Et si on arrêtait de jouer les vierges effarouchées quelques minutes pour voir. Si vous avez manqué l’affaire qui remue, voire qui obnubile la presse sportive de ce pays, c’est que soit vous viviez dans une grotte afghane soit vous êtes otage en Colombie retenu par les FARC.
Le point de départ .
Qu’est ce qui a déclenché tout ce vacarme médiatique ? Et je dis vacarme pour rester poli, vu le titre que j’ai choisi, je ne peux décemment pas utiliser les termes : Bordel, foutoir, merdier ou encore chienlit d’excréments de la presse parisiano-parisienne. C’est MAL !
À l’origine du monde (je vous invite à chercher ce tableau de Gustave Courbet sur google, certains seraient surpris par ce qu’on pouvait faire en 1866…) je ne vais pas remonter si loin. À l’origine donc, un match de football entre des parisiens et des marseillais. Lors de ce match très tendu, pour des raisons de rivalité plus ou moins historiques, de chambrage gentillet entre joueurs sur les réseaux sociaux, le ton est monté. Dès les premiers instants Neymar, star brésiliano-qatari s’en prenait lors d’un duel aérien à Hiroki Sakai. D’ailleurs, peut-on s’étonner de l’état de surexcitation de quelques joueurs parisiens lors de ce match ? Je vous laisse répondre à la question.
Et au fur et à mesure que le match avançait les joueurs se tendaient, peu aidés à se calmer par l’arbitre de la rencontre : Jérôme Brisard. Je ne veux pas l’accabler, car arbitrer un match de football entre vingt-deux bonhommes « testostéronés » au maximum, qui courent tous plus vite que vous et qui gagnent tous dix mille fois plus, ce n’est pas simple. Mais force est de constater que ce soir-là, il a totalement perdu le fil de la rencontre et forcément les joueurs n’ayant pas ou peu d’autorité face à eux en ont abusé.
Insulter c’est MAL !
Et c’est donc dans ce contexte ultra tendu que les joueurs se sont sans doute insultés les uns, les autres. Je ne vais pas m’amuser à faire une échelle de la gravité des insultes car pour moi, cela revient à faire un concours de quequette dans une cour de récré. Aucune insulte n’est acceptable lorsqu’on fait son métier. Non mais imaginez Robert et Yacine, boulangers de métier et concurrents s’insultant parce que l’un fait du pain comme ceci et l’autre pas. Ça n’a aucun sens ! On commence par insulter l’autre, puis insulter les mamans pour en finir par tout et n’importe quoi. Attention, je ne suis pas en train de leur trouver des excuses, juste de vous fournir une explication.
D’ailleurs vous-même, qui me lisez et fréquentez le réseau social à l’oiseau bleu, vous vous comportez comme eux. C’est assez symptomatique d’un des maux qui rongent notre société moderne, à savoir : le manque de respect. Vous allez me dire que la disgression est facile, mais le football a toujours été un reflet assez juste de la société.
Parce qu’il ne s’agit que de ça, après tout. L’insulte est uniquement un manque de respect. Je vais faire mon vieux con, mais je viens d’un temps où insulter une maman se terminait inexorablement en bagarre. De nos jours, c’est presque devenu de la ponctuation. On en vient à insulter les morts, les ancêtres, les origines etc. Et je ne suis pas en train de dire que cela ne m’arrive pas d’insulter ou de prononcer des gros mots, je ne suis pas vraiment un exemple à suivre en la matière. Mais j’ai encore des frontières que je ne franchis pas. Pour moi, une maman, une origine, c’est sacré. Et à côté de ça, les gens sont prêts à se battre à la moindre petite contrariété. C’est juste un constat.
Et maintenant… ?
Donc depuis plus d’une semaine, ça s’offusque, ça se fend de phrases anti-racistes sur les plateaux télé parisiano-Qatari. Chacun y va de son expert en lecture labiale, de sa vidéo par devant, par derrière, de dessus… On en frise le ridicule. On va faire une affaire d’Etat ou presque d’une insulte échangée entre deux joueurs lors d’un match ultra tendu où ils se sont tous insultés. Et si on écoute certains pseudo journalistes, traiter Neymar de singe, c’est plus grave que traiter Alvaro de gay voire d’insulter la maman d’Alvaro. Et on apprend hier que Neymar aurait aussi proféré des insultes racistes à l’encontre d’Hiroki Sakai.
Quand on est journaliste à @lequipedusoir, on est censé oublier le club de son coeur, être juste et impartial. Une attitude que Dominique Sévérac a du mal à avoir comme en témoigne cette vidéo où Didier Roustan le met face à ses contradictions pic.twitter.com/lC3DwcIySb
— Roger GrandFils 🇫🇷 Ⓜ️ (@mariobrosse13) September 22, 2020
Alors, il y a quelques jours je me plaignais du silence assourdissant de notre président et je vous avoue qu’avec un peu de recul, ce n’est finalement pas forcément une mauvaise chose qu’il ne parle pas avant les conclusions livrées par la commission de discipline. Mais je n’en attends pas moins de lui ou du club, qu’une voix s’élève enfin face à la presse pour prendre la défense de l’institution et de ses valeurs. Certes les actes démontrent bien des choses, mais les mots, dans cette société où le superficiel a pris le pas, sont importants sans pour autant leur donner plus de valeur qu’ils n’en ont et surtout sans les décontextualiser.
Que deux joueurs s’insultent lors d’un match de foot survolté ce n’est pas à proprement parler normal et ils devraient être exemplaires pour les gosses qui les regardent et en font leurs idoles, mais de là à en faire une affaire d’Etat, je trouve cela totalement disproportionné.
Je ne sais pas quelles seront les sanctions de la commission de discipline, mais pour moi, celui qui mérite de prendre la plus grosse sanction reste Di Maria qui, alors qu’il a été déclaré positif à une maladie potentiellement dangereuse, voire mortelle dans certains cas, a sciemment craché en direction de son adversaire.
Si jamais Alvaro et/ou Neymar sont coupables d’insultes racistes ou pas, peu importe à vrai dire, j’attends qu’on exige d’eux des excuses publiques et l’expression de regrets sincères en expliquant aux jeunes enfants qu’ils ont fait des choses qui ne sont pas à faire et qui vont à l’encontre des valeurs de leur sport.
Tacle Glacé