Voilà, vé… je vais te dire…
Ceux qui ont eu la chance de grandir en cité, ou bien à proximité d’un terrain favorisant la pratique du foot, se sont retrouvés sans doute dans des matchs pourris où ils se sont demandés ce qu’ils foutaient là.
1000 fois tu t’es régalé avec les potes, mais vient un moment où le gros Dédé foire encore sa reprise sur le caviar que tu lui avais offert. Et ce con de Pino, de l’autre côté, qui laisse partir en touche la transversale géniale qui lui arrivait dans les pieds, dans la course, et qu’en loupant son contrôle pour la énième fois depuis que tu le connais, il étouffe le contre qui allait permettre d’égaliser, ou de prendre l’avantage… qué couillon.
Alors tu commences à jouer perso… et puis tu te dis : « merde, je me casse, démerdez-vous »… tu envoies en cul.
C’est pareil, une fois adulte. Tu payes tes impôts en te persuadant que la contribution financière à la collectivité est indispensable, quel que soit ton niveau d’imposition, et même quand tu trouves que ça pique quand même. Et puis tu constates les gâchis accumulés par les gouvernements de droite et de gauche qui se laissent gaver par les lobbyistes de tout poil.
Tu penses aux profs qui font tout ce qu’ils peuvent, avec leurs qualités et leurs défauts de pauvres humains, pour aider une jeunesse perdue d’avance, que son proche entourage ne met pas toujours dans les meilleures conditions pour avoir seulement envie de sortir un peu de son ignorance. Il arrive que les profs morflent psychologiquement, physiquement en prenant des claques, et maintenant on les assassine. C’est pas la religion qui tue, c’est l’imbécilité crasse, la même qui a fait perdre la vie à cette petite si mignonne de Villefontaine.
On t’instaure un couvre-feu démentiel à partir de 21 heures comme si le virus attendait cette heure pour se mettre en embuscade. On massacre impunément la convivialité et la culture qui constituent deux des meilleures raisons de vivre. Tu restes impuissant.
Et tu regardes le football professionnel français et son cortège de médiocrité. Les millions d’euros qui partent en fumée, les fiscalités européennes déséquilibrées qui faussent les compétitions, ce maudit arrêt Bosman qui permet la concentration des tous les meilleurs joueurs dans une poignée de clubs. On te prive en plus d’une raison de vivre, aller au stade Vélodrome voir le club « qui fait la fierté de la civilisation marseillaise » (Henri-Frédéric Blanc).
Alors, cet OM-Bordeaux qui se jouera ce soir, dans le contexte actuel, et vu l’état des deux clubs, aujourd’hui, à l’heure qu’il est… difficile de se passionner pour lui.
J’ignore dans quel état je serai ce soir, mais je suis traversé par cette insidieuse envie de tout envoyer en cul, tiens, faut que je demande à mon amigo Médéric Gasquet-Cyrus s’il connaît l’origine de cette expression que je pense marseillaise.
Qui à gauche pour remplacer Payet entre Radonjic et Luiz Henrique ? Le serbe n’a plus le droit à l’erreur mais il me semble l’avoir déjà dit. Qu’il se débrouille, ce footballeur sans cerveau.
Nous verrons sûrement le brésilien faire ses premiers pas sur sa nouvelle pelouse. Qui, de Sanson ou Rongier, fera les frais de la titularisation de Cuisance, si AVB aligne cette recrue d’entrée ? Va-t-on connaître une amélioration dans le jeu ? Retrouverons-nous notre hermétisme ? Benedetto va-t-il enfin frapper ? Voilà pour les questions-clés pour moi.
Quant à Ben Arfa, cette sorte de Radonjic vieillissant, je m’en bats les amandons.
Vive le grand Roger Magnusson… quand même.
Thierry B Audibert
Suivez-moi sur Twitter : @TBAudibert
Afficher les commentaires
0