Hèèè ma fouaaa, bonjour tout le monde…
Je dis bonjour genre pour faire croire que j’écris le matin, mais c’est pas vrai. J’écris ce billet presque au cœur de la nuit, quand tout est endormi autour de moi. Il est exactement 23h35 ce soir quand je me mets devant l’écran blanc du logiciel Pages de l’IPad. Je suis en caleçon allongé sur le lit d’un hôtel de Mouans-Sartoux, juste à quelques kilomètres des grandes soirées du festival de Cannes qui ne font que commencer.
Je n’ai absolument aucune idée de ce que va raconter ce billet, alors comme pour m’encourager, je lève mon regard juste au-dessus de l’écran et je demande à mes pieds qui sont un peu plus loin là-bas de me faire coucou.
Intérieur-nuit. Un pauvre mec, tout seul dans un hôtel guère luxueux… il rêve que pas très loin, le champagne coule à flot, des filles magnifiques dans de superbes décolletés fouillent discrètement les visages des hommes à séduire cette nuit. Les couples vont se former dans les conversations feutrées au fond des palaces, ou sur les terrasses avec piscine. Il n’en restera plus grand chose dans quelques heures. Le souvenir de vagues caresses, de quelques orgasmes, et d’une courte nuit.
Tiens, demain matin, il faut que je me coupe les ongles des pieds. Est-ce que j’ai pris mon coupe-ongles ? Oui, je me souviens l’avoir mis dans ma trousse de toilettes juste avant de partir.
C’est pas la déprime. Non. Ni l’amertume. C’est un entre-deux. Le début d’une nouvelle, longue et pénible transition. L’OM a encore deux matchs à jouer, tout le monde s’en cague désormais. Puis la comédie va commencer. Elle est déjà là. Les noms des entraîneurs, des joueurs, ceux qu’il faudrait, ceux qu’on veut pas. Une longue et sombre transition avant de se relever.
C’est déjà la nuit.
Moi qui n’ait plus de religion en dehors de l’OM, la seule entité qui les rassemble toutes et unit les individus de toutes origines, je prie tous les jours pour qu’une force puissante et irrésistible conduise au départ de Jacques-Henri Eyraud, l’artisan de l’un des échecs les plus retentissants de l’histoire du club, compte-tenu des moyens mis à sa disposition.
Notre club, l’un des plus respectés dans le monde, aussi bien pour son histoire que pour la ferveur de son peuple, ne pourra se relever tant que cet imposteur se maintiendra à sa tête.
On apprenait aujourd’hui que virer l’entraîneur et son staff coûterait près de 15 millions d’euros. Qui aurait la naïveté de croire qu’il devancera le choix de sa direction ? Il est prêt à se maintenir en poste le Rudi jusqu’à ce qu’on lui remette son chèque. Ne comptez pas sur lui pour s’asseoir sur deux ans à 350000€ par mois.
La nécessité d’agir très vite pour préparer la prochaine saison va se faire sentir de plus en plus, mais Garcia va sûrement nous expliquer en conférence de presse qu’il travaille sur l’exercice 2019-2020. Sûr qu’il va le sortir.
Si McCourt ne prend pas très prochainement le taureau par les cornes, la saison qui vient sera une nouvelle fois attaquée sans préparation.
Elle débouchera inévitablement sur une nouvelle année de transition.
Non, c’est pas la déprime, même si depuis le début de la semaine, mes interlocuteurs de la Côte d’Azur qui me connaissent scrutent l’état de mon moral quand j’arrive vers eux. Beaucoup suivent les résultats de l’OM uniquement parce qu’ils savent ma passion, hommes ou femmes. Je croise la route de certains d’entre eux depuis vingt ans. Qu’ils soient supporters de Nice, Cannes, ou Monaco, tous sont surpris et tristes de voir l’OM dans l’état où il se trouve. Même un supporter lyonnais s’est montré gêné devant cette équipe aussi faible.
Ce n’est pas la déprime, mais nous nous préparons juste à souffrir pour accompagner notre club dans sa longue convalescence.
Je regarde encore une fois mes orteils qui demeurent immobiles, déjà endormis. Il est minuit dix, l’heure du crime…
Demain il faut que je coupe encore Jakenri.
Vive le grand Roger Magnusson !
Thierry B Audibert
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