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Marseille n’est pas tiré « d’affaires »

Par La Redaction FCM - Mis à jour le - Publié le

La garde à vue des trois derniers présidents signe un retour aux « affaires » dont l’OM se serait bien passé.

 

 

 

Cataclysme, apocalypse, coup de tonnerre : depuis 24h00, les mots s’abattent sur le foot marseillais en cascade. 24h00 comme cette première journée de garde à vue pour les trois derniers présidents de l’OM en exercice. Voilà un record dont on se serait bien passé : être le premier club à empiler ses trois derniers boss dans les bureaux d’un (ou deux) commissariat central. Et pourtant, rien n’était plus prévisible que la scène qui s’est jouée entre Marseille et Nanterre ce mardi 18 novembre. L’enquête en cours est ouverte depuis mai 2011, elle porte sur d’éventuels abus de biens sociaux, de blanchiment d’argent sale et d’extorsion de fond en bande organisée.

 

 

Un règlement de compte comme point de départ.

 

Le point de départ de cette affaire, c’est l’assassinat d’un truand corse, 25e victime de règlement de compte sur l’ile pour l’année 2009. Jacques Butafoghi a été sauvagement exécuté sur la place de la Mairie à Calenzana le 19 novembre. Il est connu comme un membre de la bande des bergers de Vescovato d’Ange Toussaint Fédérici et aurait participé à Marseille à la tuerie du bar des Marronniers dans le quartier des Chutes-Lavie. A partir d’écoutes dans cette affaire, les enquêteurs mettent à jour un certain nombre de transactions financières « suspectes » entre des personnes fichées au grand banditisme et certains clubs de foot dont l’OM.

On se souvient qu’un certain nombre d’écoutes téléphoniques, notamment sur la personne de José Anigo avait abouti à une perquisition à La Commanderie dans les bureaux du directeur sportif de l’OM  dans celui de Vincent Labrune.

 

 

Dix ans de gestion passés au crible

 

Contrairement à ce qui avait été annoncé le transfert d’André Pierre Gignac à l’été 2012 n’est pas le seul dossier sur lequel les « gardés à vue » sont interrogés. Les enquêteurs s’intéressent aussi au transfert de Souleymane Diawara (2009) Samir Nasri (2008) et Didier Drogba (2004).

C’est donc dix ans de gestion que les enquêteurs de la Sous-Direction de la lutte contre le crime organisé et la délinquance financière (SDCOF) et la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) ont décidé d’éplucher. C’est ce qui explique la présence des trois derniers présidents de l’OM qui se sont succédés dans cette décennie. Sans compter que Vincent Labrune présidait de conseil de surveillance de l’OM jusqu’au départ de Jean-Claude Dassier avec à ce titre un droit de regard sur l’ensemble des transferts.

En garde à vue aussi d’autres dirigeants de l’OM comme le DG actuel Philippe Perez ou l’ancien DG Antoine Veyrat. Des intermédiaires et agents dont les noms n’ont pas été révélés figurent eux aussi au nombre des personnes entendues. Manque à l’appel José Anigo. Les enquêteurs se sont bien rendu à son domicile mardi et ont d’ailleurs perquisitionné chez lui, mais l’ancien directeur sportif se trouve lui au Maroc où il s’est installé depuis l’été. De source proche de l’enquête on indique qu’il devrait être « très prochainement entendu ».

 

L’ampleur du dispositif mis en route semble en tout cas indiquer que les enquêteurs ont entamé une phase déterminante de leurs travaux. Toutes les gardes a vue ont d’ailleurs été prolongées pour leur permettre d’obtenir toutes les explications qu’ils souhaitent.

 

C’est à partir de ces auditions qu’on arrivera à déterminer si l’OM est victime d’abus de bien sociaux et d’extorsion, comment et au profit de qui.

 

Et après ?

 

Du côté de l’actionnaire, on cherche à afficher la sérénité en rappelant que « Depuis l’ouverture de cette enquête, le club et ses dirigeants n’ont cessé de collaborer avec la justice et de contribuer à la manifestation de la vérité ». 

Margarita Louis Dreyfus en profite pour exprimer « sa pleine confiance dans l’actuelle équipe de direction et le système judiciaire français. Mais on se souvient aussi que son mari, Robert Louis Dreyfus avait très mal vécu sa condamnation pour « abus de bien sociaux » -déjà- en 2006 dans l’affaire des comptes de l’OM, concernant des transferts réalisés entre 99 et 2000 et les résultats de l’enquête pourraient l’amener à revoir sa position.

Difficile aussi de mesurer l’impact de tout cela, à court terme sur les résultats sportifs, à moyen terme sur la volonté de Bielsa de poursuivre son aventure marseillaise, ou encore sur l’attractivité du club pour les prochains mercato.

 

Il faudra donc que l’enquête apporte rapidement ses réponses pour éviter que le club n’entre dans une nouvelle période de turbulence.

                       

 

    Antonin VIAN (Journaliste à Marseille)

 

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