Avant d’aller plus loin dans la lecture de cet article, sachez qu’il y a de fortes chances qu’il ne vous intéresse pas.
Vous n’êtes pas sur FCM pour avoir de la cuisine interne mais des infos sur l’OM. Cependant, comme l’auteur de ces lignes a la chance d’avoir beaucoup trop de libertés sur ce site, il se permet parfois de raconter sa vie au risque d’être hors-sujet…
Vous êtes toujours là ? Très bien.
Parlons donc déplacement de presse, bientôt les derniers déplacements autorisés en France et dans toute l’Europe pour suivre une équipe de foot. Au grand dam de certains clubs apparemment. Pour Football Club de Marseille, votre obligé a récemment eu la chance de se rendre à Lille et à Rome pour y suivre l’équipe à Jorge.
L’amour des journalistes étrangers de la Lazio de Rome…
Deux rencontres pour lesquelles les supporters olympiens étaient interdits de présence. Ce qui ne les a pas empêchés de tenter leur chance malgré tout. À Lille, ils étaient, au minimum, plusieurs centaines et se sont largement fait entendre malgré les restrictions vestimentaires. À Rome, ils étaient quelques uns à avoir rusé les systèmes d’attributions des places avec l’aide d’un ami italien ou en passant par le marché noir. Des perles de sueurs ont accompagné leurs entrées dans le stade. Impossible de ne pas repenser ce couple, bloquée à proximité de l’horrible Obélisque Mussolini, alors que les tickets étaient un cadeau de mariage pour le mari fada de l’OM. Après bien des peurs, l’intervention de policiers, mais surtout d’une stadière particulièrement flippante, ils purent finalement voir le match.
Et les journalistes alors ?
Il y eut d’abord l’entrée dans le stade. Une petite randonnée d’environ 2 kilomètres agrémentée de trois contrôles du pass sanitaire. Celui d’un confrère, double vacciné, passant d’ailleurs les deux premiers mais pas le troisième, inexplicablement. Après moult palabres, il fut autorisé à accéder à l’enceinte. Simple soucis technologique.
L’entrée en tribune de presse ensuite.
Les journalistes italiens sont placés à droite de la tribune avec des écrans leur permettant de revoir les actions, avoir un œil sur le chronomètre, bref tout ce qui peut être utile à la couverture en direct d’un match de football alors que les français sont sur la gauche, sans moniteur et parfois même sans le matériel loué à prix d’or pour une retransmission radio par exemple. Bon pas grave, faut faire sans, dans l’urgence en avalant vite fait, bien fait, le sandwich habituellement offert par tous les clubs de France et de Navarre. Ha non, il n’y a pas de sandwich ici. Pas grave, l’important c’est la retransmission, avec nos propres chronomètres donc, puis les conférences de presse à la fin.
Ha oui, mais ça, les conférences de presse, vous ne pouvez plus y accéder à moins d’avoir tapé un sprint vers la salle concernée au coup de sifflet final. Nous nous sommes ainsi retrouvés avec deux collègues bloqués devant la porte d’entrée. La justification ? « Désolé, il n’y a que quinze places autorisées. » Mais la salle est gigantesque et c’est un peu notre travail en fait, il fallait nous prévenir avant. « Désolé, les règles sont les règles. » Mais qué règle ? Il n’y a eu aucun mail, aucun message nous prévenant de pareilles pratiques inédites dans toute l’Europe. Finalement, c’est le service communication de l’OM qui viendra à notre rescousse en faisant intervenir le « très sympathique » service comm’ de la Lazio. Vous avez noté les guillemets ? Non, juste comme ça.
À l’intérieur, Les discussions sont tendues entre la délégation journalistique française et le « très sympathique » service de presse local. En plus de la jauge ultra limitée, interdiction de s’asseoir aux trois premières rangées ! Il nous est plus ou moins expliqué que c’est Maurizio Sarri qui insisterait pour ce genre de restrictions en raison de sa crainte du Covid. Mais aussi que la veille, pour les conférences de presse d’avant-match, nous avions fait comme ne le voulions, mais que ce soir, c’est eux qui décidaient. Il est vrai que la veille nous avions alors branché plusieurs caméras et récupéré les images et le son en plus de poser pleins de questions. Quelle folie ! Le plus drôle c’est lorsqu’il est ordonné à tous les français d’évacuer les lieux au départ de Sampaoli. Mais ? Il y a un joueur marseillais qui doit passer juste après en conf’ de presse ? « Il faut quand même quitter les lieux pour re-rentrer immédiatement ! »
Je me demande si c’est Maurizio Sarri qui refusait les accréditations pour les matches de la Lazio des journalistes de l’AFP quand il était encore en poste à l’US Alessandria, Naples ou à Chelsea ou s’il s’agit simplement d’une culture d’entreprise ?
À mes débuts (2010), m’avait refusé une accred pour un Lazio-Udinese. « tu comprends que je ne peux pas accréditer tous les petits médias ». À l’AFP…
J’étais passé par le Lega, la tribune de presse était presque vide…— EBarranguet@AFP (@EBarranguet) October 21, 2021
Sur cinq ans m’ont refusé plus de 50% de mes demandes d’accred, y compris pour des matchs contre des clubs français. De mémoire, aucun refus Roma, Juve, Inter, Milan, Naples…
— Stanislas Touchot (@StanTouchot) October 21, 2021
Le mystère reste entier.
La normalité lilloise…
Il abuse Mourad, non ?
Pourtant bizarrement quelques semaines plus tôt, lors du déplacement à Lille, tout s’était passé normalement. Une accréditation à retirer en face de l’entrée pour la presse, un buffet à l’arrivée, des écrans dans TOUTE la tribune de presse et un délégué de l’UJSF (Union des Journalistes Sportifs de France) tentant de donner la parole à un maximum de journalistes présents pendant la conférence de presse.
Au Vélodrome, le modus operandi est plus ou moins similaire*. Bizarre…
Ce petit édito est finalement très corporatiste et a toutes les chances de légitimement ne pas vous intéresser. « Le petit journaliste qui chiale parce qu’il a pas eu son sandwich… » Cependant si vous faites partie, encore une fois tout à fait légitimement, de cette frange du public insatisfait de la presse sportive, cela pourrait vous donner une idée de nos conditions de travail avec certains clubs. Tout en notant que, comme sur d’autres plans, la Lazio est plutôt une exception à ce niveau-là…
- * La gestion des questions est plus restreinte.