Ô ma plume, chante la gloire de l’OM le plus grand club français qui est en train de se réveiller, de ressusciter comme le Phénix. Chante la gloire de ma ville éternelle et rebelle qui prend feu quand son équipe a décidé de lui ressembler, quand tout un peuple et ses dieux du stade ne font plus qu’un cœur, plus qu’un esprit, plus qu’une âme incandescente.
Hier au soir, par une soirée fraîche au centre de l’hiver, nous avons touché les étoiles. Elles étaient dans les yeux des hommes et des femmes, dans les yeux des enfants radieux qui ne savent pas encore que c’était une soirée rare dont ils se souviendront toute leur vie.
La reprise de volée du gauche de l’Ukrainien Ruslan Malinovskyi à la 57e minute a résonné comme un puissant coup de canon qui a troué la nuit en même temps qu’elle trouait le gardien du Qatar Donnaruma et toute sa défense. Depuis quand n’avions-nous pas vu une telle frappe dans laquelle un joueur met toute sa rage, toute sa volonté, toute sa conviction et réussit son geste. C’est ce genre de frappe qui te marque pour l’éternité quand elle t’offre une grande victoire. Nos souvenirs remontent à Franck Sauzée dans un beau soir du printemps 1989, contre ce qui s’appelait encore le Paris St Germain, dans les dernières secondes d’une rencontre qui donnait son premier titre à l’ère Bernard Tapie. Il y aurait aussi celle enroulée de Lucho qui donnait le titre en 2010.
Je réclamais hier matin aux olympiens de livrer un match d’hommes. Ils l’ont fait, se montrant à la hauteur de nos espérances. Nous avons vu des guerriers puissants harceler sans répit leur adversaire, pour l’acculer, l’étouffer, le priver de toute expression. C’était magnifique à voir. L’OM enfin à la hauteur de son public qui avait encore mis les petits plats dans les grands.
Hier au soir, nous avons touché le grandiose, l’exceptionnel, le délirant. C’était ce genre de soirée qu’il faut absolument vivre au stade comme le OM-Leipzig ou le OM-Salzburg de 2018 pour les plus récents. Nous le sentions tous. J’étais pour ma part revenu spécialement d’une tournée sur la côte d’Azur pour y repartir ce matin. Impossible de rater ça, qu’est-ce que je m’en serais voulu.
Il y avait pourtant du beau monde en face. On ne peut pas dénier à Ramos, Marquinhos, Danilo, Veratti, Messi d’être de fantastiques joueurs. Mais quel que soit leur talent et leur vaillance, encore faudrait-il qu’ils aient véritablement envie de se battre pour leur maillot. Il semble que dans leur tête celui-ci ne soit pas d’une très grande valeur symbolique. Quant à Neymar, son maillot, il se torche avec, il n’en a rien à foutre. Non, ils n’auront jamais envie de tout donner pour un état gazier qui tout en les surpayant, ils ne seraient pas venus sans cela, chie depuis 2011 sur le football français, polluant, parasitant, détournant toutes ses compétitions.
Et nous avons encore constaté qu’en plus de leur supposé puissance de feu, qui brille certes moins dans la compétition suprême européenne, surtout quand le niveau s’élève, ils se voient sans cesse accordé des facilités par les arbitres d’une Fédération Française de Football en perdition, à la solde du Qatar, comme la LFP d’ailleurs.
On ne pourra pas me dire que si c’est un marseillais qui laisse traîner le coude sur la trajectoire d’un ballon dans la surface l’arbitre ne siffle pas pénalty pour le Qatar. Le corner qui amène l’égalisation qatarie n’existe pas. On a joué plus que les cinq minutes d’arrêt de jeu annoncées. Un parisien, Ramos, contre un dégagement de Pau Lopez de la main, l’arbitre ne siffle pas. Il y a une touche pour nous dans les derniers instants, Letexier ce vendu, la donne au Qatar.
Il faut saluer toute l’équipe marseillaise, son entraîneur, son président, tout le staff technique et médical pour cette soirée de communion que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Il fallait voir la banane du peuple marseillais à la sortie d’un stade que nous avons tous eu du mal à quitter. Et toute cette folie à la sortie, concert de klaxons, voitures folles, des jeunes en trottinettes risquant la mort à chaque coup de guidon.
Hier au soir l’OM a signalé à la France entière qu’il avait décidé de prendre cette Coupe. Nous n’entrons finalement que dans le quart de finale. Il est hors de question de lâcher le morceau désormais, qu’on se le dise.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert