Hèèè ma fouaaa, on savait qu’il y avait une différence entre les deux équipes, on la voyait au classement, nous avons eu l’occasion de la constater sur la pelouse du Vélodrome ce soir.
Ceux qui pensaient trouver un Olympique de Marseille capable de se transcender pour l’occasion en auront été pour leurs frais. Ils n’étaient sûrement pas très nombreux. Le contraire serait grave.
C’était surtout un match qui donnait l’opportunité aux supporters de s’exprimer. Les Ultras l’ont saisie, multipliant les banderoles assassines à l’égard du fameux, et défunt, Champions Project. Les Winners avaient choisi de mettre l’accent sur leur anniversaire…
Je me disais en passant le barrage de la fouille, que conformément à ce que je pensais, j’arrivais au stade avec zéro excitation, espoir, appréhension, vibration. Rien, zéro, nibe.
Le match ? Exactement celui que j’étais sûr de voir.
Des lyonnais très vite plus sûrs d’eux, gérant la volonté marseillaise d’emballer le match, et réussissant à la dompter au bout de trois minutes. Une plus grande capacité à se sortir d’un pressing pas très agressif, une meilleure circulation du ballon, plus tranchante, plus verticale qui leur permettait d’arriver facilement dans nos trente derniers mètres, et trois situations dangereuses, avant qu’enfin, après un quart d’heure de jeu, nous ne nous procurions la première occasion, une grosse frappe d’Ocampos que Lopes repoussait au prix d’une belle horizontale.
Face à un OM volontaire mais brouillon, confus, toujours aussi lent et indéterminé, les lyonnais n’avaient pas très longtemps à attendre avant d’ouvrir la marque. Un décalage à droite dans une défense mal alignée, Amavi inattentif couvrait de loin, un centre, des difficultés à repousser, et but. L’OM repartait mais toujours avec le même rythme. Une occasion pour Strootman sur un centre en retrait de Radonjic, la seule chose qu’il fit correctement. Mais le hollandais se faisait contrer.
Une bronca méritée accompagnait les joueurs au vestiaire pour la pause.
Pour la reprise, Thauvin remplaçait Radonjic et la différence se lisait sur la première action. Le rentrant débordait et centrait, au deuxième poteau Balotelli ne pouvait rabattre le ballon dans la cage lyonnaise, ça passait à côté. Il y avait une situation chaude juste derrière où Balotelli ne pouvait frapper, pour une raison inconnue (j’ai rien vu) Lopes restait à terre et sur le contre très rapide, Mandanda était obligé de remporter un duel.
54e Thauvin ne pouvait se saisir de la tête d’un bon centre d’Ocampos. Florian mettait beaucoup d’intensité, pourrait-il renverser le match ?
57e Gustavo à la réception d’un corner voyait sa reprise déviée de très peu à côté. C’était encore chaud sur le corner qui suivait.
59e Lopes faisait un gros arrêt sur une frappe de Sakaï alors que le ballon avait encore échappé à Balotelli, puis c’est Gustavo qui frappait au-dessus alors que le but était ouvert. L’OM jouait enfin son va-tout, il fallait continuer, faire les efforts, garder l’intensité. Lopes faisait du cinéma pour la troisième fois sur un pseudo contact avec Balotelli.
À la 67e, sur un contre rapide, Caleta-Car semblait de là où j’étais intervenir à la régulière, j’avais même la sensation qu’en tombant le lyonnais exagérait. L’arbitre sifflait coup-franc et donnait le rouge au croate. Le VAR validait la décision.
Gustavo reculait en défense centrale.
71e, Mandanda faisait un bel arrêt sur une tête lyonnaise partie au ras de son poteau.
74e et 77e, Ocampos sortait pour Germain et plus tard Balotelli sortait pour Payet.
Toutes les attaques lyonnaises faisaient très mal.
Les minutes défilaient mais les marseillais ne parvenaient plus à se montrer dangereux. À la 83e, ce qui devait arriver… arrivait. Une belle frappe croisée côté gauche trouvait le petit filet opposé de Mandanda.
Le but lyonnais était le départ des slogans pour la démission de la direction. Mais étrangement, les capos ne parvenaient à entraîner des supporters assommés. Ou pas concernés. Beaucoup de touristes.
Au 3e but lyonnais, la colère montait d’un cran. Il y avait des mouvements au nord. Le capo des Winners appelait à siffler les joueurs marseillais quand ils avaient le ballon.
À la 90e les CRS venaient devant le virage sud salués par des « Va niquer tes morts ».
La fin du match était sifflée. Des spectateurs… j’écris bien des spectateurs partaient. Beaucoup de supporters restaient pour hurler des slogans. Mais il n’y avait pas de fureur particulière. On est résignés, c’est insupportable. Ceux du Nord se faisaient gazer.
On est pas bons dans le jeu. Il faudra être beaucoup plus furieux pour déstabiliser une direction sans âme et sans idée. On est pas loin de l’encéphalogramme plat.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert