Aïoooli peuple en colère du seul Olympique
Garcia n’avait déjà pas une grosse côte chez une grande majorité de suiveurs, mais après cet OM-Strasbourg en Coupe de la Ligue, OM-Limassol en Europa League, derrière ces défaites accumulées en championnat comme dans cette Coupe dont nous fûmes finalistes la saison dernière, ce n’est plus que la côte soit mauvaise, c’est l’hallali qui résonne.
Je ne me lancerai pas ici dans une défense de l’entraîneur marseillais. Je l’ai fait la saison dernière, et je n’étais pas dans le camp majoritaire, si tant est qu’il existait deux camps, je pensais à raison (les faits se sont accordés avec ma pensée), que l’ex-entraineur de la Roma avait des circonstances atténuantes pour expliquer les déroutes de Monaco à l’extérieur, et de Rennes au Vel’. La situation est très différente à ce jour.
L’équipe n’a pas été renforcée comme elle aurait pu l’être parce qu’en tant que patron du sportif
Tout d’abord, nous sommes désormais à un stade bien plus avancé que la saison dernière, avec un déficit de points à la date d’aujourd’hui. D’autre part, les contre-performances se suivent avec des éléments alignés qui sont tous dignes d’entrer dans ce qu’il est convenu d’appeler l’équipe-type. Je m’accorde sur beaucoup de points avec ceux qui veulent voir le couperet tomber sur le cou du coach, il me semble pour autant que résoudre une équation complexe par le seul résultat de son limogeage m’apparaît encore un peu court, je m’explique :
Premièrement, l’équipe n’a pas été renforcée comme elle aurait pu l’être parce qu’en tant que patron du sportif, statut qu’il avait en arrivant, n’oublions pas qu’il vient juste avant Zubi, Garcia a fait de mauvais choix qui ne permettent pas de muscler l’effectif en place. Deuxièmement, il y a des manques dans le jeu, en terme de diversité offensive, de pressing, de rigueur défensive qui sont criants. Certains joueurs ont perdu confiance. Les avant-centres ne sont pas mis dans les meilleures dispositions, la bonne formule au milieu n’a jamais été trouvée, la charnière centrale a pas mal bougé. Le tout entraine un jeu inoffensif, le sentiment qu’on pourrait jouer des heures sans marquer, auquel on ajoute cette étrange friabilité défensive qui nous place dans les plus mauvaises défenses de Ligue 1. Pour être complet, parlons du sentiment, partagé par beaucoup, que les joueurs ont lâché leur coach.
Je voudrais néanmoins présenter les choses autrement. Ne m’en veuillez pas, je réfléchis à voix haute en essayant de poser les choses.
Garcia voulait un 9, un vrai. Est-il responsable de son absence de recrutement ? Qui aujourd’hui peut le dire ? Garcia pouvait-il prédire que les mondialistes afficheraient de si faibles dispositions à retrouver leur niveau, et j’inclus ici Thauvin malgré sa réussite en terme de buts dont il faut le féliciter ?
Et le recrutement… pensez-vous qu’il soit facile pour des arrivants de s’intégrer dans un groupe malade …
Que sait-on exactement au-delà de la gestion sportive de Garcia, du management général du club par Eyraud, lequel non seulement n’intervient pratiquement jamais pour éteindre, ou tenter de le faire, les incendies, mais dont on distingue à la façon dont il traite les supporters qu’il soit encrassé de petites mesquineries qui ne permettent peut-être pas aux hommes que sont les joueurs de donner leur plénitude de moyens au collectif qui rassemble tout. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a un blocage dans cet engrenage capital dans le rendement, la libération des énergies. Garcia est-il responsable des « couilles », des « saucisses », appelez-ça comme vous voulez, qui s’accumulent sur le terrain, y compris par les joueurs les plus inattendus.
Et le recrutement… pensez-vous qu’il soit facile pour des arrivants de s’intégrer dans un groupe malade qui, aux portes de la trêve n’a toujours pas retrouvé ses marques, et qui peut-être, n’a pas envie de leur faire la place qui les mettrait à l’aise ?
Nous qui sommes à l’extérieur pouvons-nous toujours penser qu’obtenir la tête de Garcia solutionnerait alors le fond du problème ?
Les joueurs croient-ils encore au Champions Project quand ils voient leurs dirigeants mégoter (oui, c’était cher, et alors ?) sur la venue de Balotelli ? Quand ces mêmes dirigeants tardent à recruter et ne le font qu’au dernier moment sans que cette attente ne soit rémunérée par une effective opportunité ? Quand ils ne voient jamais Eyraud prendre les choses en main ni au moins s’informer de savoir si quelque chose n’est pas faussé dans la distribution des cartes avec leur concentration dans les mains de Garcia ? Et de ce point de vue-là, quid du rôle de leurs agents dans ce binz, ces agents qui voient sans doute pour la plupart d’un très mauvais œil que ceux de Garcia soient en mesure d’arbitrer et d’intervenir (c’est une supposition…) sur bien trop de contrats en cours ou de futures négociations ? Ne serait-ce pas à Eyraud de redéfinir les contours de sa relation au coach et de redistribuer les cartes, notamment en remettant au centre du jeu Zubi et la cellule de recrutement au risque du départ de son entraîneur ?
Ce petit monde attend-t-il le mercato ? Mc Court est-il prêt à la relance, le foot c’est aussi du poker. Ou bien pense-t-il très naïvement nous faire patienter jusqu’à ce que la formation donne de bons fruits ? Là, il peut toujours se tâter les siens ?
Nous sommes certains d’une chose : si rien ne change, il n’y aura pas de miracle.
Le limogeage de Garcia est-il la seule solution ? Qui pourrait le remplacer et véritablement relancer le projet qui n’est plus très loin du point mort ?
N’y a-t-il pas d’autres choses à revoir en plus ? Et les joueurs comportement doivent-ils se voir exonérés de leur comportement au seul prétexte que leur coach tarde à trouver des solutions tout seul avec son staff ?
Nous suivons tous cela de près…
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert
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