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OM – La grande Interview de Jérome Leroy

Par Benjamin Courmes - Mis à jour le - Publié le
OM – La grande Interview de Jérome Leroy
Footballclubdemarseille TV

A 39 ans l’ancien milieu de terrain de l’Olympique de Marseille, Jérôme Leroy, a décidé de sortir de sa retraite sportive pour retrouver le plaisir du jeu avec Istres en L2. En exclusivité pour Football Club de Marseille, il nous parle de son retour à la compétition, de sa passion restée intacte, et des relations quelques fois difficiles entre jeunes et anciens dans un vestiaire, un sujet plus que jamais d’actualité à l’Olympique de Marseille cette saison. Interview.

 

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à sortir de votre retraite pour  venir à Istres?

Jérôme Leroy: « Je ne sais pas du tout… Ce n’était effectivement pas prévu. J’étais en vacances et en retraite. C’est en fait mon entourage qui m’a dit qu’il fallait saisir l’opportunité de montrer que je pouvais encore taper dans le ballon. »

 

 

Et votre entourage n’a pas eu tord car si on regarde les statistiques du FC Istres vous êtes bien présent…

J.L: « Oui, mais je ne suis pas très fan des statistiques. Je suis plus venu ici pour montrer aux jeunes qu’on peut jouer au haut niveau et être passionné, sans être préoccupé uniquement par les résultats. C’est pour ça que je joue encore à mon age. »

 

 

C’est ça qui anime un joueur, passé la trentaine, c’est la passion avant tout?

J.L: « Moi, la passion m’anime depuis toujours. C’est pour ça que dans les clubs où je suis passé j’ai eu quelques soucis avec certains entraineurs. Plus j’avançais dans l’âge, plus ils voulaient que j’amène mon expérience, mais  j’ai toujours gardé cette insouciance du jeu. Cela ne m’a finalement pas desservi, au contraire, puisque je continue de pratiquer ce sport. »

 

 

Comment fait-on pour garder la même intégrité physique dans des matches de Ligue 2 souvent très rugueux?

J.L: « C’est là que l’expérience intervient, on se déplace mieux, on évite les contacts. J’ai progressé sur ce point et ça m’a permis de continuer. J’essaie aujourd’hui de faire profiter mes partenaires de cette expérience, car plus vite on apprend, plus on gagne du temps »

 

 

Parlez-nous un peu de la saison d’ Istres qui était relégable et qui commence à obtenir des résultats.

J.L: « Déjà, si on devait faire la moyenne du niveau des joueurs qui composent l’équipe, on se situerait au niveau CFA/DH. Quand vous jouez au niveau professionnel cela demande de l’exigence, et il ne l’avaient pas cette exigence. Ils l’ont appris au fur et à mesure. C’est vrai que cela a pris un peu de temps et tout doucement ils prennent la mesure du haut niveau. Ce qu’ils font aujourd’hui c’est formidable. »

 

 

 

L’arrivée d’autres joueurs expérimentés comme Jeunechamps, Périnnelle, Seydou Koné vous soulage certainement de la responsabilité de ce groupe?

J.L: « Ils me soulagent mais en fait je ne faisais pratiquement rien. Ma priorité c’est d’être bon sur le terrain. L’aide dont ont besoin les joueurs c’est sur le terrain et pas en dehors. Comme tout le temps, en dehors, je ne parle pratiquement pas, je les laisse car je ne veux pas être un boulet ou le vieux con de service. Et la meilleur façon de ne pas être le vieux con de service c’est d’être bon sur le terrain. »

 

 

C’est un peu comme ça que vous avez mené toute votre carrière, c’est en donnant tout sur le terrain, quelque fois même à 150%

J.L: »Oui, cela a toujours été ma devise. La fierté de porter un maillot, pour moi cela ne change pas grand chose, le principal, même si je ne suis pas de la région,  c’est la satisfaction d’avoir tout donné quand je quitte ce maillot.  Partout où je suis passé j’ai réussi à faire ça et c’est déjà pas mal. »

 

 

Istres est une équipe qui a peu d’expérience avec des joueurs qui viennent du foot amateur, mais qui pratique du beau jeu.

J.L: « Oui, c’est pour ça que je suis venu. Si on arrive à se maintenir  en pratiquant un bon football, ça montrera qu’on peu réussir au plus haut niveau tout en pratiquant un jeu alléchant. »

 

 

Avez vous le temps de vous intéresser à ce qui se passe à quelques kilomètres d’ici du coté de l’OM, votre ancien club?

J.L: « C’est difficile de ne pas  suivre l’Olympique de Marseille. C’est un club qui ne passe pas inaperçu (sourire). Marseille, ici , c’est une institution. Comme chaque année c’est compliqué, les supporters sont exigeants. C’est vrai que de ce point de vue ça n’a pas beaucoup changé par rapport à ce que j’ai vécu, même si moi j’avais joué le maintien alors que là ils jouent le haut de tableau. Et puis ça permet aussi à nos jeunes de voir ce qu’est le haut niveau. Ils s’aperçoivent qu’à Marseille c’est encore plus dur qu’ailleurs. »

 

 

 Il y a eu ce débat sur l’amalgame entre les jeunes et les anciens dans le vestiaire olympien. Vous êtes dans cette situation à Istres, comment voyez-vous ce qui se passe à Marseille de ce point de vue?

J.L: « Moi quand j’ai débuté ma carrière professionnelle, j’ai été protégé par les anciens. Plus on avance dans l’âge, plus on veut avoir des responsabilités. Et souvent on demande des responsabilités quand tout va bien. Or les vraies responsabilités c’est quand ça va mal qu’il faut les prendre. C’est là qu’il faut être le bouclier et montrer l’exemple aux jeunes. Il faut les protéger. Si on ne leur montre pas l’exemple, il reproduiront ce qu’ils ont vécu. »

 

 

Vous trouvez qu’aujourd’hui les anciens ne font pas suffisamment le bouclier pour les jeunes marseillais?

 

J.L: « Ça y est, je pense que cela a été rectifié, mais c’est vrai qu’au début beaucoup de jeunes ont souffert et personne ne s’est mis au devant. C’est toujours plus facile de taper sur un jeune que sur quelqu’un qui a un peu plus de bouteille car il y a un peu plus de respect et de légitimité comme j’entends souvent dans le football. Mais peu important l’âge, il n’y a pas de légitimité, le respect doit être le même pou tout le monde. »

 

 

La rivalité entre l’OM et le PSG n’a plus grand-chose à voir avec ce que vous avez connu ? (ndlr: itw réalisé avant le classico PSG- OM)

Jérôme Leroy : « Ça reste le match phare du championnat. Ce sont des matchs difficiles que tout le monde attend de voir et moi aussi. »

 

 

Vous serez au stade ?

J.L : « Non, je ne serais pas au Parc, je vais le regarder tranquillement à la télévision. »

 

C’est un match piège pour le PSG ?

 

J.L : « Si on doit faire une rétrospective de tous les matchs, en général, quand une des deux équipes est en difficulté, souvent c’est elle qui s’impose. Par exemple, quand Marseille a été champion, le PSG, qui jouait le maintien, avait gagné au stade Vélodrome. »

 

C’est un pronostic ?

J.L : « Non, ça veut dire que c’est souvent l’équipe en difficulté qui remporte le Classico. Il faut regarder, mais cela ne doit pas être très loin de ce que je dis. C’est donc de bon augure pour l’OM. »

 

 

Vous pensez à une reconversion en pronostiqueur ?

 

J.L : « Ce n’est pas un pronostic, c’est un constat. Je les ai joué ces matches. A chaque fois que j’étais d’un côté dans une période difficile, je les ai gagné. C’est pour ça que je me permets de dire ça… »

 

 

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