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Edito OM

Édito OM : Arrêtons d’apprendre en Europe et jouons, bordel !

Par Mourad Aerts - Publié le - Mis à jour le

Édito de Football Club de Marseille sur l’actualité du club…

 

 

 

Le retour de nos clubs « victimes » français sur la scène européenne a coïncidé avec l’insupportable retour du tube franco-français « on apprend. » Bien sûr, on apprend à tout âge mais il n’y a qu’en France où l’on peut être trentenaire ou approchant, champion du monde et toujours arriver en Coupe d’Europe comme un collégien lors de son premier jour de stage au Conseil Départemental.

 

 

À LIRE AUSSI : Les résultats désastreux des Français en Europe tout juste sauvés par Lille

 

Covid ou pas Covid, la France accuse un retard de compétitivité énorme sur ses voisins anglais, espagnols, italiens et allemands et devrait se méfier des complexes d’infériorité qui pointent le bout de leur nez face aux Portugais, Néerlandais ou Ukrainiens. Apprendre, toujours apprendre. Mais pour faire quoi ?

 

Parvenir finalement à jouer avec de l’intensité six matches à l’Automne mais avec le frein à main en Ligue 1 le reste du temps ?

Faire fructifier l’expérience d’un joueur pour le revendre l’année suivante ? En quoi cette expérience va être utile au club ?

Et puis les trentenaires toujours au club ont prouvé qu’il y avait apparemment une date limite de consommation sur les réserves accumulées de savoir. Celles de honte liées à un zéro sur dix-huit en Ligue des Champions également. Dont acte.

 

 

Ennuyer son public domestiquement pour l’humilier à un niveau international la saison suivante touche à ses limites. Il faut changer la donne, « renverser la table » comme dirait un certain disrupteur bien connu dans nos contrées. Tant qu’à perdre lourdement sur la scène européenne, autant le faire en jouant comme l’Ajax, le Shakhtar, l’Atalanta et tant d’autres.
Produire beaucoup au quotidien, pas espérer le faire trois fois dans l’année et gérer le reste du temps.

 

 

accepter les risques, ne plus se contenter des sentiments faciles…

 

 

Les risques indus par ce type de philosophie sont énormes pour le résultat mais ils sont au moins similaires à ceux présents dans un plan d’attaque à un ou deux tirs dans le match. Un penalty qui passe par là à la dernière minute est toujours si proche de détruire toute votre entreprise de neutralité… Ce modèle-là passe face à Strasbourg, lorsque vous possédez des joueurs supérieurs, mais il éclate en mille morceaux contre City lorsque les meilleurs sont en face. Bien sûr, avec un club bien géré (bon déjà…), le modèle du gagne-petit vous permettra régulièrement de vous mêler au groupe des champions de l’accessit pour les deux places restantes qualificatives en Ligue des Champions mais il n’y aura jamais aucun lendemain.

 

 

Un éternel recommencement. Un éternel apprentissage. Un éternel ennui.

 

 

« Je crois que le public devrait être obligé de reconnaître quel type de football, il apprécie. Parce que s’il ne reconnaît pas quel type de football il apprécie, seule la victoire l’intéresse. Et quand une personne ne considère que la victoire sans considérer les moyens, la sensibilité disparait ainsi que la hiérarchie des valeurs. (…) Comme le football a beaucoup d’influence, dire au public que la victoire est importante dans tous les cas, c’est ne pas donner d’importance à ce que le football signifie. »
Marcelo Bielsa – Source : Conférence de presse août 2018

 

Il est temps pour le public marseillais de reconnaître le type de football qu’il apprécie, qu’il cesse de se laisser duper par les sentiments faciles de la petite victoire ennuyeuse censée aider à construire un hypothétique futur luxuriant, une fois sorti de la soixantième saison de transition. L’OM restera dans la seconde division économique européenne même s’il va en Ligue des Champions trois saisons sur quatre. Ce club doit songer à devenir autre chose que le mastodonte qui veut redevenir mastodonte en utilisant des techniques de mastodonte.

 

 

Ses individualités, avec ces intentions-là, ne seront jamais suffisantes pour lui permettre de briser ce plafond de verre auquel il se heurte depuis plus de dix ans. Il est difficile de demander à un supporter de ne pas se satisfaire d’une victoire de son équipe. Même étriquée. Mais c’est le prix à payer pour la félicitée et la fierté dans le temps. Il faut émettre des doutes, des critiques face aux doses intoxicantes de trois points obtenues après le racket peu glorieux d’un plus petit que nous. Faire entendre et comprendre ses désirs de plus aux décideurs du club, ne pas les réclamer uniquement en période d’échec du plan minimaliste.

 

 

Parce qu’il est aussi possible d’arriver en Ligue des Champions en produisant autre chose. Et puis s’il faut s’incliner ensuite face à plus riche, comme l’industrie du football cherche à le déterminer automatiquement, il nous restera au moins un peu plus que les yeux pour pleurer… Et un peu plus pour continuer à construire à défaut d’apprendre…

 

 

 

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