Depuis plusieurs matchs, l’OM a retrouvé de l’allant offensif mais surtout un collectif et une cohésion. Le passage à vide entamé fin 2014 et qui s’est prolongé en 2015, aura donc duré deux mois. Les joueurs sont heureux de retrouver la victoire et plusieurs d’entre eux soulignaient même l’importance de la solidarité, de faire les efforts les uns pour les autres après la victoire face à Lens. Les olympiens avaient-ils besoin d’une réunion pour retrouver cela ? Avaient-ils besoin d’attendre de laisser filer autant de points ? Oui, la méthode Bielsa est exigeante et peut susciter de la fatigue mentale, mais si certains joueurs s’étaient remis en question plutôt que de se plaindre à certains journalistes, l’OM serait aujourd’hui certainement premier de L1 avec une avance confortable au moment d’affronter Paris.
Ménès : « Pas mal de joueurs veulent se barrer »
Au début du mois de janvier, alors que l’OM venait de se faire éliminer en Coupe de France et battre par Montpellier, Jeremy Morel avait clairement expliqué que son équipe retrouverait son niveau à condition de se « re-faire » violence. Mais il a fallu attendre presque deux mois pour que les hommes de Bielsa retrouvent l état d’esprit de la première partie de saison. Entre temps, c’est plutôt la victimisation qui a prédominé, avec la connivence de certains médias souhaitant à tout prix montrer la limite de la fameuse méthode Biesla.
Certains titulaires ont même pris leur téléphone pour se plaindre de l’intransigeance et de la rigueur du coach argentin, « usés mentalement » par trop d’entrainements, trop de vidéos et certainement pas assez de tennis ballon… Pierre Ménès révélait même récemment que certains d’entre-eux n’attendaient qu’une chose, se barrer en fin de saison. « Sa méthode c’est surtout que ça ne tient pas la distance. Trop d’exigences, de conflits (…) Faites-moi la grâce de penser que je sais plus de choses dans les coulisses (…) Pas mal de joueurs veulent se barrer et vous seriez sûrement surpris de l’identité de certains de ses joueurs (…) Je ne donne pas de noms parce que je ne suis pas là pour foutre la merde, que ce soit à l’OM ou ailleurs ». Aussi exigent soit-il, Marcelo Bielsa demande surtout de l’investissement, les joueurs doivent donc être professionnels, ils l’oublient parfois.
Anigo souligne l’individualisme
Dimanche, José Anigo l’a rappelé dans Téléfoot : « La méthode Bielsa, aujourd’hui on dit qu’elle est dure mais c’était la même dans les six premiers mois. Mais parce qu’il y a un petit grain de sable, les joueurs commencent à regarder de leur côté et pas du côté du groupe. Et ça c’est un peu ce qu’on a vécu l’an dernier ».
Une vision partagée par un coach réputé lui aussi exigeant, Vahid Halilhodzic : «Il va être intéressant de voir comment Marcelo Bielsa réagit dans ses choix. Si ça continue à aller moins bien, vous n’allez pas tarder à écrire qu’il est trop exigeant avec ses joueurs après avoir salué ses qualités, je sais comment ça marche… »
Bielsa sait où il va
Après la défaite 3-2 face à Caen, Marcelo Bielsa avait donné sa vision des choses : « Physiquement les évaluations qu’on fait après chaque match offrent une conclusion positive. L’équipe cours plus que jamais. C’est probablement une fatigue mentale… C’est le fait de travailler et de faire des efforts sans atteindre les objectifs fixés qui provoque une fatigue mentale. Pour y remédier, il y a deux options, abandonner nos objectifs ou renforcer encore nos convictions en pariant sur le fait que le chemin qu’ont choisi les joueurs et le staff est le bon. »
L’OM vient de faire de gros cartons à Toulouse (6-1) et face à Lens (4-0), Lyon n’a pas existé au Stade Vélodrome. Trois matchs durant lesquels les joueurs ont affiché de nouveau une rage de gagner, un pressing haut, un repli défensif, des passes et du mouvement. C’est donc l’état d’esprit qui fera la différence en cette fin de saison. La méthode Bielsa a fait ses preuves et la fera encore, à condition que les joueurs acceptent de se faire mal pour gagner et offrir ce magnifique spectacle dirigé par un metteur en scène unique en son genre.