Hèèè ma fouaaa, les conférences d’avant-match révèlent rarement des nouveautés.
Depuis que Garcia est en poste, elles sont neutres, froides, sans aucun intérêt au point que parfois des journalistes renoncent à s’y rendre.
Celle d’hier nous a révélé au moins trois choses troublantes.
La première est la confirmation que Luiz Gustavo a bel et bien voulu se faire la malle à la trêve. Une offre qui l’a visiblement secoué par sa hauteur. Nous savons tous qu’il n’a guère brillé au premier trimestre 2019, et il est facile de rapprocher ces performances en berne du renoncement qu’il a du faire à ce transfert très rémunérateur vers la Chine, puisque c’était effectivement la destination.
Il est facile de regretter que les dirigeants n’aient pas lâché le brésilien vers ses salaires astronomiques. Ce que je serais tenté de faire aujourd’hui au regard du sentiment de regret profond que donnait encore Gustavo. Et pourtant, s’il était parti fin janvier nous n’aurions gardé que le souvenir du fabuleux guerrier de l’an dernier, et que nous n’avons retrouvé que dernièrement.
Cette histoire illustre assez bien le manque de caractère de la direction, et du coach. S’ils avaient fait leur job, ils se seraient entretenus avec Luiz et ils auraient mesuré facilement la grosse envie du joueur de voir enfler son compte en banque. Mais ils ont eu peur de la réaction du public. Ils se sont économisés une réflexion, un réaménagement.
En bloquant Gustavo, il semble que les dirigeants aient aussi plombé ses coéquipiers. Si je fais des perfs et que j’ai une belle offre, on me retiendra contre mon gré ? Pas la peine de forcer, alors. Voilà une réflexion que les uns et les autres ont pu nourrir sans rien dire…
On peut expliquer ainsi une partie de la saison pourrie que nous vivons depuis janvier.
L’autre info que nous avons obtenue est le récit de la journée de jeudi. Pas d’entraînement, mais une séance de team-building.
De quoi tomber des nues. Une initiative totalement incroyable à seulement trois journées de la fin. Incompréhensible. Même s’il n’est jamais trop tard.
Ce travail particulier qui vise à lier les différentes parties d’une entreprise entre elles par une série d’ateliers dans lesquels on apprend à se connaître. On s’y définit, on adhère au projet en expliquant la place qu’on y prendra. C’est parfois un peu entre le psy et la secte. Bref, ce n’est pas vraiment un travail qui se fait dans le football, parce que ça vient généralement pendant les stages de préparation.
Pourquoi ce genre de séance maintenant, alors que dans trois semaines cette équipe telle qu’elle est n’existera plus ? Grand mystère. Une lubie de Jacques-Henri Eyraud ?
La troisième info que nous avons obtenue, il l’a déjà plus ou moins esquissée, c’est que Garcia travaille avec les dirigeants sur la saison prochaine.
Voilà qu’il choisit, devant le silence du président, et pour l’instant de l’actionnaire, d’esquisser lui-même le scénario de son maintien… et de notre cauchemar.
Mon cher Rudi Garcia, malgré une certaine sympathie que tu peux parfois m’inspirer, je me dois de te faire savoir, et crois bien que nous sommes une légion à partager cette analyse, que tu as montré cette saison d’irrémédiables limites dans le jeu. L’équipe n’a jamais progressé. Tu ne sais pas où tu vas. Toujours le même tempo, sénatorial, peu de verticalité, des passes et des centres uniquement pour alimenter les statistiques. Tes joueurs pratiquent un football de comptable, un jeu sans intérêt. Il faut partir monsieur. Et Jacques-Henri Eyraud doit te suivre, ou te précéder… débrouillez-vous, on ne veut plus vous voir. Bonne chance.
Mais c’était une drôle de conférence d’avant-match. Drôle de conf’.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert
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