Hèèè ma fouaaa, la saison a beau être plantée, une bérézina, un gouffre abyssal, j’ai beau avoir moi aussi désigné l’entraineur comme le responsable principal à égalité avec son président… je trouve que Garcia a du cran.
Mais oui, il faut savoir au moins reconnaître que le mec ne bronche pas. Dans la même situation, on en a vu des entraîneurs s’énerver, avoir le regard qui fuit et se perd, ou qui agressent, se livrent à toutes sortes de rodomontades ou alors se montrent abattus, j’ai entendu la voix blanche d’un très grand trembler lorsqu’un micro se tendit avant un match couperet.
Mais Garcia, non. Il m’a semblé chanceler à un certain moment. Pas du tout ! La voix est claire. Le regard reste aiguisé, les yeux sont plantés dans ceux des interviewers. Chapeau le mec !
Il est grillé auprès de ses joueurs mais il affirme qu’il va les scruter dans la difficulté. Comme s’ils en avaient encore quelque chose à foutre. Et puis voilà qu’il nous fait savoir que c’est lui qui a demandé à ce que Frank McCourt intervienne devant eux avant la rencontre face à Nantes. Tu parles d’un choc psychologique. Et pour le cas où il aurait marché, on se serait bien demandé pourquoi avoir autant attendu.
On peut toujours se poser la question de savoir s’il bluffe ou pas. S’il ne s’inquiète tout simplement pas pour son avenir financier, sportif, sa réputation. Sans doute à raison. Le mec peut aller faire le consultant, il est meilleur que beaucoup dans cet exercice. Il a peut-être des contacts avec d’autres clubs. Ou pas. Mais rien ne transparaît.
Un pote journaliste rencontré aujourd’hui me disait que c’est cela qui le gênait chez lui. Ce côté cadre sup de grande entreprise. C’est froid, carré, tout est dans la maîtrise. Au point qu’il ne va même plus aux confs. Et il a sûrement raison. C’est bien beau d’être solide, mais les footballeurs marchent le plus souvent à l’affectif.
Le football est un monde professionnel, précis, mais les histoires d’hommes passent aussi par du sentiment, de la profondeur.
Alors, c’est jour de match ce soir. Nous irons affronter une équipe solide même si elle est derrière nous, elle compte une Coupe de la Ligue à son palmarès cette saison. Les alsaciens nous attendent et Thierry Laurey, qui est un malin, a beau nous flatter, il connaît parfaitement nos faiblesses.
Nous allons donc observer nos joueurs dans ce match que nous attendons sans aucune impatience, sans autre espoir d’être enfin surpris, qu’ils nous donnent l’impression de s’être réveillés, que c’est la fin du cauchemar. Mais faut pas rêver.
Je ne m’étendrai pas plus sur ce match. Pas de commentaire technique particulier. On va se faire rentrer dedans, c’est tout ce que je pense.
Mais victoire ou défaite, je me précipiterai sur les mots d’après-match de Garcia. Il me régale.
Sacré Garcia !
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert
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