Voilà, vé… dans cette ambiance à la fois désabusée et tendue, « l’équipe qui fait la fierté de la civilisation marseillaise », j’adore cette expression de l’écrivain Henri-Frédéric Blanc, va un peu nous faire vibrer ce soir. Beaucoup, même, on l’espère.
L’OM et le ballon comme un bol d’air, comme une drogue, un exutoire sain et innocent, branché sur nos plus vieilles émotions d’enfants.
Je regardais hier au soir un facebook live de La Provence qui tournait en voiture dans les rues désertes de notre ville après le couvre-feu. Ça foutait les glandes et l’angoisse de voir Marseille sans personne, à part ici ou là quelques rares silhouettes dans l’ombre. Attablé au chaud dans le restau d’un hôtel de Valence (Drôme), je me sentais très loin, désolé, impuissant. Mes pensées allaient vers nos amis de la restauration, privés de travail.
Nous sommes d’autre part, je parle des gens de bien, toujours sous le choc, un mélange de peine et de colère noire et froide, suite à cette mort atroce d’un professeur qui exerçait dignement son métier. Assassiné par la bêtise et la haine aveugles. Alors, ce soir au moins, l’OM et le ballon nous tiendront liés dans les mêmes prières, quel que soit le dieu dans lequel on a choisi de croire, et même si on a décidé qu’il n’y a rien d’autre là-haut à part l’espace infini, les multiples et inaccessibles galaxies, au milieu desquelles nous sommes moins de 8 milliards de microbes à nous trouver chez nous sur un demi-grain de riz.
Alors, ce soir l’OM fait son grand retour en Ligue des Champions.
Vous savez quoi ? J’ai autant de joie que d’agacement au fond du coeur.
L’OM se retrouve enfin là où il devrait être chaque année, s’il y avait à sa tête autre chose que le proviseur-adjoint d’un lycée du fin fond du Cantal.
Le match de samedi nous a laissés sur l’impression que Villas-Boas a resserré les boulons. Les lignes se sont rapprochées, ce qui permet au milieu de mieux travailler. Derrière c’est solide. En haut, Cuisance amène de l’intelligence de jeu, enfin quelqu’un qui se propose entre les lignes, il peut imposer sa puissance. Thauvin a montré qu’on pouvait compter sur lui, et Payet fera son retour puisque la compétition européenne n’est pas gérée par une commission de pro-lyonnais.
Le 4-4-2 qui a semblé constituer une amélioration pendant le premier quart d’heure contre Bordeaux, sera-t-il reconduit ?
Nous verrons bien. Il est certain que tout n’est pas encore parfait, loin de là, dans le collectif marseillais. Je veux encore rappeler qu’au bout de 17 minutes contre Bordeaux, nous aurions pu nous retrouver à 1-1 au lieu de 2-0, selon que Ben Arfa n’aurait pas été hors-jeu (il s’en fallut de peu) ou que Thauvin convertisse son péno. Nous avons eu peu d’occasions. Le but de notre Robben est tout de même exceptionnel, et Amavi se montra bien chanceux (je sais, je radote) sur les deux et troisième buts marseillais.
Pourtant, je crois à un résultat positif pour nous. Parce que j’ai l’intuition que nous saurons nous montrer solides, et qu’il y a assez de maturité pour obtenir un ratio satisfaisant occasions-buts.
Kamara suspendu va nous manquer mais le banc est plus large que la saison dernière. Le coach portugais choisira-t-il l’expérience de Strootman ou la jeunesse de Gueye ? Cuisance prendra-il la place de Sanson ? Ou bien est-ce Benedetto qui fera les frais d’une titularisation de Payet à sa place ? Voilà mes questions. Réponse ce soir. Je voudrais que ce soit mes seules préoccupations de la journée, mais faut pas rêver.
En tous cas, on ne tremblera pas à l’idée de jouer en Grèce, surtout à Olympiakos où nous n’avons jamais perdu. Là-bas, on est chez nous…
« On est chez nous », tiens… cette expression, on risque de l’entendre de tous les côtés aux prochaines élections…
On est chez nous… dans la civilisation marseillaise, et face aux dieux de l’OM.
Allez l’OM
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert
Suivez-moi sur Twitter : @TBAudibert
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