En cette période de mercato où l’Olympique de Marseille semble ne vouloir recruter que de jeunes joueurs en devenir, l’ancien gardien de but emblématique de l’OM, Pascal Olmeta, nous livre son point de vue sur la politique de recrutement du club phocéen. Interview.
Quelle analyse fais-tu de la dernière saison de l’OM?
Pascal Olmeta: « On s’est régalé dans le sens où on a vu du jeu, mais aussi des joueurs combatifs avec un état d’esprit qui n’aura malheureusement fonctionné que pendant quelques mois. C’est dommage de ne pas avoir accroché de grosses équipes. Mais peut-être fallait-il savoir gérer différemment ces équipes-là »
Que penses-tu du personnage Bielsa?
P.O: « Oh Putain… personnellement je pense que je n’aurai pas pu m’entendre avec lui. je ne le critique pas, je ne le juge pas, mais on est le seul club aujourd’hui qui fait rigoler tout le monde. Déjà je n’avais pas aimé son attitude avec Gignac lorsqu’il l’avait remplacé à Bordeaux en lui tournant le dos sans aller le féliciter. Ensuite, il ne regarde jamais les gens en face. Et puis, il se permet d’arriver après la reprise de l’entrainement. Il n’y a plus de patron à Marseille, en fait ça le problème… »
Dans l’approche du football, tu es plutôt Deschamps ou Bielsa ?
P.O: « Deschamps, il n’y a pas photo… Car tout ce qu’il touche il le réussit. Et puis, il a une autre vision du jeu. Bielsa tente le tout pour le tout, mais il n’a jamais rien gagné, il ne faut pas l’oublier. Deschamps, lui, a pratiquement tout gagné. Bielsa a peut être marqué les esprits partout où il est passé, mais moi, j’en ai rien à foutre de ça…Moi je préfère avoir un entraineur qui gagne. »
Comment analyses-tu ce début de mercato olympien avec le départ de nombreux cadres?
P.O: » Je me demande pourquoi Mandanda n’est toujours pas parti d’ailleurs… Le problème, c’est que plus personne ne veut venir à l’OM. Quand j’entends les uns et les autres se satisfaire d’avoir fait deux recrues, c’est à hurler de rire. Les plus grands joueurs de la planète devraient se battre pour jouer dans un club comme l’OM. Mais qui veut venir aujourd’hui ? Tout le monde part. Après, on nous dit que c’est à cause de la masse salariale. C’est le seul club français qui fait rêver les gens en France et en Europe. Ce n’est pas possible que l’on joue entre la huitième et la dixième place comme Guingamp ou l’An Avant Thonon… »
Que t’inspires les départs de Payet et Ayew vers West Ham et Swansea ?
P.O: « En France on est dans une mentalité où pour réussir à gagner de l’argent il faut partir. A part les joueurs étrangers qui viennent car ils touchent différemment, les français, eux, n’ont plus de temps à perdre. Ils ont la chance de pouvoir encaisser le maximum aujourd’hui. Ça ne dure qu’un temps. Le jeu ne paye plus à l’OM, et bien ils vont ailleurs, jouer dans des clubs fantômes… »
Toi qui connais bien l’OM, ce club n’a-t-il pas besoin de stars, de joueurs expérimentés ?
P.O: « Mais bien sur. Après tout dépend de ce que tu veux faire. Si c’est pour jouer les dix première places sans penser à la ligue des champions, ce n’est pas à Marseille qu’il faut faire ça. Miser sur de bons jeunes, oui, mais tu as besoin d’une colonne vertébrale de vieux briscards et de joueurs expérimentés. C’est avec ça que tu peux faire un grand club, mais là chaque année ça part en couille… A Marseille, tu n’a pas le temps de faire de la formation, dire le contraire est complètement faux.
MLD ne semble plus vouloir investir. Sans moyens, l’OM est voué à jouer les seconds rôles ?
P.O: « Elle ne peut pas continuer dans ce style là. Si MLD ne veut plus mettre d’argent, je peux la comprendre, mais je pense qu’il y aurait des repreneurs si elle voulait vendre. Je pense qu’il y aurait un étranger pour faire ce que Paris fait. Et ça prendrait deux fois plus à Marseille qu’à Paris. »
Quel est le prochain rendez-vous de ton association « un sourire, un espoir pour la vie »?
P.O: « Le 28 juillet à 18 heures au stade Maillol, pour un match entre les Rugbymen contre les anciens de France 98 avec Deschamps et Zidane. Toute la billetterie sera reversée à l’association. »
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