Hèèè ma fouaaa, on se lève plus heureux et c’est déjà ça, mais vous vous rendez compte qu’on se réjouit d’une victoire à Toulouse… oh… Toulouse.
C’est un plaisir de récupérer la deuxième place de la Ligue 1 mais la vraie première place de ce championnat bizarre, où on laisse une équipe financée par un état aux moyens illimités disputer la compétition.
Ce n’était que Toulouse, une équipe diminuée de quelques titulaires et qui s’est retrouvée à 10 pendant bien plus de la moitié du match, mais elle nous aura fait douter jusqu’à la lumineuse passe de Payet vers Benedetto, lequel avait adroitement repéré qu’un toulousain traînait plus bas dans la surface et déclenché un excellent appel avant d’éliminer le gardien et d’envoyer le cuir au fond des filets.
Parce que nous avons pu penser à un moment que nous n’arriverions pas face à la densité toulousaine derrière à trouver la bonne inspiration, d’autant plus que Dimitri Payet, le leader technique de l’équipe semblait échouer dans toutes ses tentatives.
Il aura donc fallu la conjonction d’une erreur de jugement d’un toulousain qui ne remonte pas assez vite, avec un excellent appel de notre buteur argentin parfaitement vu et servi par Payet. Il aura fallu ces 3 secondes pour trouver la lumière.
Nous en discutions hier au soir sur le plateau de France-Bleu Provence qu’animait mon ami Médéric Gasquet-Cyrus, avec Dédé de Rocca et Jeremy… le football réclame beaucoup de recul. Il ouvre des fenêtres à tout moment et les referme. Pas toujours facile de dire si c’est l’œuf qui a fait la poule ou la poule qui a fait l’œuf.
De ce point de vue, je ne suis pas persuadé que nous l’emportons hier grâce au coaching. Le passeur et le buteur étaient sur le terrain depuis le début. Payet récupère une balle aux 18 mètres alors que les toulousains sont clairement sur le reculoir, on ne peut pas dire qu’il a été lancé par qui que ce soit. Et comme je le mentionne plus haut, l’appel et la passe ne sont possibles que parce qu’un toulousain ne se replace pas assez vite. Nous exploitons la première erreur toulousaine du match… la seconde si on considère le tacle assassin de Moreira qui va faire jouer son équipe à 10. Mais nous n’avons même pas profité de notre supériorité numérique.
C’est relatif, le foot, parce que même à 10, il fallut un arrêt du pied sur sa ligne de Mandanda pour nous laisser dans le match alors que nous commencions à douter. Mais cet arrêt répondait à celui de son vis-à-vis toulousain sur une tête de Lucas Perrin dès la 2e minute.
Le deuxième but inscrit par Radonjic, lequel a donc enfin débloqué son compteur, est totalement anecdotique. Aurait-il eu la même conviction et la même réussite à 0-0, lui si timide et inhibé, trop préoccupé par le désir de bien faire ? Pas sûr ! Et pour finir, la tête toulousaine captée par Mandanda à la 27e, pouvait aussi changer la physionomie de la rencontre, et prouvait que notre charnière centrale n’est pas encore l’assurance tous risques.
Mais personne n’a ce matin envie de faire la fine bouche. La deuxième place, Lyon toujours à 6 points, les autres qui ont perdu un peu de terrain… pour moi, je n’ai pas peur de le dire, nous allons nous détacher, et j’ai observé que Villas-Boas va mobiliser ses joueurs sur les deux prochaines rencontres. Il a raison.
Car les joueurs adhèrent aux discours et aux idées de leur coach. Il y a de la réussite, mais celle-ci récompense un bon travail de fond qui se voit. Le jeu à trois se terminant par une belle frappe de Rongier en première mi-temps, c’est le fruit d’un travail. Des opportunités gâchées par Lopez auraient pu connaître un meilleur sort, c’est la qualité du travail de notre Dédé portugais. Les sorties de balle, les transitions bien négociées, le gros travail à la récupération, c’est Villas-Boas.
Nous devenons de plus en plus dépendants de Payet, on voudrait bien que d’autres puissent prendre et assumer leurs responsabilités aussi, ce ne sera pas Thauvin qui semble être absent pour longtemps encore. Alors si Radonjic avait la bonne idée de se débloquer complètement, ce serait sympa. J’ai vu sa célébration, je ne pense pas qu’il y ait ici de la malveillance. C’est juste qu’il ne connaît pas certains codes, je lui laisse le bénéfice du doute.
J’ai vu qu’on cherchait aussi des noises à Strootman. Il fait pas des étincelles, certes, mais il a tenu son poste. Je vais revoir le match et s’il le faut je réviserai mon jugement, mais je ne veux pas juger le hollandais à la seule hauteur de son prix et de ses émoluments.
Nous sommes deuxième jusqu’à vendredi, et ça me va. Ça nous va à tous.
Vive le grand Roger Magnusson !
Mon billet écrit à chaud et publié dès le coup de sifflet final se trouve sous le lien ci-dessous :
