On enchaine derrière la League Conference, ou Conference League, je sais plus. Je continue de m’en foutre et je dois être le seul.
Contrairement à la plupart d’entre vous, amis supporters, je m’engraine pas trop sur cette compétition dont le seul mérite à mes yeux est de garder l’ensemble de l’effectif sous pression. Sauf Alvaro, le pauvre.
Le pauvre, Alvaro ! Alvaro le pauvre… Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Apparemment, c’était devenu impossible, les hommes ont fait leur choix, et on a le droit de trouver la situation de l’espagnol très injuste. Puis de tourner la page, parce qu’ainsi va le football, cette redoutable machine qui ne se nourrit que du présent.
Vous la voulez tellement cette coupe en carton que je n’ose plus rien dire.
J’espère juste que nous n’aurons pas à regretter son coût en énergie au moment des comptes, mais je comprends bien que vous tous rêviez de conquête, quelle que soit la proie, même si elle n’est guère affriolante.
Comment seront donc nos olympiens ce soir, après ce match face au PAOK qui aura laissé des traces au-delà des organismes, dans les jugements que portera l’UEFA sur le comportement des supporters des deux camps ?
Comme contre Bâle, l’OM aurait pu se rendre en Grèce en charentaises tout en fumant la chicha. Et voilà qu’il a fallu lutter jusqu’à la dernière minute et se résoudre à un match retour houleux-leu-leu oula-la.
Espérons que la rotation organisée par Sampaoli permettra d’aborder la rencontre face à Montpellier sans avoir les jambes trop lourdes. L’enjeu du match de ce soir est connu. Maintenir l’écart avec les poursuivants, et pourquoi pas l’accroitre à la faveur d’une nouvelle contreperformance de leur part (je parle de Nice car Rennes malheureusement a déjà pris ses trois points). Histoire de s’offrir un joker avant de se rendre sur la pelouse du Qatar lors de la prochaine journée.
Dans cette perspective, souhaitons-nous que Milik qui a repris l’entrainement avec le groupe cette semaine après s’être blessé en sélection, repartira du même bon pied qui était le sien juste avant cette trêve maudite. Quand on se souvient des multiples occases olympiennes contre Salonique, il est permis de penser que notre polonais aurait fait un massacre. (On apprend malheureusement ce matin dans La Provence qu’il ne fera finalement pas partie du groupe ce soir).
Et pour finir, car il faut bien en parler, même si nous n’avons fait que ça cette semaine, quelques mots sur le but de Payet, jeudi. Obligé !
Ce qui m’aura le plus frappé au-delà de la beauté du geste, de sa coordination parfaite, de la percussion idéale des forces ballon-pied, de la vitesse de la balle, de l’angle trouvé… c’est la réaction finalement assez contenue de Dimitri. Son émotion.
Payet nous a donné l’impression que quelque chose de plus grand que lui l’avait dépassé dans l’exécution de sa reprise. Comme si le cerveau et le corps avait été pilotés par une divinité inconnue qui s’était glissée en lui l’espace de cet instant. Il n’a même pas eu le temps de penser, d’anticiper, de projeter. C’est un éclair de génie qui l’a traversé, parti aussi vite qu’il est venu, et Dimitri semblait afficher dans l’émotion de son visage tout à la fois de l’étonnement et de la reconnaissance, en même temps qu’il réalisait que son geste allait faire plusieurs fois le tour de la planète football.
Que nous ayons assisté à ce but au Stade, chez soi sur le canapé, ou comme moi, dans une chambre d’hôtel, il nous est resté dans les rétines comme un émerveillement, il faut donc dire un énorme merci à Dimitri Payet, lui souhaiter que longtemps encore le dieu du football lui traverse le corps.
Pourquoi pas encore ce soir ?
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert