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OM – [OLYMPIENS] ROXANA CHEZ LES SAUVAGES…

Par olympiens2 - Mis à jour le - Publié le

Hèèè ma fouaaa, j’écris plus tard  que d’habitude aujourd’hui… enfin… non… j’écris plus tôt puisque c’est le matin, quand les autres jours je rédige mon billet le soir, après le dîner, donc plutôt plus tard… je me comprends.

 
Hier au soir on était de sortie et je n’ai pas eu le temps de m’occuper de Roxana.
 

Alors, notre ministre des sports a découvert la magie verbale des stades de football, c’est assez gentil pour nous, elle s’est offusquée des chants racistes des supporters parisiens à notre égard, elle s’en est ouvert sur un plateau de télé, ajoutant qu’il était désormais hors de question pour elle d’emmener ses enfants à un match de football pour n’avoir pas à leur répondre sur la signification des mots employés par le peuple. Cela prête à sourire quand des gens, quels qu’ils soient, affichent un tel degré de méconnaissance des pratiques langagières qui se manifestent avant, pendant et après les rencontres de football.

 

 
À la vérité, beaucoup croient que l’insulte comme mode d’expression quasi unique du supporter de base est ancrée dans les pratiques depuis la nuit des temps.

 

 
Rien de plus faux. Je peux attester que cela ne s’entendait pas quand j’ai fait mes premiers pas dans les travées du Vélodrome en 1970. C’est venu de manière organisée à Marseille avec les années Tapie. Ce n’est pas arrivé comme ça du jour au lendemain. On entendait bien quelques noms d’oiseaux passer ici ou là mais cela ressortait de l’initiative individuelle qui déclenchait du rire gras et complice, je n’ai jamais vu personne s’agacer d’entendre ce langage vert et fleuri quand il s’adressait à un adversaire, un arbitre, voire un joueur de notre propre équipe coupable d’un grave loupé. Le jour où Salif Keita, néo-marseillais, adressa un bras d’honneur à son ancien président de St Étienne, le stade n’a pas chanté « Rocher enculé » mais il a entonné d’une seule voix « Rocher, une chanson » car c’est ainsi qu’on branchait l’adversaire à cette époque.

 

 
Que ce soient les Ultras qui les premiers ont organisé cette transgression du rapport social en théâtralisant, folklorisant par les chants les insultes à l’autre,…

 

 
… cet adversaire, cet ennemi du jour, ou du soir, qu’il faut abattre, décourager, est assez incontestable. De nombreuses années sont passées par-dessus qui ont figé, vitrifié, patiné ces chants, ces rituels, il ne me paraît guère possible aujourd’hui d’envisager un quelconque retour en arrière, on est forcé de sourire en entendant une nouvelle fois un(e) ministre tenter de dire la sienne, oui, parce que ces gens-là tiennent absolument à marquer leur passage de leur propre empreinte, et dans le cas de Roxana Maracineanu, qui s’est illustrée dans la natation, on peut comprendre l’écart de société auquel elle a été confrontée. Il est vrai que si elle assisté à d’autres rencontres de sports collectifs elle n’a pu constater ce problème des chants dans les stades de foot où s’opposent des clubs à fort antagonisme. Il faudrait aussi se pencher sur les effets du chlore sur le cerveau à long terme (non, je déconne). Aller chez les sauvages, Roxana n’était pas prête.

 

 

Alors effectivement, les chants parisiens à notre égard sont proprement racistes, et c’est leur problème.

 

 

Les nôtres sont la plupart du temps homophobes et c’est tout aussi condamnable. Pour avoir eu des conversations avec des amis homosexuels là-dessus, j’ai bien entendu que c’est blessant pour eux et insupportable, j’en conviens, au point que je me désole quand je cède moi-même, parce que je viens de la rue, que j’ai grandi dans une cité des quartiers nord et que c’est ancré en moi, aux mots, aux expressions, aux chants si pénibles à des gens qui ne sont coupables de rien, on a bien le droit d’avoir la sexualité qui nous correspond, qui ne sont pas pour autant des sous-hommes, des faibles, des fiottes, ou des tarlouzes.

 
Mais il y a une chose dont je suis convaincu, ce n’est pas plus une ministre que de puissantes institutions qui pourront enrayer le phénomène.

 

 

À moins de faire beaucoup d’information, d’éducation, de créer une société apaisée comme nous avons pu la connaître pendant les trente glorieuses où chacun trouvait du travail et envisageait sereinement sa progression sociale. Voilà ma chère Roxana ce que vous êtes juste en train de constater, les conséquences de la division, de la fragmentation de la société, qui voit des groupes sociaux s’organiser les uns contre les autres. Les stades d’aujourd’hui ne sont que le reflet d’un mal social et d’un monde malade. Certains ont trouvé la solution, en chasser le peuple, et le remplacer par des classes sociales plus riches et plus éduquées. Pas sûr que le football et le spectacle du football y gagne. Travaillons à pacifier, éduquer et unir la société, d’abord. Il faudra y consacrer beaucoup de temps et d’argent, celui par exemple qui part chaque année dans les paradis fiscaux. Il nous ferait du bien celui-là.

 

 
Vive le grand Roger Magnusson !
 
Thierry B Audibert
 
 

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