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Aioli

[OLYMPIENS] : POURQUOI JE DIS AÏOOOLI…

Par olympiens2 - Mis à jour le - Publié le

Aïoooli à tous ceux qui aiment le jeudi, le jour qui commence à sentir le match qui arrive.
 
Hier, je présentais ce que je compte faire de cet espace en publiant quotidiennement. Je terminais mon billet en promettant d’expliquer pourquoi je commence chaque fois par cette expression « Aïoooli » , qui peut apparaître gratuitement loufoque à certains, ou être perçue comme une façon de se distinguer, ou je ne sais quoi d’autre.
 
En fait j’adore cette façon de saluer. Elle rappelle plus qu’aucune autre la joie de vivre telle qu’on la conçoit à Marseille. L’aïoli est un plat qui symbolise la convivialité, la fête de famille dans la simplicité d’un beau dimanche, quand tout le monde est là. Il y a de la légèreté dans ce nom, mais aussi de la consistance, l’aïoli qu’il faut monter avec l’aïl bien pilé pour en faire du jus, avec du citron, ou parfois du jaune d’œuf est le fruit d’un travail, d’un savoir-faire. Il y a de la saveur et de la valeur dans cette interjection culinaire et poétique.
 
Je n’ai pas inventé cet « Aïoooli » qu’on envoie en signe de salut ou de ralliement,
 
contrairement à ce que pourraient croire certains depuis que je l’emploie au début de chacun de mes billets sur l’OM. Je l’ai entendu pour la première fois prononcé devant moi par Jo Corbeau vers 1996. Je travaillais à l’époque dans un magasin culturel qui s’était installé à l’ouverture du centre commercial de Grand Littoral. Je dirigeais la librairie, et ma collègue, responsable du rayon disques, avait invité Jo Corbeau, celui qu’on surnomme aussi le griot arménien. Le centre commercial connaissait de grandes difficultés de fréquentation au départ, le bruit courait qu’il allait se fissurer et partir en biberine. Ce qui n’était pas totalement infondé. La signature n’était pas un gros succès (Ce serait la folie un peu plus tard avec le Boy’s Band les To Be 3).
 
J’avais vu plusieurs mois auparavant Jo dans un reportage de Canal Plus chanter a capella une chanson, « J’aime l’OM », sur la pelouse du Vélodrome. J’étais donc aller le voir à la table qu’on avait installée pour lui dans le magasin pour le féliciter de cette chanson, et comme il est adorable, après m’avoir accueilli par un « aïoooli » amusé, que je lui avais rendu un peu décontenancé, il s’était tourné vers son compère pour lui demander de m’apporter dès le lendemain un exemplaire du 45 tours de la chanson, que je possède toujours avec grand plaisir.
 
Jo Corbeau est un personnage considérable de la scène musicale marseillaise. 
 
Il se trouve au départ de Massilia Sound System, et Akhenaton du groupe IAM a fait ses premiers pas avec lui. Bien d’autres aussi sûrement. C’est un électron libre, un homme de rythme et de bonté, de spiritualité. Mais Jo Corbeau lui-même n’est pas l’inventeur de « Aïoooli ». Le premier à avoir utiliser ce mot en forme de salut serait une de ses connaissances qui faisait de la radio dans le quartier du Panier, il y a près de 35 ans, un certain Olivier Crova qui se faisait surnommer DR Fanafood. Ça je l’ai appris de Jo Corbeau pendant une émission musicale de France Bleu Provence, l’Aïolive (qui se termine traditionnellement par un aïoooli en signe d’au-revoir), animée par Nathalie Coursac et mon ami Médéric Gasquet-Cyrus. Mais ceux qui auront le plus contribué à populariser l’emploi de ce mot à Marseille et dans toute la région, ce sont les membres du Massilia Sound System et la chourmo, toute la communauté de leurs fans.
 
Voilà comment « Aïoooli » est devenu un élément important du parler marseillais au-delà du vocabulaire culinaire.
 
Voilà pourquoi je dis et j’écris « Aïoooli ». Sinon, vous le sentez le match qui arrive ? Espérons qu’il reniflera la bonne odeur de notre plat traditionnel et non pas celle de la Vertmine.
 
Vive le grand Roger Magnusson !   
 
 

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