Édito de Football Club de Marseille sur l’actualité du club…
Ce dimanche, le club brésilien de l’Athletico Paranaense a annoncé le départ à la retraite de Lucho Gonzalez.
En France, ses deux saisons et demi à l’Olympique de Marseille auront été marquées par des milliers de débats stériles sur sa lenteur supposée et encapsulées habilement, à postériori, par ce but triomphal un soir de Mai 2010.
Un joueur d’𝗲𝘅𝗰𝗲𝗽𝘁𝗶𝗼𝗻, un 𝗹𝗲𝗮𝗱𝗲𝗿, une 𝗴𝗿𝗶𝗻𝘁𝗮, merci pour tout ce que tu as apporté à l’Olympique de Marseille 💙✨
Bonne retraite à notre 𝗘𝗹 𝗖𝗼𝗺𝗮𝗻𝗱𝗮𝗻𝘁𝗲, 𝗟𝘂𝗰𝗵𝗼 𝗚𝗼𝗻𝘇𝗮́𝗹𝗲𝘇 🇦🇷pic.twitter.com/L1ZVEAIT6w
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) March 14, 2021
Et pourtant, il y avait tellement plus…
la passe rêvée, la passe lucho…
Bien sûr ce but à Rennes. Bien sûr mais n’oublions pas le reste.
Et surtout pas cette impression de facilité extrême devant l’impossibilité de la simplicité. On a trop souvent appelé ça la classe mais on se trompait, c’était la grâce. Une grâce timide mais indéniable distillée à coup de coup de pattes dont on a tous rêvé dans la cour de récré.
Comme cette passe parfaite pour envoyer au but Mamadou Niang à la 66′ d’un match de dimanche après-midi glacial en février 2010. Avec le vent qui souffle dans l’enrhumeur, face à un adversaire made in Ligue 1 aussi sexy qu’une grippe de saison et l’obligation de résultats attenante à toute équipe de Didier Deschamps puis soudain… La grâce.
Deux buts à un face à un Nancy qui « pousse » pour revenir, l’OM défend. Taye Taïwo dégage comme il le peut, Mathieu Valbuena à quarante mètres de ses buts tente de contrôler, lui aussi comme il le peut, cette saucisse envoyée par la Nigérian puis Lucho. En une. Avec le vent contre lui. De l’extérieur du pied. Caviar. But.
Tous les spectateurs dans le Vélodrome qui voient l’appel de Niang sont conditionnés par un certain fatalisme, par le fait que CETTE passe pour répondre à CET appel est trop difficile à faire pour CETTE Ligue 1… Et comme ça, en une touche, de l’extérieur…
Cette sensation de maîtrise footballistique, ça vous marque un supporter.
Certains vous diront que les Marseillais ont surtout aimé Lucho pour son allure et ses tatouages. Sans surprise, ce sont souvent ces mêmes personnes que l’on découvre trop attachées à des valeurs dans le foot bien trop ordinaires pour pleinement apprécier le vertige émotionnel d’une passe parfaite.
D’autres auront peut-être du mal à expliquer précisément pourquoi ils ont tant aimé Lucho mais nul doute qu’ils garderont au fond d’eux cette sensation de beauté, de grâce qui se vit avant de se raconter.
¡ Gracias Comandante !