi n’ont pas pris le bon chemin, pas croisé la bonne personne qui aurait pu faire de nous de très bons joueurs. Pensez-y, c’est fou non ?
Par exemple, j’ai eu le plaisir de déjeuner hier avec l’écrivain Henri-Frédéric Blanc
Je serai tenté de dire le grand Henri-Frédéric Blanc, l’un des écrivains les plus singuliers de la littérature contemporaine, des plus férocement drôles aussi, un marseillais que la folie de Marseille nourrit, inspire tous les jours. Un dribbleur tout en finesse de la phrase, un Skoblar de la punchline. Il se trouve que pour lui, une lecture peut-être, une bonne note à une dissertation dans son jeune âge, un détail, l’ont peut-être un jour mis sur cette envie spéciale d’épouser la carrière littéraire. Ce que peu de personnes savent, c’est que cet auteur d’un grand nombre de romans dont plusieurs ont Marseille pour cadre, est passé par l’OM. Oui, tôt dans son enfance, l’auteur de l’Art d’aimer à Marseille, de Cagole Blues, du Livre de Jobi, ou de Ainsi parlait Frédo le Fada, fût un jour conduit au stade de l’Huveaune pour intégrer ce club prestigieux et y faire, honorable guerrier, ses premières armes sous le maillot dont la couleur désigne son propre patronyme. N’est-ce pas magnifique ? Mais le détail du destin mit très tôt le holà au milieu de ce chemin vers la gloire.
Revenant un jour de son entraînement hebdomadaire au stade de l’Huveaune,
et alors que discipliné il vidait son sac de sport pour confier ses affaires sales à sa mère, il constata la disparition de sa belle paire de chaussettes de football d’un beau bleu olympien dont il était si fier, on disait des bas à l’époque. Il se souvenait bien l’avoir soigneusement rangée dans son sac avant de quitter le vestiaire, il s’était juste éloigné le temps de pisser puis il était parti. Il ne faisait aucun doute qu’il avait été victime d’un vol, et le voleur était vraisemblablement un de ses équipiers. On avait attenté à son honneur. On lui avait causé ce genre de blessure insupportable qui fait douter de tout et de tous. Comment continuer la pratique de l’art du football sans soupçon ? Faire une passe désormais à un voleur ? Il prit rapidement une décision radicale du haut de ses huit ans, celle de mettre fin immédiatement à sa carrière footbalistique. Je vous laisse imaginer avec horreur ce que l’OM a peut-être perdu ce jour-là. Voyez chers amis comment il suffit vraiment de peu dans la vie.
Cette histoire en tout cas nous offre une quasi certitude, pure déduction scientifique,
jamais un footballeur professionnel ne s’est fait dérober une paire de chaussettes.
Il serait en tout cas fort drôle qu’un jour un texte de mon ami écrivain soit joué au théâtre par un ancien footballeur. Sait-on jamais avec le destin. Allez, je cesse de faire le pitre.
Vive le grand Henri-Frédéric Blanc… et vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert
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