Voilà vé, en ces temps déprimants, frustrants, crispants, inquiétants, l’OM va jouer ce soir sa troisième rencontre dans son groupe de Ligue des Champions.
Vu l’état dans lequel notre équipe se présente, ce n’est pas ce match à Porto qui risque de nous détendre.
Il s’agit pourtant de la dernière chance des olympiens de se redresser avant de dire au revoir. Pourtant ce niveau fût leur graal la saison dernière.
Il est temps d’exister, voilà le slogan qui a peut-être circulé dans le vestiaire des hommes de Villas-Boas ces derniers jours. Ou tout du moins c’est ce qu’on leur souhaite dirait Paga.
Le match le plus décevant fût livré en Grèce. Contrairement à beaucoup de ceux qui se sont exprimés après la réception de City, je ne remettrai pas sévèrement en question AVB et ses joueurs.
Car ce match contre les hommes de Guardiola fût bien préparé. Et nos joueurs se sont simplement inclinés devant beaucoup plus forts qu’eux, aussi bien individuellement que collectivement.
Pour valider ou non ce constat, il faudrait avoir revu le match au moins deux fois comme je l’ai fait. Car à la revoyure, l’idée que la tactique n’était pas la bonne, comme les consignes données aux joueurs, que l’approche de l’entraîneur était erronée, ne correspond pas à la réalité de ce qu’il s’est passé.
L’organisation avait été travaillée, les olympiens étaient présents. Alors pourquoi cela a merdé ?
Parce que les mancuniens se sont multipliés. S’imposant dans la récupération où ils étouffaient le porteur du ballon olympien. Se montrant très disponibles pour le recevoir, entre les lignes. Ils offraient ainsi toujours deux à trois possibilités à leur coéquipiers qui pouvaient se permettre de jouer en une ou deux touches de balle.
Mais aussi parce qu’ils ont utilisé la profondeur à la moindre opportunité, Sterling surtout, sans oublier d’étirer le bloc olympien sur la largeur. Ils nous ont fait courir en faisant courir le ballon.
Mais les olympiens tenaient. La cage de Mandanda était bien protégée… À condition de ne pas faire d’erreur. Nos joueurs le savaient. Les « anglais » aussi. Le temps travaillait pour eux.
Ainsi est-ce Rongier qui a craqué mais il ne faut pas l’incriminer, il a juste été le premier, cela aurait pu arriver à un autre. C’est là que le poids de l’expérience se fait ressentir.
L’expérience permet d’éliminer l’appréhension des premières fois, et de savoir régler le bon niveau d’intensité. Elle permet aussi aux leaders, de faire monter tout le monde d’un ou deux crans l’énergie de chacun. Or, nous manquons de leader…
Nous avons perdu contre City sur un score sévère. Mais si nous avions laissé plus d’espace à nos adversaires, pour mieux les attaquer, nous en aurions encaissé plus, peut-être le double. Sans peut-être en marquer.
Bien entendu, je me fous des champions de PlayStation qui pensent qu’avec la volonté, on déplace les montagnes. Le football permet parfois au supposé plus faible de terrasser le plus fort… à condition que ce dernier ne joue pas au meilleur de ses possibilités. Ce ne fût pas le cas de City.
Nous avons perdu mais nous avons appris, il faut s’en convaincre.
Voilà pourquoi la petite pique d’AVB aux journalistes en fin de match se comprenait. Il a totalement raison. Car il avait en face une équipe sélectionnée au bout de 10 années d’investissement lourds sans interruption, façonnée ces deux ou trois dernières saisons par un top entraîneur.
Croyez-vous que Guardiola accepterait de prendre en charge le groupe olympien ?L’espagnol ne dirait sans doute pas comme l’allemand Klopp : « mais ils sont sérieux ? Qu’est-ce que j’irais faire à Marseille ? »… Mais il n’en penserait pas moins.
Alors ce match à Porto, que peut-on bien en attendre ? Tout simplement de voir si nos joueurs apprennent vite. Et s’ils se sont enfin dit qu’ils pourraient regretter très longtemps de n’avoir pas tout donné pour essayer de redresser la barre. Porto est tout de même plus à leur portée que les joueurs de Manchester City.
Ne pas avoir joué en championnat ce week-end ne peut que leur être bénéfique.
Mais auront-ils mis cette période à profit pour comprendre et décider que leur destin est encore à la portée de leur main, et qu’il est temps de s’en saisir ?
Réponse ce soir, quelles que soient la composition, les joueur ou la stratégie.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert
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