Édito de Football Club de Marseille sur l’actualité du club…
Pour le supporter de l’OM, le football moderne est une promesse continuellement repoussée.
Il n’est jamais l’heure de certaines choses, que l’on pourrait pourtant facilement qualifier d’essentielles, il y a toujours d’autres priorités.
Le truc marrant ces jours-ci, c’est que même l’aspect financier de l’industrie qui repose déjà sur une fuite en avant permanente (« non mais là les nouveaux droits TV, on va être bien« , « oui mais suffit d’être en Ligue des Champions pour être à l’équilibre« , « tu comprends pas, avec la SuperLigue Européenne... ») a vu naître de l’incertitude dans l’incertitude. Fort.
L’argent ? C’est mort
Le jeu ? C’est mort
Les titres ? C’est mort
Ne nous voilons pas la face.
Les 20 millions d’euros supplémentaires par club, des fameux droits TV à un milliard, n’auraient pas sauvé le soldat Ligue 1, ils lui auraient juste offert un peu d’air. Car oui, même si Mediapro s’était acquitté des sommes qu’il s’était contractuellement engagé à verser, il aurait simplement compensé les pertes en billetterie cette saison et péniblement comblé un petit quart d’un déficit budgétaire moyen enregistré par un OM ces trois dernières saisons. Mais c’est vrai, l’OM se qualifie tous les ans en Ligue des Champions* donc boum à nous les petits joueurs à 20M€ qui vont révolutionner l’ensemble !
De manière assez merveilleuse, le football français a réussi à spéculer sur sa principale source de revenus, ne demander aucune garantie, et se retrouve donc comme un touriste perdu au beau milieu d’une plage de nudistes, se demandant s’il va lui aussi finir à poil. En plein mois d’Octobre.
Mais vous comprenez à l’époque, la priorité était surtout d’annoncer le milliard.
Il y a toujours une autre priorité que la priorité.
C’est pareil pour le jeu.
Même si André Villas-Boas a encore reconnu en conférence de presse que son équipe jouait actuellement mal au football, il y aura toujours une tripotée de personnes (votre obligé en faisant probablement trop souvent partie) qui vous expliqueront après une victoire, un but à zéro, dégueulasse : « bon il faut bien se contenter du résultat, t’as vu le calendrier qui nous attend ? »
Le sacrifice du plaisir au bénéfice du « greater good. » (Quoi ? J’essaye toujours d’attirer JHE à lire mes éditos…)
Et oui, la gagne ! Enfin, non, parce que les titres, tu comprends, ça aussi il faut attendre que le Qatar s’en aille du royaume d’Hexagoal ou que l’OM se décide enfin à jouer la Coupe de France. Bref, ça aussi, faut attendre.
Toujours attendre. Jusqu’à quand ?
- * Huit qualifications sur les vingt dernières saisons en réalité mais c’est pas grave, capitalisons là dessus !