L’Olympique de Marseille a subi une nouvelle humiliation dans ce qui est supposé être le clasico à la française. Pis encore, la communication de Villas-Boas autour de ce rendez-vous fait grincer des dents du côté des supporters. Elle marque un retour brutal à la réalité pour l’OM Champions Project qui voulait faire de cette affiche un symbole…
Saison un
Faire tomber le PSG !
Dans l’enflammade qui a suivi sa présentation à la mairie de Marseille et avant même de devenir officiellement le nouveau propriétaire de l’OM, Frank McCourt avait lui-même donné le ton de la mascarade à venir. En septembre 2016…
« Oui, nous voulons être champions et pour se faire, nous devons battre le PSG. On ne peut pas les éviter donc il faudra être capable de rivaliser avec eux. Je ne dis pas que l’on va gagner le titre chaque année car c’est impossible mais on peut y aspirer. »
Frank McCourt – Source : Téléfoot, le 18 septembre 2016
Quelques mois plus tard, après des débuts plutôt réussis pour l’OM Champions Project et un mercato qui semblait à l’époque prometteur, le Bostonien passait un cap dans sa volonté de rivaliser avec le club de la capitale.
« Selon moi, le vrai but pour nous, c’est qu’à chaque fois qu’on joue contre le PSG, on sait qu’on va les battre ! On s’attend à gagner, on sait qu’on va le faire et on le fait ! Que le PSG s’inquiète de ne plus pouvoir nous battre. »
Frank McCourt – Source : RMC, le 26 février 2017
Si Jacques-Henri Eyraud était à l’époque plus mesuré, un brin d’euphorie était tout de même palpable dans ses propos…
« Bien sûr que ce PSG nous semble être une montagne, encore plus après sa victoire contre Barcelone (4-0). Mais on est l’OM ! Et l’OM face au PSG, il va tout donner pour essayer de gagner. (Vous signez pour un match nul ?) Non, je signe surtout pour une victoire ! »
Jacques-Henri Eyraud – Source : Téléfoot, le 19 février 2017
Finalement, le second classique de l’ère McCoourt s’était soldé par une amère défaite cinq buts à un à domicile…
Saison deux
« David contre Goliath »
Les joues encore rougies par la claque de février, le propriétaire de l’OM se veut plus mesuré dans l’approche de son troisième classique en septembre 2017. En avant-match, il inaugure son nouveau concept phare le « David contre Goliath »…
« On n’a pas le choix, on doit concurrencer le PSG. Maintenant, nous devons trouver comment y parvenir. Je suis un privilégié mais je n’ai pas le carnet de chèques des Qatariens. Ce serait une stratégie ridicule que de dépenser plus qu’eux pour gagner. Personne n’y arrive. Ça ne veut pas dire que nous ne dépenserons pas, mais nous devons être plus ingénieux. (…) Quelque part, c’est une source de motivation : nous devons redoubler d’efforts. David contre Goliath, ce n’est pas uniquement de la mythologie, c’est aussi la vie. On doit être David et on doit battre Goliath. Par ailleurs, ces grands joueurs bénéficient à l’attractivité de la L1. »
Frank McCourt – Source : Le JDD, le 21 octobre 2017
L’emballant match nul qui suit au Vélodrome et l’élan offert par la campagne d’Europa League relance cependant Jacques-Henri Eyraud dans ses bravades à l’égard des parisiens alors que les marseillais s’apprêtent à les affronter deux fois en février 2018.
« Quelle compétition privilégiée ? On va jouer les trois objectifs à fond. On a une carte à jouer aussi en Europa League. La Coupe de France ? C’était le pire tirage pour le PSG. On va essayer de bien figurer partout. A choisir, une victoire à Paris en Ligue 1 ou en Coupe de France ? Je choisis deux victoires. »
Jacques-Henri Eyraud – Source : Téléfoot, le 11 février 2018
Deux défaites trois buts à zéro plus tard et avant une finale d’Europa League à jouer, Frank McCourt recadrait le tout avec un petit coup supplémentaire de « David contre Goliath » option « argent contre cœur. »
« Oui, c’est possible de rivaliser avec le PSG. Mais si vous demandez s’il est possible de rivaliser avec le carnet de chèques du Qatar, je vous répondrai : « non » ! Marseille, c’est l’histoire de David contre Goliath. C’est mon histoire, c’est l’histoire de la ville aussi. C’est une question de volonté, de détermination, de cœur. Et l’argent n’achète pas le cœur. »
Frank McCourt – Source : Les Échos, le 15 mai 2018
Saison trois
mi-temps de haute volée et budget quatre fois supérieur
Si en début de saison, McCourt affiche toujours fièrement ses intentions de battre le PSG en restant dans sa ligne de conduite « David contre Goliath », son président délégué lui n’hésite plus à jouer « les petits bras » après une nouvelle défaite au Vélodrome face à l’ennemi supposé.
« Il y a une raison pour laquelle la parabole de David contre Goliath résonne dans l’esprit des gens. Parce que la vaste majorité des gens sont des David, qui se battent contre des Goliath. L’OM, c’est David, comparé aux géants européens. Mais j’aime être un David, et face aux Goliath, l’OM peut être un grand David ! J’attends avec impatience le moment où nous allons mettre le Goliath K.-O. »
Frank McCourt – Source : L’Équipe, le 10 août 2018
» (Après OM – PSG : o – 2) Il y a effectivement de la déception, comme à chaque défaite. Moi, je voulais dire à quel point j’étais fier de mes joueurs. Je les ai trouvés, notamment sur la première mi-temps, exceptionnels de solidarité, de détermination. Ils ont montré toutes les qualités qu’on attend d’un joueur de l’OM. Je crois qu’on a rivalisé avec le PSG. Le PSG, c’est quatre fois notre budget, une autre dimension. Pourtant, sur ce terrain, ce sont deux équipes qui se valaient. »
Jacques-Henri Eyraud – Source : Zone mixte, le 29 octobre 2018
SAISON QUATRE
le PSG, une équipe d’une autre ligue…
Trois ans après leur arrivée, McCourt et Eyraud ont appris à se taire avant ses rendez-vous et ont donc laissé à leur nouvel entraîneur, André Villas-Boas, le soin d’officialiser le décès de l’ambition de l’OM face au PSG.
« Je pense qu’on a pas trop nos chances… Ils jouent dans un autre championnat que nous. Pour l’argent qu’ils ont dépensé. On va jouer pour essayer de gagner mais avec une équipe comme ça… Ils ont de la qualité. Je pense que Tuchel va bien préparer son match. Ils ont une qualité absurde. On va faire notre match et essayer de rêver mais ce n’est pas le match le plus important pour moi. C’était le clasico avant mais maintenant, ils sont dans un autre championnat. »
André Villas-Boas – Source : Canal +, le 20 octobre 2019
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