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Edito OM : Longoria et le périple massaliote

Par La Redaction FCM - Publié le - Mis à jour le

Pilier du Marseille Champions Podcast, Yannis publiera désormais, à l’envie, à l’inspiration, ses billets sur l’OM sur Football Club de Marseille…

 

L’OM ou la révolution permanente. C’est sur les cendres de l’OM Champions Project que se construit aujourd’hui le nouveau projet olympien porté par Pablo Longoria et incarné sur le banc de touche par le sanguin Jorge Sampaoli. Sur le club au cent vingt ans d’existence souffle un vent nouveau censé remettre la passion et le jeu au cœur des préoccupations. C’est un projet audacieux mais non dénué de sens qu’insuffle le jeune président espagnol.

Celui d’instaurer à l’OM une identité propre reflétant l’esprit marseillais et la devise « Droit au but ». Mais dans ce club soumis à la constante pression du résultat, le chantier s’annonce colossal, pour ne pas dire illusoire. Jorge Sampaoli l’a dit et répété en conférence de presse, il n’est pas là pour obtenir des
résultats à court terme. Et si le bilan mathématique au Vélodrome depuis son arrivée est pour l’heure parfait, la manière dont sont acquises ces victoires laisse encore à désirer. L’argentin tâtonne. Mais il faut bien l’admettre, contraints de voir le néant abyssal en terme de jeu depuis de trop longs mois, on reprend petit à petit plaisir à suivre les matchs de l’OM, ou du moins à vibrer quelque peu. Cette fin de saison ressemble à un grand laboratoire,
l’équipe semble en bout de course, trop souvent déséquilibrée, et paye son allant offensif par une fragilité défensive criante. Qu’importe, la mission du coach argentin débute à peine, et l’objectif est ambitieux : imprimer un style à son équipe et par extension au club tout entier.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Pablo Longoria ne manque pas d’audace. Ses récentes déclarations sur l’absence d’identité du football français ont suscité de vives réactions. Mais comment lui donner tord ? La scène européenne est un terrible révélateur du manque de compétitivité des entraîneurs et des clubs français. Son projet pour l’OM est lui aussi très ambitieux. Dans ce club volcanique, soumis à la constante nécessité d’obtenir des résultats, le temps manque bien souvent aux entraîneurs pour mettre en place leurs idées de jeu. Et quand certains y parviennent l’espace d’une saison comme Marcelo Bielsa, leurs
efforts ne trouvent aucune continuité, et forment une parenthèse idyllique dans la longue et chaotique légende olympienne.

Le jeune président espagnol ressemble au célèbre navigateur grec originaire de Marseille, Pythéas, qui, au IVe siècle avant notre ère, repoussa les limites du monde. En effet, en ce temps là, le massaliote s’était risqué au-delà du bassin méditerranéen, accomplissant un incroyable périple dans l’océan Atlantique, jusqu’à la légendaire île de Thulé. Son expédition maritime, aussi courageuse que controversée, allait servir à établir les grands systèmes géographiques de l’Antiquité. Cependant, le voyage de Pythéas, dont ne subsiste aucun écrit, suscita – comme l’ambition du président Longoria de mener une révolution à long
terme destinée à donner un style de jeu à l’OM – le scepticisme de nombreux observateurs. Ce grand saut vers l’inconnu ne s’avèrera t-il pas vain et illusoire ?

Deux défis capitaux s’imposent désormais à nous, amoureux de l’OM. Apprendre à aimer notre club au delà du résultat, et redevenir exigeants en terme de qualité de jeu avec ceux qui endossent le maillot blanc. L’OM ne peut plus ressembler à l’aboutissement d’une carrière pour des joueurs qui ont en fait tout à prouver, et dont les émoluments pourraient laisser penser qu’ils deviennent de grands joueurs en signant ici. L’histoire de notre club, pourtant jalonnée de cinq finales européennes, ne trouve aucune continuité sur l’échiquier continental. La moindre crise de résultats ne peut plus se traduire par une fin de cycle. Nous n’avons pas les moyens des nantis de la capitale, et sans projet de jeu le risque de s’enfoncer dans les tréfonds de la seconde – voire troisième – division européenne est chaque jour un peu plus grand. Le destin de l’OM c’est d’être spécial, notre club ne ressemble à aucun autre dans l’hexagone. Et si c’est déjà le cas dans les tribunes, ça doit désormais se traduire sur le terrain.

Actibus Immensis ou rien.

Yannis

@B_Yannis_

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