Mais quel putain de match de football !
Nous attendions avec impatience l’entrée de l’OM dans cette nouvelle saison. Les matchs amicaux nous avaient laissé sur l’impression que les recrues affichaient un vrai potentiel pour faire mal à nos adversaires, le football de Sampaoli semblait éprouver des difficultés à se mettre en place, mais Villareal nous montra que c’était en train de venir. Mais il fallait que la véritable compétition commence pour mettre ce petit monde à l’épreuve.
Ce soir nous avons vu.
Après une excellente entame qui voyaient nos feu-follets mettre le oaïe sur leurs côtés, tout le monde s’acharnant à récupérer les ballons tout de suite à la perte, en position haute, les deuxième ballons souvent conquis, les montpelliérains semblaient se faire agresser en permanence, on les sentait à la rue, un but avait été refusé à Payet pour une légère position de hors-jeu. Ûnder trouvait à chaque tentative un pied, une jambe qui barrait la route de sa dernière passe, de son tir. On se disait que cela ne pouvait que payer… et puis…
Et puis, le football a décidé de nous bouger. On aurait dit qu’il nous disait « bon les gars, si vous voulez pas mettre ce qu’il faut dans les derniers gestes, je vais un peu vous piquer le cul ». Il est terrible le football. Le match basculait en deux minutes. Un centre de Delort, Saliba lobé, Balerdi derrière son attaquant ne pouvait intervenir, et le ballon échouait bêtement dans les pieds de Luan Peres qui marquait contre son camp. Puis c’était Laborde d’un enroulé pied gauche qui trouvait une trajectoire montante puis subitement plongeante qui décollait la toile d’araignée de la lucarne de Mandanda.
On se disait que c’était l’occasion d’évaluer maintenant le caractère de cette équipe qui avait vu le sort s’acharner sur elle de manière très injuste, comme si l’OM était « l’objet de la jalousie des dieux » (Livre de Jobi).
La deuxième mi-temps nous laissait penser que les montpelliérains allaient tenter de gérer leur avance. Mais ils ne laissaient guère la place à nos attaquants pour s’exprimer, et quand ça passait, le gardien montpelliérain intervenait avec autorité. Il captait d’ailleurs tous les coups de pied arrêtés. Et puis…
Et puis Konrad de La Fuente se mettait en folie. Une fois deux fois, et bim enfin ça passait, centre vers Ûnder qui catapultait la balle au fond des filets. Puis c’était Payet qui menait un raid comme on pensait qu’il n’était plus capable d’en réaliser, au bout du bout du bout, subtil enroulé pied droit au ras du poteau, le gardien était battu. Et puis…
Et puis, le coup-franc de Payet que l’on n’osait plus attendre, cela faisait des décennies qu’on attendait qu’il nous en mette un, il a bien choisi son jour.
L’OM avait renversé ce match. Le football, le dieu football a décidé de récompenser cette équipe généreuse qui n’a jamais rien lâché, l’équipe d’un Sampaoli qui fait la démonstration que le football d’attaque avait encore la possibilité d’exister, que le football défensif, ce football truffé de sécurités, ce football de constipé qui tue le grand football n’est pas le seul gage de points.
Tous les joueurs sont à féliciter, y compris les rentrants. La rentrée de Benedetto, même s’il ne marque pas a été déterminante.
Nous avons une belle équipe spectaculaire, jeune, généreuse, qui a du caractère. Elle ne doit pas s’enflammer, ce n’est qu’un début, ce n’est qu’une première marche. Vous n’êtes rien les uns sans les autres, la seule star c’est le club. Déchirez-vous pour lui, il vous le rendra. La ville vous le rendra, les supporters olympiens du monde entier vous le rendront.
Que le mec qui a lancé la bouteille dans la tête de Rongier passe quelques jours en taule histoire de lui rafraîchir les idées.
Ce qui est incroyable, c’est qu’on a ce soir le même score que l’année dernière à Brest, équipe dejà coachée par Dalla’Glio sur un scénario un peu différent mais tout aussi tendu.
On peut rêver !
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert