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L’Europa League n’est pas (plus) une compétition qui fait rêver les médias tricolores. Pour s’en persuader, il suffit de jeter un coup d’œil à la Une de L’Équipe du jour qui relègue en manchette le quart de finale du dernier club français européen pour faire de la place à la victoire de Liverpool en Ligue des Champions hier soir.
La une de @lequipe pic.twitter.com/mrMJIhoOIG
— Thomas 🎯 (@omisapro) 4 avril 2018
Entre saisons blanches sur la scène continentale et parcours ridicules, l’OM n’est plus un club qui compte à l’échelon européen depuis 2012. Sa bonne tenue cette saison en Europa League lui a t-elle permis de redorer un peu son image ? Comment l’équipe de Rudi Garcia est-elle vue dans le reste de l’Europe ? FCM est parti poser la question.
Des adversaires dythirambiques
C’est Abel Ferreira, le coach de Braga (Por.), qui avait lancé les hostilités en déclarant juste après s’être fait dégommer au Vélodrome (3-0) que « l’OM était largement supérieur à Porto et Benfica » (voir plus haut). Au tour suivant, c’était à la star de l’Athletic Bilbao (Esp.), Inaki Williams, de s’incliner devant le talent des coéquipiers de Payet : « Ils nous ont tués. » Nous sommes loin du relatif anonymat sur lequel on avait laissé l’image européenne de l’OM en 2016…
« Je suis détruit. Un des moments les plus durs que je suis à l’Athletic. Ils (l’OM) nous ont tué ». Inaki Williams sur @beINSPORTSes
— François David (@bcnFD) 15 mars 2018
Thierry Cros, directeur de www.zonemixte.fr et journaliste spécialiste de l’Italie tempère un peu les effets de cette campagne marseillaise 2017/18 dans la botte : « On reparle certes un peu plus de l’OM qui était moins présent au niveau européen ces dernières années, surtout au printemps. Mais en Italie les tifosi ne suivent pas beaucoup le football français, donc ils sont moins imprégnés et influencés par les résultats concrets de l’OM ces dernières années. Pour eux, reste l’impression de base: celle d’un grand club d’Europe. »
L’OM encore respecté aujourd’hui grâce à son histoire !
« Un grand d’Europe » ? Au point d’être considéré comme un vrai candidat à la victoire finale en Europa League ? « Absolument oui, continue T.Cros. L’OM n’est pas forcément l’équipe la plus forte des huit encore qualifiées, la plus en forme dans son championnat respectif, la plus expérimentée au regard des dernières saisons européennes. Mais malgré cela, depuis les années 90 et surtout la victoire contre le Milan en 1993, elle reste en Italie considérée comme une très grande équipe, ayant la fibre européenne dans son ADN et cette capacité de se sublimer devant son public sur un match couperet. »
C’est pourtant en Allemagne et non en Italie que l’OM va jouer son quart de finale.* Julien Duez journaliste spécialisé dans le foot allemand pour Footballski et SoFoot reste pourtant sur le même ton que son confrère transalpin : « C’est un club assez connu en Allemagne parce qu’avec Saint-Étienne, ce sont les deux clubs qui représentent le mieux la France à l’étranger. Mais aussi parce qu’il y a eu beaucoup d’allemands qui y ont joué sans oublier Beckenbauer qui y a entraîné. C’est un club avec cette fameuse image, très appréciée en Allemagne, d’équipe de tradition. »
L’un des grands allemands de l’histoire de l’OM, Rudi Voller, champion d’Europe 93…
La presse allemande a t-elle tremblé lorsque le sort a désigné l’OM comme adversaire de Leipzig ? « Ça a surtout été vu comme un tirage abordable. En comparaison avec Arsenal, l’Atlético… contextualise J.Duez. Avant le tirage au sort, la blague c’était surtout de savoir si Leipzig allait tirer Salzbourg. Finalement Marseille, c’est une équipe prenable car les allemands savent très bien que le championnat d’Allemagne est supérieur au championnat de France tant que ce n’est pas le PSG… Si ça avait été Lyon, ça aurait été la même réaction. »
L’OM continue de briller grâce à son histoire. À l’équipe de Rudi Garcia d’en écrire une nouvelle page ce soir…
- * : Le dernier club italien encore en lice est la Lazio de Rome. Lorsque nous avons demandé à Thierry Cros si l’OM était une équipe crainte au tirage par les laziales, voici sa réponse : « De nombreux tifosi de la Lazio auraient bien aimé “se faire” Rudi Garcia qui reste, avec la Roma, sur un excellent bilan dans le derby: 4 victoires et 2 nuls. Et qui les avait bien branché en conférence de presse. » La preuve que l’entraîneur marseillais a aussi gagné des grands matches en Italie…
