Hèèè ma fouaaa, c’est pas encore le moment de basculer dans le match de dimanche, tout a été dit en long en large et en travers sur la victoire face aux lillois dans les journaux et dans les talks, le mardi et le mercredi sont des jours un peu particuliers pour les suiveurs acharnés, qu’ils soient professionnels (journalistes), chroniqueurs, blogueurs ou twitos. Ils n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent.
Par exemple, hier, on a frôlé l’emballement pour un sweat Givenchy Paris porté par Benedetto. Il se peut qu’au moment où j’écris, l’affaire ne prenne encore plus d’ampleur, mais ce serait tout de même assez couillon. Il faut bien laisser à Dario le temps de connaître les codes. On like pas les instas des adversaires, on apprend à dire « Paris, on t’encule » et le nom de la prétendue capitale ne doit s’inscrire qu’au fond de ses chiottes.
Une vieille anecdote autour d’un OM-Lyon
Bref, il y a si peu à dire que j’ai envie de vous raconter une vieille anecdote autour d’un OM-Lyon. Pas une anecdote absolument croustillante, non, un vieux souvenir qui renifle les années 60-70, quand le foot n’était pas encore aseptisé, loin des leds et des sonos ultra-puissantes, des joueurs inabordables et de la priorité aux caméras des télés qui ont confisqué les coulisses.
Ma sœur, qui a 13 ans de plus que moi, s’est mariée jeune à un… lyonnais, lequel a longtemps joué au foot… à l’Olympique lyonnais. Il n’a pas été pro mais il a voisiné dans les équipes de jeunes avec des gars qui le sont devenus. Je crois même qu’il a disputé des matchs en réserve des pros. Il a une photo de match d’ailleurs où on le voit jouer aux côtés de Robert Nouzaret qu’il surnommait la Nouze.
Le club d’Aulas à ce moment-là tu peux l’assimiler à Amiens
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Voilà qu’un jour de la saison 70-71, nous allons ensemble voir le OM-Lyon.
Un match banal, le club d’Aulas à ce moment-là tu peux l’assimiler à Amiens ou Dijon aujourd’hui, c’est à dire que dalle en terme de palmarès.
Nous étions au coeur de la lutte avec les Verts qui venaient d’aligner 4 titres de champion d’affilée. C’était le temps de la fameuse affaire Carnus-Bosquier.
Il faisait beau, un joli jour de mois de mai.
À l’époque, les joueurs s’échauffaient derrière la tribune Jean-Bouin, nous arrivons au moment où les lyonnais sortent sur l’esplanade pour préparer leur match. C’est à ce moment que mon beau-frère me dit, « ben tiens, je vais aller saluer mon pote Fanfan Félix », qui était l’avant-centre de cette équipe (ce joueur allait surtout se faire connaître de la France entière sous le maillot bastiais lors de la fameuse épopée européenne du club corse en 1978). Félix avait l’air ravi de retrouver mon beauf, ils discutèrent ainsi plusieurs minutes, mais je dois avouer que je m’en battais un peu les couilles parce que je n’avais d’yeux que pour les Novi, Bonnel, Hodoul, Magnusson, qui étaient de l’autre côté, maudissant presque ma sœur de ne pas s’être mariée avec un marseillais qui les connaissait eux, cela m’aurait beaucoup plus intéressé. Je suis excusable, j’avais 10 ans
Di Nallo la vedette de cette équipe Lyonnaise
La conversation avec Félix se termine, et alors que nous repartons, c’est tout à coup Fleury Di Nallo qui est devant nous, la vedette de cette équipe Lyonnaise avec Serge Chiesa. Longtemps les lyonnais n’eurent que ces deux références avec Rambert et Combin un peu plus tôt, et Lacombe juste après.
Le mari de ma sœur, gentil, me dit spontanément « tiens, je vais te présenter Fleury… » mais le stratège lyonnais, s’il nous serre la main, ouvre de grands yeux ronds quand JJ lui rappelle leurs souvenirs et leurs amis communs. Il a comme du vent dans la tête, on ne distingue aucune expression sur son visage. Nous partons. Mon beauf vexé est sur le cul. « Il a toujours été un peu con, lui, mais devenir une vedette ne l’a pas arrangé. Je lui ai cité ses meilleurs amis, des choses très précises, et il me soutient que ça ne lui dit rien… ». Il est sûr qu’aujourd’hui encore, Di Nallo, aussi légendaire soit-il là-bas, n’est pas réputé pour avoir inventé l’eau chaude, je sais même pas s’il n’a pas frôlé la taule à moment donné.
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Raymond Domenech avait mis pas mal de coups
Résultat du match 2-2. L’OM avait mené 2-1 avant que les lyonnais n’égalisent par… Di Nallo. L’OM avait joué en bleu foncé. Raymond Domenech avait mis pas mal de coups, profitant de la suspension de Skoblar.
J’ai le souvenir très fort de l’arrière lyonnais Robert Valette qui asticotait les chevilles à Magnusson et d’un supporter marseillais descendant comme un fou les avancées de Jean-Bouin pour venir se coller au grillage et lui hurler copieusement la con de sa mère, de ses morts, et de toute sa famille. Valette, n’avait pas répliqué, il n’avait sans doute jamais reçu autant d’insultes de sa vie
Fin de l’anecdote, je vous avais prévenu qu’elle était pas extraordinaire.
Pour conclure, il se trouve que mon beauf me refila un jour alors que j’étais devenu capitaine de mon équipe, le brassard bleu et rouge qu’il avait porté dans ses années Olympique Lyonnais. J’ai donc joué quelques matchs avec ce brassard aux couleurs lyonnaises pendant une saison avant de le paumer parce qu’il glissait tout le temps… Mais il y a prescription, ne venez pas m’insulter sur les réseaux sociaux, j’ai trahi personne, pas plus que Benedetto.
Vive le grand Roger Magnusson, et qu’il vienne le boudu* à Robert Valette.
*Le boudu, comme chacun sait, est une dent qui pousse au cul.