Hèèè ma fouaaa, quel dépit nous habite encore ce matin !
L’occasion était trop belle de reprendre le large et les olympiens sont passés si prêts des précieux trois points que nous attendions tous.
Nous avons pensé à 2-0 que le score risquait d’être plus lourd, que nous allions enfin voir du spectacle, mais nous n’avons pas manqué de relever aussi que les amiénois n’abdiquaient pas alors que le break avait été fait.
La question que nous nous posions au coup de sifflet final tournait autour des changements. Pourquoi sortir Payet plutôt que Germain ? Mais aussi et surtout, pourquoi sortir Bouna Sarr pour faire entrer Sakaï, lequel ne put jamais se couler dans le rythme du match ? Cet errement dans le coaching, Villas-Boas a eu le cran de le reconnaître et de l’assumer. Mais il n’y a pas que ça et nous allons y revenir.
Ce match nul qui résonnait au coup de sifflet final comme une défaite, nous oblige à élever le ton.
Par exemple, je n’ai pas digéré la première mi-temps de l’OM. Revenu frustré du stade, je dois vous confesser que même une marche dans le froid du stade jusqu’à Castellane pour aller récupérer le métro jusqu’à St Barnabé ne m’a pas calmé. Arrivé à la maison, impossible de dormir, alors je me suis fait le replay sur Canal Plus Sports.
Il y avait du rythme dans cette première mi-temps, et j’ai moins de choses à reprocher à nos joueurs que je ne le pensais en terme d’engagement.
Ce que je n’apprécie pas en revanche c’est notre légèreté quand une équipe nous rentre dedans. Les premières minutes face à Nîmes qui aboutirent à l’ouverture de la marque, avec ce but des crocodiles qui traduisait une stratégie d’enfoncement avec quatre rouges présents dans la surface, a trouvé un écho avec Amiens qui s’est toujours sorti du pressing (inefficace) et nous a souvent mis sur le reculoir. Nous sommes fragiles face à la puissance et ce n’est pas nouveau.
L’autre remarque que je voudrais faire, c’est que nous marquons le plus souvent sur un coup d’éclat personnel, à l’exception du premier but de Benedetto à Nîmes sur le service de Sarr.
Nous n’avons toujours pas à ce stade avancé de la compétition de stratégie offensive particulièrement marquante. Les approches sont toujours aussi laborieuses, et il nous suffit de constater qu’en dehors de nos buts, nous ne donnons pas beaucoup de boulot aux gardiens adverses. Il n’y aucun progrès dans ce domaine, et c’est quoi qu’on en pense, un peu (beaucoup) la responsabilité de Villas-Boas. Il a des circonstances atténuantes.
L’un des meilleurs attaquants (Thauvin) à sa disposition était jusqu’à présent sur le flanc et vient à peine de faire sa rentrée, et le super sub qui voyait ses stats s’arrondir presque à chaque match (Radonjic), se trouve indisponible. Difficile alors de se montrer créatif, notamment dans le jeu vers la profondeur, ce doit être frustrant pour le coach. Le problème n’est plus seulement offensif.
Nos adversaires se créent trop d’occasions désormais, et nous encaissons trop de buts quand nous avions pris l’habitude d’un véritable hermétisme. Là aussi, nous devons au plus vite resserrer les boulons, la perspective de la suspension d’Alvaro à Montpellier n’est pas faite pour nous rassurer. Nous devons être capables d’empêcher nos adversaires, surtout quand ils nous sont si nettement inférieurs, de penser qu’ils peuvent faire un résultat contre nous. Nous manquons d’autorité, d’éléments de caractère comme Pardo, Dib, Heinze, qui aboient et rameutent les troupes quand cela devient nécessaire.
Un mot sur l’arbitrage. Nous aurions aimé que Letexier montre la même promptitude à sanctionner les nordistes que nos joueurs. Nous n’avons pas eu ce sentiment. Le premier but est bel et bien entaché d’un hors-jeu, et derrière, la jambe de Guirassy semble attendre d’entrer en contact avec celle d’Amavi, lequel ne manifeste aucune volonté de commettre une faute. La VAR n’a pas totalement fait son boulot, hier. Mais cela ne doit pas nous servir d’excuse, ce serait trop facile.
L’égalisation est à mettre sur le manque de maîtrise olympien. Le ballon devait arriver dans les pieds de manière à le conserver. C’est parce que nous perdons la gestion de celui-ci que nous nous sommes maladroitement exposés. Là aussi, c’est au coach d’amener les joueurs à réussir dans cet exercice.
Rien n’est définitif toutefois. Avec une victoire, nous pouvions regarder sereinement les autres matchs de la journée. Nos adversaires directs se feront peut-être accrocher aussi, sait-on jamais. Cette journée n’a pas livré son verdict général.
Vous aurez remarqué si vous êtes allés au bout de ce billet que je n’ai incriminé aucun joueur. Plus qu’un problème individuel, c’est un problème collectif à tous les stades de l’équipe qu’il va falloir réajuster très vite et très fermement, au risque d’aller devant de grosses désillusions. Le coach a la clé. Du moins on le lui souhaite, comme dirait le grand Paga, même s’il va se trouver suspendu.
Nous reparlerons donc de tout ça lundi.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert
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Vous trouverez ci-dessous le lien vers mon billet à chaud publié au coup de sifflet final