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Environ une heure avant le coup d’envoi de chaque rencontre de l’Olympique de Marseille, tous les passionnés du club se plongent dans un nouveau jeu : comprendre la composition mise en place par Jorge Sampaoli ! L’immense majorité du temps, elle n’est pas comprise et les choix du « chauve argentin sous stéroïdes » (copyright Twitter) sont amplement critiqués. Qu’il semble lointain le temps où le peuple réclamait de casser le légendaire milieu à trois de Villas-Boas, Kamara – Sanson – Rongier…
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Jorge Sampaoli est un coach atypique mais il n’est pas fou. C’est peut-être d’ailleurs parfois le problème.
Car ces fameux choix, pointés du doigt comme cause principale en cas d’échec, ne font que masquer une certaine récurrence dans le système de jeu réellement mis en place.
l’OM toujours avec les mêmes structures. 415 avec ballon, 541 sans. Mais l’animation est différente:
– Guendouzi et Lirola alternent, Payet faux 9 et Gerson half gauche (classique).
– Gueye joue large puis rentre intérieur ensuite pour libérer le côté à Gerson/Bakambu. #FCMOM pic.twitter.com/Gi0uGMJ3sM
— Matthias Ribeiro (@MatthiasR_) February 13, 2022
Les structures évoluent en réalité assez peu, si ce n’est lors du festival offensif contre Angers, mais les hommes permettent de les animer différemment. Stabilité dans la structure + animation particulière sur un match sont les deux paramètres à prendre en compte dans les compositions de Sampaoli. « Nous avions un plan à Metz pour lequel il nous fallait deux attaquants sur les ailes, a t-il expliqué en conférence de presse. Et c’est pour cela que nous avons choisi d’autres footballeurs pour débuter (que Milik). Nous pensions que ce match nécessitait ce type de plan. »
S’il y a une chose qui ne peut être reproché à l’actuel entraîneur de l’Olympique de Marseille, c’est de ne pas préparer ses matches. Ils sont par moment même « sur-préparés », ce qui explique les surprises dans des compositions que beaucoup de monde souhaiterait plus orthodoxes. Cette sur-préparation des rencontres n’empêche pas le crash occasionnel (comme à Nice récemment) et c’est alors que ces choix non-orthodoxes lui reviennent en pleine face comme un boomerang.
Mais dimanche soir, à Metz, les choix de Sampaoli étaient-ils mauvais ?
Pape Gueye, un Rongier à gauche mais…
Lorsque Valentin Rongier est absent, ou non-aligné à son poste hybride arrière droit/milieu axial, l’OM doit ruser ou renouveler ses sorties de balles. Les mouvements de l’ancien nantais du côté vers l’axe créent une dynamique dans la circulation du ballon à laquelle l’équipe s’est habituée. Pol Lirola n’est pas capable tactiquement de la même adaptation. Pape Gueye a prouvé qu’il pouvait potentiellement l’être. Mais de l’autre côté, à gauche.
Offensivement, il a été un arme ponctuelle. Il s’est projeté à plusieurs reprises dans la surface de réparation adverse et s’est même procuré deux « petites » occasions avec une frappe à l’entrée de la surface de réparation sur « son » côté gauche (63′) mais surtout une récupération haute, à droite, suivi d’un une-deux avec Bakambu qui termine par une déviation du récent champion d’Afrique aux six mètres, très dangereuse (44′).
Défensivement, il n’a pas non plus été nettement mis en difficulté en position d’arrière gauche. Par contre lorsqu’il rentrait dans l’axe, il oubliait de suivre les déplacements des milieux de terrain à l’image de l’égalisation de Maïga. Ça fait beaucoup de choses à appréhender. Mitigé donc.
Surtout lorsque l’on compare l’ensemble au bon match de Kolasinac contre Angers et sa rentrée décisive en Lorraine. Mais l’ancien de Schalke peut-il également entrer dans l’axe en phase de relance ?
Bamba Dieng et Bakambu plutôt que Milik
Là, c’est toute l’animation offensive qu’il faut juger, Payet en faux neuf, inclus.
L’OM avait besoin d’attaquer la profondeur, de causer des problèmes de vitesse à cette solide défense messine.
Le contrat a t-il été rempli par les deux flèches olympiennes ?
Plutôt, puisque le virevoltant Sénégalais s’est procuré deux grosses occasions dans cette position d’attaquant droit entrant dans la surface de réparation et le Congolais a inscrit son second but sous ses nouvelles couleurs mais aussi multiplié les appels.
Dans cette configuration, l’OM n’a pas été désastreux offensivement même si l’influence de Dimitri Payet fut moindre. C’est là qu’aurait dû jouer Milik ? Dans l’axe, entouré de Bakambu et Bamba Dieng ?
Mais justement, imaginez une minute un OM sans Payet aligné au coup d’envoi ! Si ça ne fonctionne pas, Sampaoli est coupable !
Il l’avait déjà été lorsqu’il avait envoyé le Réunionnais sur le côté gauche en milieu de semaine.
Le mieux pour remettre en contexte ce qu’apportent et défont les choix de Sampaoli est d’écouter le coach d’Angers, Gérald Baticle, après la déroute de son équipe face à l’OM le weekend dernier.
« La présence de Milik ? C’est un problème différent par rapport à ce que l’on attendait mais… Il y a une telle qualité dans cet effectif que quand vous mettez Milik avec son potentiel et ses particularités, vous enlevez un autre joueur avec d’autres capacités pour nous faire mal. »
Gérald Baticle (à partir de 5’20 sur la vidéo)
Sampaoli a mis des joueurs, avec leurs potentiels, leurs particularités, pour obtenir une animation particulière. C’est cette animation qu’il faut juger plutôt que de simples choix d’hommes. À moins que ces hommes soient peu ou prou interchangeables à l’image de Duje Caleta-Car et Leonardo Balerdi en défense centrale par exemple. Les choix d’hommes sont faits pour justifier une animation avec Sampaoli.
Les choix de Sampaoli se justifient-ils sur la première période de son équipe ? Plutôt oui. C’est après que ça se gâte. Ce qui souligne un nouveau problème pouvant être vu de différentes manières selon l’angle par lequel on l’appréhende :
- – l’OM incapable de tuer les matches car pas assez réaliste
- ou
- – l’OM s’arrête systématiquement de jouer dès qu’il a ouvert le score.
Mourad Aerts