Nous savions pertinemment que cette rencontre était loin d’être gagnée et que les qataris s’ils se ressaisissaient, avec cette fois M’Bappé sur le terrain, nous poseraient de gros problèmes. Il fallait espérer la réussite offensive et surtout défensive mais le Qatar a su ce soir élever son niveau de jeu suffisamment pour nous dominer dans tous les aspects du jeu.
Je ne voudrais pas commencer ce billet sans saluer l’extraordinaire boulot des virages pour les tifos qui ont précédé le coup d’envoi. Au nord ce magnifique OM plein écran, au sud cette Méditerranée déchaînée de drapeaux servant ensuite d’arrière-plan à un magnifique composé des beautés architecturales de la ville. De là où j’étais je n’ai pas bénéficié de la vue d’ensemble ainsi proposée mais je me suis empressé de vérifier sur mon tél les premières photos. Ce que j’ai pu mesurer c’est l’énorme quantité de travail qu’il a fallu produire pour obtenir ce résultat et tous ceux qui auront participé à cette confection, de ceux qui l’ont conçu et dessiné comme les petites mains méritent un énorme coup de chapeau.
Il faut bien maintenant parler de ce match. La compo n’était pas tout à fait celle attendue avec l’absence de Clauss, remplacé par Tavares qui avait glissé à droite, laissant à Kolasinac le soin de le compenser à gauche. Rongier s’insérait dans le dispositif défensif, ce qui permettait à Guendouzi de passer au milieu, charge à Malinovskyi et Ünder de soutenir Sanchez.
Nous n’avons pas revu en première mi-temps la même façon de procéder qui avait signé la prestation olympienne en coupe. Il était manifeste qu’on craignait M´Bappé et qu’on avait plutôt organisé un bloc médian histoire de ne pas donner de profondeur à l’attaquant qatari.
C’était pas mal vu car même si les parisiens affichaient très vite l’intention de nous presser très haut et d’harceler le porteur du ballon, nous reperdions très vite les quelques ballons grattés, mais nous pouvions profiter aussi des ballons dans le dos de la défense qatarie. Le cas le plus marquant se produisait avec Tavares qui foirait une tentative de crochet alors qu’il arrivait en duel devant Donnaruma et qu’il fallait mettre tout ce qu’il avait dans la chaussure (17e).
Nous ne savions pas alors que le portugais avait raté ce qui aurait pu être le tournant du match, car ensuite, à la faveur de pertes de balles, M’Bappé et Messi allait planté deux contres chirurgicaux qui plombaient logiquement l’ambiance. De là où j’étais, il m’était impossible de situer les responsabilités olympiennes mais elles sont généralement collectives (25e) et (29e).
Il restait une heure pour leur marquer un but et leur mettre la pression mais les olympiens ne trouvèrent pas la solution malgré un coup-franc de Sanchez aux 20 mètres après une faute sur Malinovskyi juste avant la mi-temps. Signalons tout de même afin d’être précis que la marque aurait pu être encore plus sévère avec notamment un énorme et inhabituel foirage de Messi.
Nous pouvions espérer une reprise en main du match par les hommes de Tudor mais le 3e but qatari arrivait vite, échange M’Bappé-Messi, et le fer de lance de l’attaque qatarie mettait au fond d’un tir croisé qui ne laissait aucune chance à Lopez.
Nous arrivions ensuite à la 80e minute sans qu’il n’y ait quoi que ce soit de marquant, les joueurs de Tudor, laborieux ce soir, maladroits, laissant trop de distance de marquage à leur adversaire, butant inlassablement sur une défense qataris vigilante.
La grande question sera ce soir de savoir si ce sont nos joueurs qui ont raté leur match ou si ce sont les qataris qui ont réussi le leur au point d’être imbattables. Comme souvent, il y a un peu des deux. Faut-il avoir des regrets de n’avoir pas tenté de reproduire le match de coupe de France en les harcelant sans cesse, en les acculant sur leur but ? Tudor s’est-il dégonflé alors qu’il avait annoncé qu’il jouerait son jeu habituel ? Je dirais qu’il faut se souvenir du raté initial de Tavares qui se retrouve face au gardien du Qatar et qui merde son action en début de rencontre. On aurait alors pu dire si le match avait ensuite bien tourné qu’il avait pris la bonne option.
Il ne fait pas avoir de regret. Ce soir, la logique a été respectée, cette logique prévisible qui me faisait afficher toute ma zénitude avant ce match, en titre de mon billet ce matin.
Et oui, on prend un bon 0-3 et je suis tranquille.
Nous sommes toujours deuxième à la faveur des échecs de nos poursuivants, Lens et Monaco, et nous avons une coupe de France à arracher et ça me suffit.
Je n’aurais jamais dit qu’on jouait le titre même si nous l’avions emporté ce soir, mais cette fois, ceux qui l’envisageaient un peu trop vite rangeront leurs lègitimes ambitions dans la poche profonde de leur parka (et oui, ça caille). Les beaux jours reviendront. Croyez-moi !
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert