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Edito OM

OM : La rébellion des chapacans

Par La rédaction FCM - Publié le - Mis à jour le
Jorge Sampaoli - coach olympique de Marseille
Jorge Sampaoli - coach olympique de Marseille
Jorge SAMPAOLI - coach - Marseille - Ligue 1 Uber Eats

Marseille se nourrit d’excès. De l’Estaque aux rives du Lacydon, de la Place Jean Jaurès à Notre Dame de la Garde, du boulevard Michelet jusqu’au Goudes, c’est un tourbillon d’humanité et de lumière qui s’offre à celui qui pose les pieds dans la cité aux 2600 ans d’histoire. Ici, du verbe jusqu’à l’horizon, tout n’est qu’excès. Et l’OM, totem ardent de tout un peuple, n’échappe pas à la règle.

La révolution Sampaoliste est en marche. Déterminé à inculquer à ses hommes une idée de jeu qui reflète l’identité du club et du maillot qu’ils portent, le sanguin Jorge Sampaoli harangue ses hommes, conscient de l’ampleur de la tâche. Bien sûr, il lui faudra du temps, beaucoup de temps. Trois victoires en autant de matchs au Vélodrome, mais le onze olympien paraît loin d’être guéri pour autant. La gifle reçue à Nice avant la trêve internationale fait tâche et est intervenue paradoxalement alors que les hommes de Sampaoli avaient livré une première mi-temps plutôt convaincante. Le technicien argentin a rapidement dressé les constats qui s’imposent. La réaction d’orgueil des joueurs consécutive à son arrivée sur le banc olympien ont engendré des victoires émotionnelles, mais dès les premières difficultés face à Nice, les coéquipiers de Steve Mandanda sont rapidement retombés dans leurs travers individualistes, abandonnant tout projet de jeu. Face à la lanterne rouge dijonnaise dimanche soir, si la victoire fût au rendez-vous et la maîtrise du ballon louable, les limites de cet effectif sautent une nouvelle fois au yeux. La route sera longue vers la terre promise par Jorge Sampaoli, vers cette quête identitaire, basée sur un football protagoniste, et qui fait cruellement défaut à l’OM.

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Il n’est par ailleurs pas surprenant de voir l’ancien coach de l’Atletico Mineiro dresser le même constat qu’André Villas-Boas avant lui, à savoir que la situation contractuelle de nombreux joueurs phares de l’effectif nuit au collectif et à leur rendement sur le terrain. Difficile de tirer la quintessence d’un groupe composé en grande partie de joueurs en prêt, en fin de contrat ou en pré-retraite. Sur ce constat là, les responsabilités s’étendent bien au delà de l’entraîneur. Comme un symbole de ce grand barnum, Jordan Amavi, relancé par AVB et blessé depuis plus de quatre mois, attend sa prolongation de contrat assortie d’une revalorisation salariale, sagement installé aux côtés de Pablo Longoria pendant les matchs. On croit rêver. Et il est loin d’être de seul à penser en priorité à ses petits intérêts qu’à l’avenir de l’OM.

 

« Ce maillot doit nous unir, nous rassembler. » Jorge Sampaoli – Mars 2021

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Le vestiaire olympien, tenu depuis de longues années par les tauliers que sont Steve Mandanda, Dimitri Payet et Florian Thauvin, semble bien incapable d’assurer la pérennité du club et d’honorer sur la durée le prestigieux maillot qu’ils endossent chaque week-end. C’est une orde de « chapacans », dont on connaît les limites et le faible goût de l’effort, et dont le niveau de jeu sinusoïdal a déjà eu raison de plusieurs entraîneurs. Dans le sud, un « chapacan » c’est quelqu’un de pas très dégourdi, qui a tendance à bâcler le travail. Ce mot vient de l’italien « acchiapacani » qui désignait un employé de la fourrière pour chiens, un travail qu’on confiait au début du XXe siècle, à Marseille, à des marginaux, payés à la tâche et qui travaillaient par conséquent vite et mal.

Alors certes, l’idylle Sampaoliste a tout pour raviver la flamme de la passion du côté de la Canebière, mais il y a fort à craindre que l’histoire se répète si l’OM doit s’appuyer sur les mêmes hommes pour dessiner son futur.

Yannis

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