Pilier du Marseille Champions Podcast, Yannis publiera désormais, à l’envie, à l’inspiration, ses billets sur l’OM sur Football Club de Marseille…
Y’a t-il une plus douce sensation que de prendre le large au petit matin sur une mer d’huile ? Peut-être celle d’assister au lever du soleil irradiant l’horizon et annonciateur d’une douce journée d’été ? On s’accordera à dire que de toutes, celle de voir son club commencer sa saison par une victoire après plusieurs mois sans matchs officiels est sans doute la plus exaltante. Mais le doux parfum de la stabilité n’est pas l’apanage d’un club comme l’OM.
Mèfi, comme aimait l’écrire le romancier marseillais Jean-Claude Izzo, « Les aubes ne sont que l’illusion de la beauté du monde » …
« Des armes, des armes, des armes. » écrivait le grand Léo Ferré à la fin des années soixante dans son célèbre poème du même nom, succincte métaphore avec le pouvoir des mots semblables à des armes. Des mots, les dirigeants phocéens en ont servi plus que de raison depuis leur arrivée à l’automne 2016. Les mots enjôleurs, les mots méprisants, les mots racoleurs.. les mots qui haranguent, les mots qui fâchent aussi.. Et force est de constater que quatre ans plus tard nous sommes en face d’un OM en grande difficulté financière, incapable d’investir à l’aube d’une saison qu’on annonce compliquée. Un OM dont il est de plus en plus difficile de comprendre et deviner la trajectoire.
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Chassant les doutes, la victoire inaugurale face à Brest est venue mettre un peu de baume au cœur des supporters et témoigne que l’OM d’André Villas-Boas n’a rien perdu de son pragmatisme. Pourtant on persiste à croire qu’il faut fournir des armes au coach lusitanien pour lui permettre d’ajouter la manière et trouver une continuité à ces probants résultats.
Mais à ce jour le club olympien n’a enregistré aucun départ et le manque de liquidités se fait cruellement sentir à l’heure de donner à ce groupe l’impulsion qui lui permettrait de continuer sa progression.
Malgré le retour sur les terrains et l’efficacité retrouvée de Florian Thauvin, la récente arrivée de l’expérimenté Yuto Nagatomo, peut on considérer les recrues estivales comme de véritables renforts ?
Aussi intelligent soit-il, ce mercato au rabais laisse perplexe et il paraît difficile de répondre par l’affirmative.
D’un autre côté, l’organigramme du club phocéen s’est grandement étoffé et incite à faire de nouveau preuve de patience. Car il faudra sans doute du temps à la nouvelle cellule de recrutement pour mettre en place la nouvelle politique du club, la recherche de bascules économiques devenues vitales.
« De par mon expérience de joueur et d’entraîneur, je sais que même après une bonne saison, il est important de renouveler 30% de l’effectif » Didier Deschamps
Tout le monde garde en mémoire les mots du président Eyraud laissant planer le rêve d’un grand attaquant. Ce rêve commun de voir un buteur incarner la célèbre devise « Droit au but » s’est peu à peu estompé.
Les mots de JHE n’étaient alors que des armes de séduction massive, et en quelques saisons, nous sommes passés du subterfuge « Diego Costa ? Tout est possible » à une mince enveloppe pour recruter quelqu’un capable de concurrencer Dario Benedetto. Et si la meilleure façon de permettre au buteur argentin de s’affirmer était tout simplement de mieux l’encadrer ?
« Autour de moi, j’avais des joueurs chaque année de plus en plus forts. » raconte Jean-Pierre Papin, pour expliquer sa réussite sous le maillot blanc.
Malgré ce contexte particulier, l’OM reste ce club sans pareil dont l’histoire est jalonnée de moments de gloire et d’autres plus douloureux et incertains. Mais on ne peut se résoudre à le voir rentrer dans le rang et accepter une qualification en Ligue des Champions comme une performance sans lendemain. Le maillot blanc scintille et illumine le pâle horizon du football français écrasé par l’arrogance parisienne. Il est comme le Marseille d’Izzo, il se vit et se mérite. Il doit rester un totem inondé de soleil dont la beauté ne sera jamais en sommeil.
Des armes, des armes, des armes. Privés de leurs parcages et de leur agora populaire, les supporters olympiens auront en définitive beaucoup de mal à faire entendre leur ferveur, leurs craintes et leur mécontentement cette saison. Car difficile pour l’heure d’imaginer le Vélodrome résonner de nouveau à l’unisson et gronder à la moindre contre performance des hommes d’AVB. Il restera les prières à la Bonne Mère comme seule alternative. Ces mots venus du cœur que l’on garde au fond de soi. « Des armes bleues comme la terre, Des qu’il faut se garder au chaud au fond de l’âme » comme les appelait Léo Ferré.
Yannis
@B_Yannis_