Hèèè ma fouaaa, je m’aventure aujourd’hui sur un terrain glissant… sans besoin de rajouter la moindre vaseline.
Commençons ce billet par une très sincère confidence. Comme tous les gros cons, j’ai souvent traité de pédé ou d’enculé quelqu’un qui me déplaisait. La pire insulte qui soit, surtout à Marseille. J’y ai même pris du plaisir. Je me suis d’ailleurs rarement retenu et jusqu’à une date récente je pratiquais encore la chose sans trop de culpabilité.
Dans notre belle ville de Marseille, dirigée par ce p… de Gaudin, nous aimons tellement ça, que même à nos amis, s’ils sont vraiment des amis, on aime bien les taquiner à coup de « Et comment tu vas gros pédé ? » ou bien de « Et comment, tu serais pas un gros enculé, toi ? ». C’est dire…
Pourtant, au fil de ma vie, de mes rencontres professionnelles ou amicales, j’ai croisé la route d’homosexuels et je dois dire qu’il m’a fallu travailler sur le plan personnel pour enlever de mon langage ces vilaines expressions avec tout ce qui s’y rattache de haine, d’absurdité, totalement inutile et irrationnelle.
Depuis quelque temps, moi si prompt à faire le « ho hisse… e…… » du stade Vélodrome, à traiter l’arbitre de plus infâme sodomite du lieu quand il semble nous désavantager, je suis en train de ralentir. Et j’encourage tous les êtres censés à le faire, chacun à votre rythme, sans vous préoccuper non plus des prochaines sanctions pour les insultes homophobes dont nous menace La ministre des Sports, on se demande bien comment elle s’y prendra, elle nous a bien fait rire. Je prends juste de plus en plus conscience que ces mots font mal à des gens très bien que j’apprécie. La langue française comporte suffisamment de mots d’insultes pour que l’on puisse s’épargner l’emploi des plus homophobes.
Personne ne choisit l’homosexualité. Elle s’impose à l’individu et celui-ci pour peu qu’il se veuille du bien, il n’a absolument pas à se dévaloriser, se doit de l’assumer. Il doit pouvoir s’en ouvrir sans crainte auprès de tous ceux qu’il aime et qui ont de l’importance pour lui. Ce n’est pas une infâme maladie, ni le fruit d’une perversité particulière.
Malgré de nombreux drames encore, la tolérance, et mieux que ça la compréhension, la totale acceptation, font lentement leur chemin dans les familles, et la honte ne les accompagne plus quand l’un des membres se déclare au grand jour.
Oui, la société avance… mais pas le football.
Il est impossible que ne se cachent pas des homosexuels au sein des effectifs professionnels du football européen et mondial. Il s’en trouve peut-être même de fameux. Pourtant, ces malheureux s’abstiennent de la moindre révélation par peur d’être définitivement jugés puis écartés et mis au banc par leurs propres équipiers. Ils ont peur de se voir obligés d’abandonner un sport qui non seulement les passionne et les valorise, mais aussi les fait vivre financièrement. Cette situation devient à mes yeux de plus en plus inacceptable. Je crois que le temps est venu pour que chacun règle son propre rapport avec l’homosexualité, et surtout les plus fragiles mentalement, les plus indéterminés, qui pensent qu’en surinvestissant par la haine, ils tiendront à distance cette différence qui les trouble ou leur fait si peur.
Je rêve que demain, ou le plus rapidement possible, des footballeurs fassent leur coming-out sans craindre de se voir interdits de vestiaire par les clubs ou les joueurs, ou de perdre leurs contrats publicitaires qu’ils se seraient vus attribuer pour leurs qualités balle au pied.
Je pense qu’il est temps que les premiers courageux se manifestent et que le changement de mentalité commence à naître. Nous ne sommes sans doute plus très loin du moment où ce changement va s’opérer et je travaillerai pour ma part pour que ce passage a une ère nouvelle dans les mentalités du monde du football soit facilité. C’est le sens de l’histoire.
Il y a désormais des problèmes bien plus graves que la simple différence des sexualités. Pensons déjà à l’avenir de toutes les espèces vivantes, de la terre elle-même dont nous sommes les enfants au-delà de nos religions ou de nos divergences de goût.
Et pour ce qui nous concerne nous, supporters de l’OM, travaillons à faire écarter de l’OM cet e….. de Jakenri… promis, juré, c’est bel et bien la dernière fois que je le qualifie ainsi.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert