Édito de Football Club de Marseille sur l’actualité du club…
À chaque période de sécheresse reviennent les mêmes refrains.
Au Hit Machine des joueurs français, le tube supra-générationnel « on apprend » est incontournable alors que chez les supporters et suiveurs, on entonne presque machinalement le rébarbatif « oui mais qu’est-ce que tu veux faire avec ces joueurs ? »
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La grille d’accord de ce morceau est bien pratique pour passer ses nerfs et peut également être reprise à l’envie dans une tonalité différente, plus douce, par les entraîneurs.
Payet plutôt que De Bruyne, Cuisance plutôt que Payet ?
Pourtant les paroles ont prouvé, plus d’une fois, leur peu de consistance mais pas grave.
« Allez, c’est bon, qu’est-ce tu veux faire avec des joueurs comme ça ? »
Dimitri Payet en est, à Marseille, une cible de choix. Désastreux et parfaite illustration en 2018/19 du « oui mais qu’est-ce que tu veux faire avec ces joueurs ? » , il était soudainement devenu la muse du plus joyeux et enlevé « Les grands joueurs te font gagner les matches, c’est tout ! » en 2019/20.
Le bougre n’en est pas à son premier switch de style musical puisqu’il avait déjà effectué le même type de voyage entre 2013/14 style « c’est pas un joueur, ça » et 2014/15 « en 10, meilleur joueur de Ligue 1. » Est-ce que l’on se demande pourquoi ? Non, on entonne juste en cœur les mélodies du moment…
Autre rengaine insupportablement hors-contexte : « pour gagner à Marseille, il te faut des joueurs d’expériences, prêts tout de suite ! »
Ok mais il est un peu cher pour nos finances Kevin De Bruyne, non ? Parce qu’actuellement les joueurs d’expériences atteignables par l’OM sont les inconstants mais talentueux (Mandanda, Payet) et les autres dont le prime est un lointain souvenir (Mitroglou, Sertic, Abdennour, Strootman…). Dans tous les cas, ils coûtent chers et le club ne gagne plus grand chose avec eux.
Faut dire que le paysage footballistico-musical a beaucoup évolué ces dernières années faisant la part belle au jeunisme. Devant les petits cartons réalisés par nos concurrents lyonnais, monégasques ou lillois, l’envie de pépites s’est faite grandissante à Marseille. « Et pourquoi, nous, on va pas chercher un Osimhen ? »
Les patrons d’OM Records ont entendu les doléances de leurs clients et ont donc attiré sur la Canebière, cet été :
- Leonardo Balerdi, international argentin de 21 ans
- Pape Gueye, international espoir français de premier plan âgé de 21 ans sortant du Havre
- Michaël Cuisance, international espoir français de 21 ans en provenance du Bayern Munich et convoité par Marcelo Bielsa
- Luis Henrique, Brésilien prometteur, un brin énigmatique, de 18 ans
On a bien renouvelé le label-là, c’est bon ? Oui mais non maintenant ils sont trop jeunes pour pouvoir prétendre à des places de titulaire ! Back to « pour gagner à Marseille, il te faut des joueurs d’expériences, prêts tout de suite ! » La quasi-totalité des clubs de cette ampleur financière mise sur la jeunesse à part un petit village de Gaulois…
Bref, il est temps d’apporter un peu d’air frais dans ce paysage au risque de continuer à être le pays, légèrement plouc, bien engoncé dans ses lieux communs, qui fait passer les Beatles en première partie de Sylvie Vartan. L’urgence c’est donc de remettre en cause les recettes des années 90 pour enfin être à la page…