L’OM ne serait pas vraiment l’OM s’il ne cultivait pas ce goût particulier pour le yoyo émotionnel qui nous rend fous depuis la nuit des temps. C’était dans le bon sens dans le seul match de vendredi dernier contre Angers, avec un départ en forme de cauchemar avant ce renversement qui souleva le Vélodrome. Et dans le mauvais sens le mardi précédent à Lyon où les marseillais s’arrêtèrent de jouer en 2e mi-temps pour s’incliner à son extrêmité. Mais ce soir, il ne saurait être question de renouer avec l’inconstance.
Ce soir, à Nice, ce club du sud qui cherche à s’inventer une rivalité contre son géant voisin, il s’agira d’un match de Coupe qu’il est hors de question de perdre ou de sous-jouer à ce stade de la compétition.
La Coupe se refuse à nous depuis 1989, une éternité. Il s’agit pourtant de la compétition-reine dans l’histoire du club et il est temps de mettre fin à des années de disette. C’est la saison ou jamais. Le match de ce soir pèse très lourd et nous formons le souhait que l’ensemble de l’institution olympienne est clairement consciente de cette attente, cela ne semblait guère être le cas les années précédentes.
Si on en croit le discours de Sampaoli, l’objectif est clairement désigné sur sa feuille de route. Le capitaine, Dimitri Payet, a désormais la capacité d’entraîner l’ensemble de ses partenaires sur cette voie de conquête. Il n’est pas envisageable pour ce joueur d’aller vers la fin de sa carrière sans s’emparer de ce trophée si spécial. Le retour de cette coupe à Marseille résonnerait comme une déflagration, le défilé à travers les rues de la ville serait un événement énormissime dont la jeunesse marseillaise a besoin afin que la tradition se transmette, que de nouvelles générations portent la flamme de la victoire.
Alors, quel dispositif le coach argentin de l’OM présentera sur la pelouse de l’Allianz Arena ? Tous les médias marseillais se sont posés la question, chaque supporter a sa propre composition à proposer. Mais nous sommes tous tentés de dire que quel que soit le système retenu, nous n’attendons qu’une chose, que chaque joueur choisi aille sans faillir jusqu’au bout de ses arguments. Nous avons la conviction que lorsque cet effectif s’unit dans une même volonté, alors il devient presque invincible.
Il faudra tout à la fois de l’engagement et de la maîtrise de soi, le récit d’une parfaite partition technique, de l’agressivité dans la récupération, de la vitesse, de la percussion et surtout de la réussite. Vous me direz, oui… comme d’habitude ! Ben non… encore plus, beaucoup plus.
Car ce match doit être considéré comme une finale.
Les apparences nous indiquent qu’il ne s’agit que d’un quart de finale et que nous ne serons pas au bout de la compétition à la fin du match. Mais c’est notre année.
Nous avons suffisamment de qualités et de talents dans cette équipe pour envisager de gagner sans nous être surcôtés unilatéralement. Mais à condition de s’arracher.
En passant l’obstacle niçois, l’OM se dégagerait sacrément une route royale. Nice désormais est l’équipe la plus solide qui peut nous faire trébucher, mais nous sommes l’OM.
C’est une finale, et une finale, ça se gagne. Alors gagnez, les supporters se chargeront du reste.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert