Tu me crois que j’allais oublier de faire un billet d’avant-match ? Bon, je ne suis pas obligé de le faire non plus.
Si je n’avais pas rédigé les présentes lignes, y a dégun qui s’en serait plaint, et c’est tant mieux, sinon je me sentirais obligé, et peut-être que le plaisir d’écrire ne serait pas au rendez-vous.
On a passé minuit dans ce samedi soir alors que je m’étais promis de me coucher tôt. Vous connaissez ça vous aussi, j’en suis sûr. La pluie annoncée commence à tomber et cela devrait durer jusqu’à demain soir.
Samedi aprem, j’ai assisté à une conférence au Théâtre Toursky sur la fraternité. Il y avait cette idée qu’il faut la remettre au centre de nos vies, qu’il est temps d’arrêter de se bouffer le nez entre nous. L’idée du conférencier est qu’une grande partie de ce que nous disons ou faisons dans la vie, nous le faisons contre. Contre des idées, contre certaines personnes. Et qu’il serait de n’agir que pour… pour quelque chose, et non contre.
Rapporté au foot, nous aurons constaté que les banderoles en hommage à Clément dans les différents stades prouvent que les supporters, malgré toutes les tares dont certains n’hésitent pas à les affliger, sont capables malgré les rivalités de montrer leur fraternité.
Par les temps que nous vivons, cela fait chaud au cœur, n’hésitons pas à le dire, même si comme disent les jeunes, ça fait fragile.
Fragile, nous le sommes après cette semaine. Le décès de René Malleville nous a tous peinés. René qui voulait sûrement encore bouffer la vie, l’homme qui voulait jouir et qui se régalait de tous les petits plaisirs qu’il traversait. René, le roi de la convivialité.
Loin de Marseille, j’étais encore au petit-déj en visionnant le direct de La Provence pour ses obsèques. Je ne pouvais pas imaginer que c’était notre René qui était allongé dans ce cercueil. D’autant que René ne s’est jamais couché devant personne.
Et la vision du mini-bus loué par les Fanatics nous a choqués. Terrible ! Impossible de ne pas se dire qu’on est passés à côté d’un drame plus grand encore. Nous pensons à la douleur de la famille du disparu, et nous prions pour que les blessés s’en tirent sans dommage à long terme, quelle que soit notre religion ou nos incroyances.
Alors ma foi, le match…
Déjà, nous espérons que les lensois n’auront pas hésité à enfreindre les recommandations idiotes de ne pas venir soutenir leur équipe à Marseille.
Nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde, mais ça me ferait chier que nous soyons incapables de nous tenir au regard de supporters sang et or portant fièrement leurs couleurs dans nos rues.
Nous ne méritons pas de passer pour des barbares. Ce n’est pas parce que nos supporters ont vivement réagi après qu’on leur ait balancé une bombe agricole, qu’ils sont des hooligans. Nous sommes chambreurs, nous aimons l’insulte bien grasse, mais tout ça c’est du théâtre. Nous connaissons la valeur de la vie.
Sportivement, c’est une partie importante qui se jouera ce soir au Vélodrome contre une équipe qui fait aussi un beau début de saison, avec un entraîneur qui gagne des points régulièrement aux yeux des observateurs.
Il faut s’attendre au retour de l’équipe-type. Avec Guendouzi et Payet. On va attendre encore pour Milik. Pau Lopez sera reconduit dans les cages, ce qui me semble normal car il n’a encore rien prouvé, il n’a eu quasiment rien à faire dans les matchs où Sampaoli a choisi de le titulariser.
Attention ! Après ces deux points laissés en route lors du dernier déplacement, il faut renouer avec le succès sans tarder pour ne pas que le doute s’installe au milieu d’une terrible série de matchs.
Il faut rester au plus proche du Qatar qui aligne les victoires avec beaucoup de réussite pour l’instant, et l’aide des arbitres.
Et puis, seule une victoire de l’OM dans ce match charnière serait susceptible de nous consoler. Séchons nos larmes et gardons nos amis dans nos cœurs. C’est pour un OM qui gagne qu’ils vivaient leur vie, ils nous laissent la mission de continuer à pousser nos joueurs vers leur propre dépassement.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B. Audibert