En France, il ne faut guère de temps aux médias, aux observateurs du foot pour faire d’un jeune joueur la nouvelle star. Quelques matchs, quelques buts, quelques beaux gestes techniques tout au plus…. le niveau d’exigence a clairement baissé a tous les niveaux. Le problème, c’est qu’à force d’entre dire qu’on est une star, on fini par le croire, même si on ne vaut strictement rien au très haut niveau.
Ainsi, il parait que la nouvelle star à l’OM se nomme Giannelli Imbula. Un joueur qui débarque de Guingamp après deux saisons en Ligue 2, c’est lui la star de l’OM? Ils sont tous unanimes. Ses percées quelques percées foudroyantes ont rapidement convaincu nos confrères. Et que dire de son but face à Lorient: Génial, Zidanesque même… En l’espace de 10 matchs de Ligue 1 on aura donc tout entendu à son sujet: Le nouveau Diaby (prions pour qu’il n’est pas la même trajectoire), le nouveau Matuidi (comme quoi ça va dans l’esprit des médias. Le parisien n’a qu’une saison et demie au très haut niveau et il veulent déjà lui trouver un successeur), le surdoué, le phénomène, l’indispensable et bien sûr le grand classique: « Imbula en équipe de France ». Si avec tout ça le gamin ne pète pas les plombs, ça sera déjà pas mal.
Imbula star après 10 matchs?
Il y a tellement d’exemples de joueurs surdoués, au fameux « potentiel énorme », qui n’ont pas réussi à franchir le dernier palier pour devenir des grands joueurs, qu’il convient d’être un peu plus prudent avant de s’enflammer. Aujourd’hui, que vaut Imbula ? Certainement pas tout ce qui a été sur lui partout dans les médias. Il deviendra peut être un grand, on l’espère, mais ses carences sont actuellement aussi visibles que ses qualités. Normal, il débarque de Guingamp, Ligue 2, c’est presque un autre métier qu’il apprend à l’OM. Une autre planète qu’il découvre.
De gros progrès à faire dans l’intensité et l’agressivité
Sa technique, son aptitude à perforer les lignes adverses balle au pied avec une grande facilité, sa qualité de passe et sa vision du jeu sont certes des qualités rares. Pour autant, il ne pèse pas encore suffisamment sur le jeu. Il manque d’agressivité et de puissance pour s’imposer dans les duels défensifs et offensifs, à l’image d’un Matuidi par exemple. Son poste nécessite également un plus gros volume de jeu, un plus gros travail à la récupération. Il doit mettre plus d’intensité dans son jeu, plus d’engagement. « Muscle ton jeu Giannelli! Sinon tu vas avoir des déconvenues car tu es trop gentil », comme dirait l’autre. Oui, c’est peut être le plus gros défaut d’Imbula. Il est trop gentil. Il est là, sans être là. On le voit sur une action puis il disparaît pendant 20 minutes. Si cela se voit moins face à Lorient ou Bastia, dans les gros matchs ça ne pardonne pas. Face à Dortmund, le voir revenir en marchant sur le contre mené à 200 à l’heure par le Borussia, sur le 1er but, est une image terrible. Le très haut niveau ne tolère pas le dilettantisme encore moins la suffisance. L’ancien guingampais a donc encore de nombreux progrès à réaliser. Sauf qu’à Marseille l’apprentissage doit se faire en accéléré. Car les mêmes qui l’envoient déjà à Chelsea ou en équipe de France ne manqueront pas de le descendre dans quelques semaines s’il se contente de ce qu’il montre aujourd’hui.