Depuis plusieurs semaines, les commentateurs de la planète foot réclament en cœur la sélection de Morgan Amalfitano en équipe de France. Laurent Blanc les a entendus. « C’est une récompense et heureusement parce qu’avec tout le battage que vous avez fait, s’il n’avait pas été pris, ça aurait été une énorme déception, a déclaré Didier Deschamps à ce sujet.
L’ancien Lorientais, arrivé à Marseille cet été avec le titre de meilleur passeur de la saison 2010-2011 ( 16 passes décisives), a connu une adaptation difficile à l’OM. « À mon arrivée, je n’ai pas été mis dans le bain. Après le premier match, par rapport aux statuts des uns et des autres, on m’a un peu coupé l’herbe sous le pied. (…) Quand on arrive dans un club, on doit prouver (…) Ici, je baigne dans le haut niveau » expliquait t il aux septiques qui ne le pensaient pas capable de s’imposer à l’OM.
Mais le néo international français a su saisir sa chance lorsque Deschamps lui a permis d’enchainer les matches. Le but inscrit face au PSG lui servant de déclic, il a ensuite retrouvé toutes ses qualités, pour devenir aujourd’hui un rouage essentiel du dispositif marseillais.
Dès lors, la presse s’en est donnée à cœur joie: Une dizaine de matches sérieux à Marseille et il devait absolument intégrer l’équipe nationale. A chaque fois, la même question lui était posée: »Pensez vous à l’équipe de France? » « Des joueurs qui évoluent dans des clubs moins huppés que l’OM sont en équipe de France, à moi de montrer que je peux y aller. » répondait il alors.
Effectivement, le niveau de cette génération de joueurs Français est tellement faible, que le sélectionneur peut maintenant aisément piocher à Lorient ou Sochaux. Alors pourquoi pas Morgan? Il réalise de bon matches avec Marseille, non? Suffisamment pour intégrer le groupe France? Certains médias ont tranché depuis bien longtemps. Les mêmes qui découvrent un « nouveau Zidane » tous les six mois.
On sait que la proximité de certains journalistes avec les joueurs altère quelquefois leur jugement. L’an passé, l’Équipe dégommait un Lucho alors que celui-ci avait les deuxièmes meilleurs statistiques du club, et nous (sur)vendait un Valbuena presque jamais décisif. On découvre aujourd’hui que l’envoyé spécial du quotidien sportif coécrit la biographie de « petit vélo »… mais fermons la parenthèse.
La presse a ses « chou-chou », rien de neuf… Mais la lecture des « stats » d’Amalfitano (1 but, 3 passes décisives) permet toutefois de relativiser « l’enflammade » collective autour d’un simple bon joueur de ligue 1. Ses performances à l’OM sont bonnes, rien à dire, quelquefois même très bonnes, mais ne nous leurrons pas, si Amalfitano intègre aujourd’hui l’équipe de France, c’est que le niveau des bleus a nettement baissé. Considérant ce principe de base, il a effectivement tout a fait sa place au château de claire-fontaine.